Val de Marne - N°300 - Avril 2013 - (Page 20)

20 entretien cons t ruire l e va l-de-m a rne « Donner toute leur place aux handicapés » Jean-Pierre Bobillot, président de l’UDAPEI 94 (Union départementale du Val-de-Marne des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis) L’hôtel du département accueille, le 10 avril, un colloque sur la scolarisation des enfants et adolescents handicapés mentaux. Rencontre avec son organisateur qui appelle à changer de regard sur le handicap. © D.R. Où en est la scolarisation des enfants et adolescents handicapés mentaux ? 1944, naissance à Paris. 1967 et 1970, diplômes d'agronomie et d'administration des entreprises. 1970-2006, carrière dans un grand groupe bancaire. 1989, adhésion à l’UNAPEI (structure nationale des associations de parents et de personnes handicapées 2006, président de l'UDAPEI 94. 2012, président mentales). de l'association familiale APEI 94 issue de la fusion de quatre associations locales. ◆ Depuis 2005, année où fut votée la loi qui renforce les actions en faveur de la scolarisation des enfants handicapés, beaucoup de choses ont changé. Avant cette date, ces enfants étaient généralement accueillis en maternelle - c’est d’ailleurs souvent là que le handicap est détecté - et ensuite dirigés vers le monde médico-social. Aujourd’hui, selon leurs capacités et leur maturité, ils peuvent accéder à un parcours de scolarisation de trois façons : en classe ordinaire de l’Éducation nationale ; en classes spécialisées* avec des enseignants formés pour cela ; ou dans un institut médico-éducatif (IME). On note cependant une insuffisance à la scolarisation en lycée. Seuls deux lycées professionnels du Val-de-Marne disposent de classes adaptées. La professionnalisation des adolescents handicapés mentaux nécessite beaucoup de moyens mais elle peut leur permettre d’accéder à un emploi, en milieu ordinaire ou dans un ESAT (établissement et service d’aide par le travail). Existe-t-il encore des freins à la scolarisation de ces enfants ? ◆ Le secteur médico-éducatif et l’Éducation nationale apportent chacun leur contribution, avec leurs propres méthodes. Ça fonctionne bien, mais je pense que l’on peut encore améliorer le partenariat. On peut envisager des échanges entre écoles et IME, que les enfants des unes aillent dans l’autre, et réciproquement. La rencontre du 10 avril a pour but de pousser la collaboration entre les différentes institutions. Avec pour ambition de répondre au mieux aux besoins de l’enfant dans son parcours scolaire. Il y a un autre frein à lever : la réticence de quelques parents d’élèves qui craignent que la présence d’un enfant handicapé entrave le bon déroulement de la scolarité de leur propre enfant. Malheureusement, ça existe. Et là, pas besoin d’une loi, il faut simplement encourager les gens à évoluer. Pour vous, la société, dans son ensemble, doit changer de regard sur le handicap ? ◆ Oui, mais il y a déjà beaucoup d’avancées. Des initiatives démontrent qu’il est possible d’agir si l’on s’en donne les moyens. Je pense à la création, par le Conseil général, d’un atelier citoyen pour associer les personnes en situation de handicap mental aux décisions qui les concernent. Je pense aux mairies qui travaillent à rendre accessibles les lieux publics. Je pourrais citer d’autres exemples. Chaque fois qu’une mesure améliore la vie des personnes handicapées, cela fait bouger les choses. Et nous aussi, associations et parents, nous avons à changer. Les parents d’enfants handicapés sont par nature hyperprotecteurs. Parce que leur enfant souffre, ils ont envie de l’aider et décident souvent à sa place. Nous leur conseillons de prendre du recul pour préparer l’enfant à vivre par ses propres moyens. Mon fils handicapé travaille en ESAT et a son appartement depuis ses 21 ans. Il a besoin d’aide mais il est autonome.

Table des matières de la publication Val de Marne - N°300 - Avril 2013

Couverture
ÉDITORIAL & SOMMAIRE
VIVRE
PANORAMIQUE La Briqueterie ouvre le bal
RETOUR EN IMAGES
ACTUALITÉ Le métro en Val-de-Marne, c’est décidé !
COMMENT ÇA MARCHE ? Les cartes Améthyste et Rubis passent au Navigo
CONSTRUIRE
ENTRETIEN Jean-Pierre Bobillot, président de l'UDAPEI 94
REPORTAGE Du collège aux pistes de ski
RENCONTRES Neesbeal, Christophe Faré et Henry René
DOSSIER Innovation et diversité au service de l’emploi
DÉBATTRE
COURRIER ET JEUX
VIE DU CONSEIL
TRIBUNES
BOUGER
CULTURE Extension, le son continue
SPORTS Courses et activités pour tous les goûts
DÉCOUVERTE Musique partout, musique pour tous
MÉMOIRE 1880-1960 : La République ouvre l’école aux filles

Val de Marne - N°300 - Avril 2013