La Cour des comptes : un pouvoir rédempteur ? L'extension du champ de compétences de la Cour des comptes n'est sans doute pas achevée. On peut, en effet, être amené à s'interroger sur la place et le rôle actuels de la Cour. Sur ce point deux exemples étrangers tirés des Constitutions peuvent montrer ce vers quoi pourrait tendre la Cour des comptes française. Une comparaison peut sans doute être faite d'abord avec la Cour des comptes italienne. L'article 100 de la Constitution italienne dispose en effet que « ... La Cour des comptes exerce le contrôle préalable de légalité [legittimità] des actes du Gouvernement ainsi que le contrôle a posteriori de la gestion du budget de l'État. Elle participe, dans les cas et dans les formes établies par la loi, au contrôle de la gestion financière des institutions auxquelles l'État accorde une contribution à titre ordinaire. Elle communique directement aux chambres le résultat de son contrôle. La loi garantit l'indépendance de ces deux organismes (avec le Conseil d'État) et de leurs membres à l'égard du Gouvernement ». Un rapprochement peut aussi être effectué avec le Tribunal des comptes du Portugal. L'article 214 de la Constitution portugaise énonce que le Tribunal des comptes : « 1... est l'organe suprême du contrôle de la légalité des dépenses publiques et de la vérification des comptes que la loi lui soumettra. Il lui incombe notamment : a) d'émettre un avis sur les comptes généraux de l'État, y compris ceux de la sécurité sociale ; 102