E Pluribus Unum. Du creuset américain de cette disposition de la Constitution de l'Utah, le juge Robert J. Shelby écrivait : « (...) Les demandeurs soutiennent que cette interdiction viole leurs droits au Due Process et le principe constitutionnel d'égale protection des lois (quatorzième amendement de la Constitution des États-Unis). L'État de l'Utah défend ses lois et soutient qu'un État a le droit de définir le mariage selon les conceptions et la décision de ses citoyens. La cour se dit d'accord avec l'Utah que la réglementation du mariage a traditionnellement été du ressort des États et le reste aujourd'hui encore. Toutefois, toute réglementation adoptée par un État, qu'elle se rapporte au mariage ou à quelque autre intérêt, doit respecter la Constitution des ÉtatsUnis. La question à laquelle la cour doit répondre en l'espèce n'est pas de savoir qui de l'État fédéral ou des États fédérés devrait définir le mariage, mais si la définition du mariage en vigueur dans l'Utah est admissible au regard de la Constitution des États-Unis. Rares sont les questions aussi chargées politiquement dans le climat actuel. Cette observation est particulièrement vraie lorsque, comme en l'espèce, ce sont les citoyens de l'État eux-mêmes qui ont agi démocratiquement et par voie référendaire à propos de la question en discussion. Ce n'est que dans des circonstances exceptionnelles qu'une juridiction se mêle d'une telle action. Mais les questions de droit soulevées dans la présente espèce ne dépendent pas du fait de savoir si les lois de l'Utah sont des lois parlementaires ou des lois 104