La liberté d'expression comme camaïeu juridique amendement protège l'aumône demandée par un individu non affilié à une organisation. La cour fédérale d'appel répondit par l'affirmative en s'appuyant sur des décisions rendues dans ce sens par d'autres cours fédérales d'appel, soit que ces autres juridictions aient considéré que rien ne justifiait de distinguer les demandes individuelles d'aumône (la mendicité) des quêtes formées par des organisations sociales, soit qu'elles aient considéré qu'il y avait un lien de consubstantialité entre la demande d'argent ou de secours formée par un mendiant (acte) et la justification qu'il peut avoir donnée à cette demande (discours). En deuxième lieu, l'incrimination en elle-même de l'aumône est jugée contraire à la Constitution. La mendicité étant ainsi subsumée sous le premier amendement, elle ne peut se prêter à des restrictions de la part des pouvoirs publics que dans des cas extrêmement limités. La deuxième question posée à la cour fédérale d'appel par la loi du Michigan était ainsi de savoir si l'ingérence des pouvoirs publics dans la liberté d'expression des mendiants qu'instituait ce texte reposait sur un motif légitime et était proportionnée au but poursuivi. L'intérêt allégué par le Michigan à prévenir ainsi les manœuvres frauduleuses des oisifs ne fut pas admis par la cour qui fit remarquer que cet objectif supposait une législation plus étroitement adaptée à des conduites spécifiques, comme la fraude, plutôt qu'à l'interdiction de la mendicité. Certes les États peuvent réglementer la mendicité, mais d'une manière « raisonnable » et avec des égards 267