Hors collection - Droit(s) et Street Art - 139

SARA BYSTRöM

131

La diversité propre au médium de la photographie, se retrouve dans
la diversité des situations de la première étape : la prise de vue. À titre
d'exemples, il peut s'agir d'un promeneur découvrant une œuvre urbaine
sur un mobilier urbain, d'un photographe faisant un reportage sur une
fête de quartier avec des graffeurs en train de peindre une fresque sur un
mur, d'un photographe qui voit une œuvre street art qui l'inspire afin de
l'intégrer dans sa photographie ou encore l'exemple du street artiste/graffeur lui-même qui prend en photo sa création pour la publier sur son blog.
Le contexte de la prise de vue étant en lien avec la fonction que l'on fait
porter à la photographie, l'artiste street art lui-même qui en prend la photo
pour la documenter et la poster sur un site Internet dédié à l'art urbain, ne
sera pas dans la même situation que celui qui fait un reportage d'une fête
de quartier. Pour le street artiste qui prend lui-même une photographie de
sa création, les deux qualités d'artiste et de photographe se confondent en
effet et coexistent naturellement.
La personne qui fait une photographie d'une fresque street art pour
l'intégrer dans sa photographie, peut se retrouver dans une situation de
coexistence partagée mais aussi dans l'ignorance si le/les street artiste(s)
n'est/ne sont pas au courant de la prise de vue.
S'agissant d'un reportage photographique à l'occasion d'une animation
street art pour une fête de quartier, le caractère événementiel peut rendre
la gestion plus facile par une prise de vue organisée avec les acteurs locaux.
D'autres situations peuvent être plus complexes. Lorsque d'autres sujets,
objets ou créations font partie de la prise de vue (des personnes, des œuvres
d'architectes, de sculpteurs...) et se retrouvent dans la photographie, il
est évident que ce type de situation nécessite une analyse des enjeux et les
exploitations que l'on souhaite ensuite en faire.
Ces conditions de prise de vue sont donc susceptibles d'influencer les
risques et conséquences juridiques lors d'une exploitation de la photographie. Notons cependant que la qualité ou le statut de la personne qui fait
la prise de vue est indifférent.
La reproductibilité inhérente à la photographie est présente non seulement dans la photographie analogique5. Elle l'est également dans le monde
digital actuel où tout smartphone intègre un appareil photo. La possibilité
de faire des copies et de les disséminer s'en trouve largement accrue. Ces
fichiers ont bien comme caractéristique les infinies possibilités de reproduction et de communication instantanées sur les réseaux du monde et ce
5. En effet, les originaux, tels les négatifs notamment, étaient conservés aux archives
tandis que des duplicatas étaient produits pour communication puis reproduction par les
utilisateurs.

Hors collection - Droit(s) et Street Art

Table des matières de la publication Hors collection - Droit(s) et Street Art