62 LES 25 ANS DE LA RELANCE DE LA CODIFICATION les codificateurs. Ce problème a été résolu, notamment dans le Code de l'action sociale et des familles (le premier article du chapitre X du titre IV du livre Ier étant numéroté L. 14-10-1). En revanche, des aberrations n'ont pas pu être évitées, comme l'ajout d'articles qui tendent à mélanger la numérotation des nouveaux codes avec des numérotations inspirées du Code général des impôts (article L. 144-1 A du Code de l'énergie). Cela nous conduit parfois à regretter la situation des codes régis par les anciennes techniques de codification sur la base des habilitations d'avant 1958 qui permettaient de codifier par décret avec beaucoup de souplesse (et qui sont toujours utilisées pour le Code général des impôts, le livre des procédures fiscales et le Code des douanes). Un dernier mot sur les évolutions récentes dans la technique de codification. En prenant du recul depuis la relance de la codification par ordonnance en 1999, on s'aperçoit que les lois d'habilitation sont devenues de plus en plus précises. Cette évolution s'explique par le fait que les premières lois d'habilitation avaient un programme ambitieux et massif dans le but d'adopter plusieurs codes et de codifier à droit constant avec un minimum d'adaptations, alors que les lois d'habilitation actuelles sont rédigées au cas par cas avec davantage de précisions sur des adaptations par rapport au droit constant. Les incidents liés à une interprétation parfois très stricte des clauses d'habilitation constituent un autre facteur explicatif de la précision accrue des lois d'habilitation. L'un des épisodes les plus marquants concernait une habilitation à réformer par ordonnance les dispositions sur les polices de l'environnement. L'habilitation prévoyait que l'ordonnance devait tenir compte du droit en vigueur « à la date de publication de la présente loi ». Or l'assemblée générale du Conseil d'État a considéré que les dispositions en vigueur « à la date de publication de la présente loi » ne comprenaient pas « la présente loi », laquelle n'entrait en vigueur que le lendemain de sa publication. L'ordonnance a néanmoins été adoptée puis ratifiée mais ce précédent a confirmé toute l'attention qu'il convient de porter à la rédaction des articles d'habilitation. Parmi les évolutions importantes, il faut par ailleurs signaler l'abandon de la technique du « code suiveur » dans le milieu des années 2000 - qui consistait à recopier dans un code les dispositions d'un autre code. Cet abandon a été favorisé là aussi par quelques incidents. Il est par exemple arrivé que le Parlement amende l'article suiveur sans modifier l'article pilote. Cette technique a été abandonnée à la faveur de renvois aux régimes juridiques sans recopier l'article. La dernière évolution notable est récente et en partie inachevée. Il s'agit de la manière de traiter les dispositions relatives à l'outre-mer. Depuis le