Les clés de la presse - Mensuel - n°29 - Mars/Avril 2012 - (Page 16)

16 l’enquête Les Clés de la presse - mars/avril 2012 Le marché de la photo au bord de la crise de nerfs Interrogés sur leur vision du marché, à l’occasion du Pixday, les agences photos ne sont guère optimistes. Le numérique et l’émergence des microstocks ont entraîné un effondrement des prix. Au premier abord, le marché de la photo de presse n’est pas florissant, si l’on en croît les témoignages des responsables des agences photos que les Clés de la presse a interrogés à l’occasion du Pixday (cf. l’encadré page 17). « Depuis l’année dernière, les volumes de photos ont augmenté de 20 à 30 %, mais les prix ont baissé de moitié », témoigne par exemple Magali Tribalet, d’Age fotostock. « Nous sommes concurrencés par des agences comme Fotolia qui introduisent sur le marché de nouvelles pratiques tarifaires et habituent les clients à payer beaucoup moins cher », renchérit Thomas Pey, d’AKG. « Le marché est très chahuté, ajoute Sandra Pierson, de l’agence BSIP. Il y a une contradiction entre la pléthore d’utilisation, l’absence de reconnaissance des photographes, et la chute des revenus ». Un phénomène qui n’est pas prêt de s’arrêter, puisque les contrôleurs de gestion ont pris le pouvoir dans la presse et imposent baisse des budgets et réduction des équipes photo. > Malgré tout, la situation n’est pas aussi dramatique que ce tableau le laisse croire. « Le marché existe toujours et il n’y a pas moins d’agences qu’il y a six ans, constate ainsi Jean Favreau, le Pdg de Pixpalace, organisateur des Pixday depuis quatre ans. De même, il n’y a jamais eu autant de festivals organisés en France autour de la photo, et le marché français reste celui où les prix sont les plus élevés ». De là à dire que tout va bien, il y a un pas que Jean Favreau ne franchit pas. « La situation est compliquée, reconnaît-il. Avec le numérique, les frontières sont de plus en plus floues entre amateurs et professionnels. Et les baisses de valeurs ont des répercussions sur les comptes d’exploitation des agences. Mais il faut bien distinguer le stock d’un côté, et le flux de l’autre. A mon sens, le stock souffre davantage que le news ». Pour essayer d’y voir plus clair, les Clés de la presse a interrogé une quinzaine d’agences, qui seront exposantes le 5 avril au Pixday, en leur demandant quel regard elles portaient sur le marché de la photographie, comment leurs rapports avec les acheteurs médias avaient évolué, et ce qu’elles attendaient de cette manifestation, l’un des seuls moments dans l’année où acheteurs et vendeurs de photos peuvent se rencontrer. Témoignages. Age Fotostock - « Depuis l’année dernière, les volumes de photos augmentent, mais on les vend beaucoup moins cher, estime Magali Tribalet. Le marché est difficile : en agence d’illustration, il y a de moins en moins d’acteurs. Finalement, la concurrence est toujours aussi rude mais elle s’axe sur de gros conglomérats. » - « Il y a dix ans, les agences envoyaient, le 1er janvier, leurs grilles de tarifs à leurs clients. Aujourd’hui, c’est l’inverse : les médias imposent leurs tarifs, préétablis par les financiers. A nous de les accepter ou non. » - « Sur le salon, on présente l’agence, les nouvelles collections et notre ou-

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Sommaire & édito
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Le dossier
L'enquête
La vie de la presse
L'étude
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