E Pluribus Unum. Du creuset américain de suspension par des écoles publiques d'élèves qui, en 1965, afin de marquer leur condamnation de la guerre du Vietnam, avaient arboré des brassards noirs. La Cour suprême considéra que l'établissement scolaire avait violé le premier amendement dans la mesure où, au regard des faits de l'espèce, le port de brassards noirs était assimilable à un « pur discours » (pure speech). Il en était ainsi selon la Cour parce que rien ne prouvait que le port de ces brassards était « immédiatement » rattachable à une action ou préfigurait une action de nature à : 1. ou bien troubler le travail scolaire ; 2. ou bien mettre en cause le droit des élèves à la sécurité et à être laissés en paix (the right to be let alone) ; 3. ou bien interférer « matériellement et substantiellement » avec les exigences inhérentes à la discipline scolaire. Ces critères d'appréciation de l'admissibilité ou de l'inadmissibilité d'un Student Speech dans une école publique n'ont pas été changés par la Cour depuis 1969. Ils ont plutôt été complétés par trois autres règles. En premier lieu, la Cour a admis en 1986 dans Bethel School District No. 403 v. Fraser27 que les écoles publiques pouvaient bannir de manière générale et absolue les discours « vulgaires », obscènes, indécents ou « clairement offensants » (plainly offensive). En deuxième lieu, la Cour a jugé en 1998 dans Hazelwood School District v. Kuhlmeier28 que les autorités scolaires ont un pouvoir limité de censure du style et du contenu 27. 478 U.S. 675 (1986). 28. 484 U.S. 260 (1988). 258