712 REPENSER LE RôLE DU JUGE CONSTITUTIONNEL relevant des ordres juridiques internes et européens est certes extrêmement complexe à caractériser mais il n'est pas dépourvu d'efficacité au service de la protection des droits et libertés fondamentales des citoyens. Des marges de progrès existent encore et, puisque l'enjeu consiste à éviter les conflits entre ordres juridiques, notamment avec la CJUE et la CEDH, toutes les cours suprêmes nationales doivent adopter une attitude coopérative par rapport au droit de l'Union. La coopération réservée du Conseil constitutionnel français doit céder le pas devant une coopération assumée67. C'est cette modalité de coopération qui seule autorisera une « convergence sans alignement » respectueuse des droits nationaux mais garantissant la cohérence dans l'interprétation des règles et la protection des droits fondamentaux. 67. Ces deux expressions, « coopération assumée et réservée », sont empruntées à G. Canivet.