PATRICK SERLOOTEN 961 C'est donc en termes de pouvoirs que cette nouvelle organisation juridique doit être pensée. Tout est possible. Seule l'imagination confrontée aux réalités doit l'emporter. La démocratie peut s'accommoder de l'autorité et de la hiérarchie. Des assemblées prendront les décisions de politique générale58. Des conseils préciseront la mise en œuvre de ces décisions et des directeurs, quel que soit le nom qu'on pourra leur donner, exécuteront ces décisions selon les directives qui leur auront été données mais avec l'indépendance nécessaire à la réactivité quotidienne. Raisonnant en termes de pouvoirs, il sera ainsi possible de tourner le dos aux impasses que constituent le recours au droit des sociétés59 ou le recours à la personnalisation de l'entreprise. 58. La répartition des pouvoirs pourra être fonction de la nature des décisions et de la qualité des participants selon qu'ils assument ou non le risque d'entreprendre et qu'ils sont ou non soumis à un pouvoir hiérarchique. 59. Sauf une importante, mais improbable, refonte du droit des sociétés (v. Parachkévova I., « L'indésirable réforme du droit des sociétés », BJS 4/2016, p. 189).