Systèmes Pratique - États et marchés financiers - 1re - 105

Les politiques anglo-saxonnes de libéralisation des marchés financiers

Pour calculer le risque de crédit (ou risque de non-remboursement des
prêts accordés), les banques purent désormais choisir entre deux
approches :
- l'approche standard qui repose sur l'application à chaque actif d'un
coefficient de pondération déterminé par les agences de notation ;
- l'approche nouvelle qui est fondée sur les notations internes
(internal rating-based approaches, IRB), établies par une unité indépendante
de contrôle des risques.
De même, les risques de marché (risques de perte liés à la variation du
prix des titres, des devises, etc.) pouvaient être évalués soit par une méthode
dite « standard de pondérations externes », soit par les modèles internes
reposant sur la détermination d'une perte potentielle de la valeur d'un
actif, « Value at Risk » (VaR), pouvant être couverte par les fonds propres de
l'entité. « La plupart des grandes banques à vocation internationale »56
privilégièrent cette méthode car elles étaient « récompensées par des
exigences réglementaires en fonds propres relativement moins élevées »57.
Autrement dit, l'auto-évaluation des risques fut privilégiée.
Mais le système de pondération des risques demeurait encore trop
sommaire dans le cadre du dispositif de Bâle I, même amendé. Ainsi, pour
une entreprise commerciale il fallait appliquer un taux 100 % quelle que fût
sa situation financière. L'accord dit « Bâle II », adopté le 26 juin 2004, entré
en vigueur le 31 décembre 2006, entendit permettre une couverture plus
fine et plus complète des risques bancaires. Il distingue trois piliers
complémentaires et interdépendants.
- Le pilier 1 définit les exigences minimales de fonds propres par un
ratio dit McDonough - du nom toujours du président en exercice du Comité -
qui remplace les ratios Cooke en élargissant l'éventail des risques couverts,
ces fonds propres devant être supérieurs à 8 % des risques pondérés58 de
crédit (85 % du ratio), des risques opérationnels (10 % du ratio : risques de
panne, informatique notamment, d'erreur ou de fraude entraînant une perte,
etc.) et des risques de marché (5 % du ratio). Pour ces derniers, les banques
peuvent recourir à trois approches : soit elles les évaluent de façon
forfaitaire pour l'ensemble de leurs activités, soit elles le font à partir
d'indicateurs forfaitaires pour chacune de leurs activités, soit elles
choisissent des modèles internes.
- Le pilier 2 établit un processus de surveillance prudentielle en
instituant le principe d'un dialogue structuré entre établissements
et superviseurs, en permettant à ces derniers, d'une part, de procéder à
des « revues » des processus internes développés par les établissements
56. PRATO O., « Mieux appréhender les risques du portefeuille de négociation », Revue de la
stabilité financière, mai 2006, nº 8, p. 53-65.
57. LACOUE-LABARTHE D., « Bâle II et IAS 39... », op. cit.
58. Selon les méthodes présentées au-dessus.

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