Le principe de coopération dans les modes amiables de prévention et de règlement des différends : ébauche d'un cadre théorique pour des processus de qualité Sèdjro A. L. Hountohotegbè Professeur à la Faculté de droit de l'Université de Sherbrooke Résumé Le principe de coopération dans les modes amiables de prévention et de résolution des différends (PRD) implique la collaboration, la clarté, la réciprocité et la bienveillance des protagonistes. Le présent article entend porter son intérêt sur un double aspect du principe de coopération dans les modes amiables de PRD. De première part, s'attachant aux dispositions de droit positif du Québec, le propos constate qu'il s'agit désormais d'une obligation de droit positif consacrée récemment de manière explicite par le Nouveau Code de procédure civile du Québec lors de la réforme la plus récente du droit procédural québécois. Sous cet aspect, le principe de coopération procédurale présente des liens étroits avec le principe général de bonne foi tout en recélant une certaine autonomie en procédure civile. De seconde part, l'article expose le contenu et la portée du principe de coopération dans les processus de résolution amiable des différends. Dans cette perspective, il est soumis que le principe de coopération peut être supporté par la théorie du « solidarisme procédural » pour des raisons propres à l'esprit des modes amiables de PRD, mais aussi que sa portée va au-delà des seules obligations de loyauté et qu'il ne peut pas nuire dans l'objectif de favoriser des processus créatifs, dynamiques et des ententes effectives gagnant-gagnant.