ParaMag - n°310 - Mars 2013 - 14

HOMMAGE
Photo ci-dessus à gauche
Pierre Lard pose devant un des nombreux trophées
parachutistes acquis durant sa brillante carrière.
Photo ci-dessus à droite
L'équipe française durant une compétition
à Saint Yan, en 1955. En troisième position en
partant de la gauche : Monique Laroche.
À sa gauche on reconnaît Pierre Lard,
puis Raoul Cledassou ; complètement à droite
sur la photo, Jean Chasac.
Document Musée de la chute à Strasbourg
Photo ci-contre en haut
Saut à ouverture commandée depuis un Stampe,
dans les années 50.
Document Musée de la chute à Strasbourg.
Photo ci-contre en bas
Pierre Lard (à gauche) et Michel Prik,
tous deux instructeurs à Biscarosse, en 1956.
En arrière-plan, le Dragon, un avion qui fut au
service des parachutistes durant 15 ans.

Mars13:310
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PIERRE LARD,
PREMIER CHAMPION DU MONDE
PARACHUTISTE FRANÇAIS

Par Bruno Passe

Tandis que le parachutisme français était encore tout émoustillé de ses nombreuses
victoires aux championnats du monde 2012 à Dubaï, le 24 janvier dernier, il perdait
un de ses tout premiers champions et pionniers, un des fondateurs du parachutisme
civil : Pierre Lard est décédé à l'âge de 88 ans.
Le premier championnat du monde de
Jacques Chalon, membre lui aussi de
parachutisme s'est déroulé à Lesce
l'équipe de France en 1951, a perdu
Bled, en Yougoslavie, en août 1951. Il a
toutes ses chances de victoire sur
été remporté au classement individuel
l'épreuve en chute : il a tiré trop bas !
"La hauteur d'ouverture était contrôlée
par deux Français : Pierre Lard et Moassez précisément par des télémètres",
nique Laroche. À cette époque, il n'y
explique-t-il. "Le télémètre était un
avait que deux disciplines : "l'ouverture à
équipement militaire utilisé dans
vue", épreuve en chute libre, et la "précil'artillerie, volumineux et assez précis,
sion d'atterrissage", épreuve sous voile.
il servait principalement à contrôler la
Ancêtres des disciplines actuelles, elles
précision des tirs d'obus. Nous n'avions
étaient bien différentes tant les techpas d'altimètre pour apprécier notre
niques et les équipements n'avaient évihauteur, il fallait se fier au coup d'œil."
demment rien à voir avec ce que nous
C'était l'époque des ouvertures basses,
utilisons aujourd'hui.
et 300 mètres était une altitude "raisonnable", mais qui demandait de la précision.
Monique Laroche-Machavoine raconte :
"Nous sautions à 600 mètres d'altitude
"Il y avait également un épreuve de
pour nous poser le plus près possible
précision dans l'eau qui consistait à se
d'une grande croix posée au sol en
poser le plus près d'une bouée" poursuit
guise de cible. Nos voiles hémisphéJacques Chalon. "C'est le temps que
riques étaient peu dirigeables,
mettait le parachutiste entre son premier
il fallait tractionner sur les élévateurs
contact avec l'eau et son premier
pour obtenir un faible déplacement.
contact avec la bouée qui était chronoLes juges mesuraient ensuite la distance
métré. Pour cette épreuve, comme nous
entre notre point de contact avec le sol
avions un meeting à faire le lendemain,
et le centre de la croix. L'épreuve en
nous n'avons pas voulu mouiller nos
chute consistait à ouvrir à vue au plus
parachutes EFA 179 (dorsaux-ventraux).
près des 300 mètres de hauteur, nous
sautions à 2500 mètres. A cette époque,
Nous avons donc demandé des
la position de chute n'était pas encore
parachutes à prêter aux Yougoslaves,
standardisée, j'étais parmi les premières
qui nous ont amené... des parachutes
à chuter à plat !"
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