E Pluribus Unum. Du creuset américain Law School l'avait adoptée à son tour en 1979, avec cette nuance que les recruteurs militaires étaient admissibles sur le campus s'ils avaient été invités par un groupe d'étudiants. C'est en 1990 que l'association des facultés de droit américaines (AALS) adopta une motion tendant au refus d'accès sur les campus des employeurs refusant de signer une déclaration de non-discrimination à différents titres et notamment en raison de l'orientation sexuelle. Cette politique de rétorsion des facultés de droit devint un mouvement général à partir de 1993 par suite de l'adoption de la règle « Don't Ask, Don't Tell » (DADT), qui contraignait les homosexuels à taire au sein de l'armée leur orientation sexuelle, en contrepartie du renoncement des institutions militaires à connaître en amont des orientations sexuelles des individus qu'elles recrutent. En substance, les facultés de droit engagées dans ce mouvement faisaient valoir que leur accueil de conseillers-recruteurs militaires revenait pour elles à cautionner une politique - celle de l'armée - incompatible avec leurs propres politiques de non-discrimination en raison de l'orientation sexuelle. La réaction des facultés de droit à « Don't Ask, Don't Tell » emprunta des modalités variables, avec des usages tels que la relégation des recruteurs militaires dans des emplacements parmi les moins exposés à la vue des étudiants ou l'obligation pour les recruteurs militaires d'apposer sur leurs dépendances dans le campus un avertissement sur le fait que l'armée pratiquait la discrimination à l'égard des homosexuels. 96