E Pluribus Unum. Du creuset américain La Californie fut le premier État à avoir interdit les thérapies de conversion hétérosexuelle à destination des mineurs. La loi adoptée en 2012 interdit aux prestataires de santé mentale de traiter les mineurs avec des thérapies de ce type et elle rend passibles de poursuites disciplinaires par leurs organisations et ordres professionnels les médecins et les thérapeutes qui pratiquent sur des mineurs des « conversions hétérosexuelles ». L'entrée en vigueur de la loi le 1er janvier 2013 avait été suspendue par décision judiciaire le temps pour la cour fédérale d'appel du 9e circuit de se prononcer sur sa conformité au premier amendement de la Constitution des États-Unis (liberté d'expression). La discussion juridique portait sur le fait de savoir si la loi californienne se rapporte exclusivement à des actes (dans ce cas, le premier amendement n'est pas concerné puisqu'il n'y a pas de discours) ou si elle interdit implicitement mais nécessairement aussi le fait de dire à des mineurs qu'il existe des « thérapies » de « conversion hétérosexuelle » et de les leur présenter sous un jour favorable (dans ce cas, le premier amendement est concerné puisqu'il y a immixtion des pouvoirs publics dans les discours). Mais, même dans cette deuxième hypothèse, les défenseurs de la loi firent valoir qu'il ne s'agit pas d'une immixtion inconstitutionnelle dans la mesure où les paroles prononcées par les médecins et autres soignants dans le cadre de la relation médicale ne bénéficient pas d'une immunité totale : de mauvais conseils médicaux peuvent, en effet, engager la responsabilité pénale ou civile d'un praticien, firent-ils remarquer. 114