ParaMag - n°325 - Juin 2014 - 29

RÉCIT

SOUVENIR DES CHAMPIONNATS
DU MONDE 2006 VR4 À GERA

Par Polo Grisoni

"PETIT HOLD-UP ENTRE AMIS"
La question que l'on est tenté de poser à un parachutiste qui vient de faire son 20.000ème saut,
c'est "Quel a été le meilleur, celui qui laisse un souvenir indélébile ?" Arrivé à un tel niveau,
il est souvent difficile de répondre. Pour Polo Grisoni, nous n'avons pas eu à poser la question.
Il nous avait déjà donné une partie de la réponse à travers un article rédigé en 2009 :
le récit du sauts qui l'a le plus marqué dans toute sa carrière.

Après plusieurs années passées en
équipe de France et une carrière de
sportive bien remplie, je décide d'arrêter
la compétition internationale après les
championnats du monde 2003 à Gap.
Mais, pour le plaisir et pour le sport,
je vais continuer de prendre part à des
équipes composées d'autres anciens
champions, pour participer aux championnats de France, avec peu d'entraînement, et mettre ainsi un peu de
pression amicale aux jeunes équipes,
afin de les aguerrir pour leurs futurs
rendez-vous internationaux.
C'est ainsi que l'équipe VR-4 Nice-GapAutrement est née, en 2005.
Davide Moy, Julo Losantos et Erwan
Pouliquen, qui viennent de quitter le
VR4 France, me proposent de les
rejoindre ; nous sommes filmés par
Nicolas Ruellou. Nous serons champions
de France de VR4 en 2005, 2006
et 2007 (avec Marin), terminerons
deuxième au Malievsky cup en 2006
avec une moyenne de 22.9 points ;
mais la plus belle page de notre
aventure sera écrite lors des
championnats du monde 2006
à Gera, en Allemagne.

Le contexte

Nous décidons de proposer de
représenter la France aux championnats
du monde 2006 avec nos propres

moyens. Après mûre réflexion,
la direction technique nationale décide
d'envoyer aux championnats du monde
l'équipe qui sera championne de
France, sous condition de faire une
moyenne supérieure ou égale à 18
points. C'est à nous de jouer.
En 2006, au niveau international,
les équipes fortes sont les Américains,
avec 2 000 sauts d'entraînement,
les Italiens, avec 1 800 sauts,
les Russes, avec 2 000 sauts,
les Belges, 1 600 sauts et les Norvégiens, 1 600 sauts et des dizaines
d'heures de soufflerie à leur actif.
De notre côté les chiffres sont beaucoup
moins impressionnants,
nous n'atteignons (grâce à l'implication

du centre de Gap-Tallard et du CP Nice)
qu'un volume d'entraînement de... 101
sauts. Malgré l'expérience accumulée
pendant de nombreuses années en
compétition, le groupe est conscient
qu'avec ce peu d'entraînement,
il est difficile d'espérer, sauf miracle,
un très bon résultat aux championnats
du monde. Pour trois d'entre nous,
ces championnats du monde seront
les derniers. Nous voulons représenter
la France dignement.
Mon expérience du VR4 est bien
inférieure à celle de mes coéquipiers,
qui sont tous de grands spécialistes de
la discipline, avec des titres prestigieux :
vice-champion du monde en 2001
en Espagne et en 2004 en Croatie,
champion du monde en 1999 en

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En 2006, le contexte au niveau de la
direction technique nationale est
morose. Des choix sont fait, la priorité
est donnée au VR8, il aura la lourde
tache de ramener pour la première fois
de son histoire le titre mondial dans
l'hexagone. Il est décidé de ne pas
présenter d'équipe de VR4 en catégorie
open aux championnats du monde,
faute de moyens et d'effectifs. Pour la
première fois de l'histoire du parachutisme français, il n'y aurait donc pas
d'équipe de France de VR4 en catégorie
open aux championnats du monde.

L'équipe de France VR-4 en 2006 : Davide Moy, Julo Losantos, Erwan Pouliquen
et Polo Grisoni sont filmés par Nicolas Ruellou. Photo Wendy Smith

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