E Pluribus Unum. Du creuset américain immodérées dans une presse déchaînée et insultante que les Fédéralistes adoptent la loi (...) »2. Le Sedition Act fut appliqué de manière soutenue et presqu'exclusivement contre des éditeurs républicains. Il ne le fut pas moins à un membre du Congrès, Matthew Lyon, un élu du Vermont critique de la guerre contre la France et d'un John Adams qu'il avait eu le malheur de qualifier de fou. Inculpé par un grand jury fédéral, Lyon se défendit lui-même et fut condamné à quatre mois de prison et à une amende de mille dollars. D'autres personnes furent poursuivies sur le fondement de ce texte avant sa caducité en 1801 du fait du refus du président Thomas Jefferson de le voir prorogé. B. La guerre du Sud contre la littérature abolitionniste d'origine nordiste La liberté d'expression connut au XIXe siècle deux moments principaux de reflux auxquels la fin de la guerre en 1865 mit un terme. La guerre de Sécession elle-même fut l'occasion d'un contrôle par l'Union et par la Confédération des correspondances des soldats et des prisonniers. Et Abraham Lincoln lui-même, bien que sa décision fût exceptionnelle, ne put s'empêcher de faire saisir certaines publications qui s'étaient livrées à une critique acerbe de sa politique militaire. 2. A. HAGE, Censure et libertés aux États-Unis, Ellipses, 2001, p. 127. 232