à Paris - n°33 - Hiver 2009/2010 - (Page 33)

tribunes les grouPes du conseil de Paris ont dilapidé la manne des droits de mutation dans l’immobilier (plus de 5 milliards d’euros encaissés depuis 2001 ; 900 millions d’euros en 2007), sans jamais anticiper un retournement, toujours possible, du marché immobilier. Résultat : le seul moyen de faire face à la chute vertigineuse des droits de mutation (moins 29 % en juin 2009 par rapport à juin 2008) a été d’augmenter les impôts locaux. Et le choc fiscal infligé aux Parisiens est loi n d’être fini puisque l’augmentation des impôts locaux se poursuivra en 2010 avec une progression aux alentours de 9 %. Avec l’actualisation des bases et l’inflation, les Parisiens auront subi en deux ans une augmentation de près de 25 % des impôts locaux – record absolu. En pleine crise économique et financière, Bertrand Delanoë n’a aucun scrupule à assommer les Parisiennes et les Parisiens avec une politique fiscale particulièrement dure. Politique fiscale d’autant plus rude que © s. robichon/Mairie de Paris grouPe union Pour une MaJorité de Progrès à Paris et aPParentés Jean-françois laMour Président du grouPe « bertrand delanoë navigue à vue » Depuis plusieurs mois maintenant, les Parisiennes et les Parisiens sont pour beaucoup plongés dans un certain scepticisme face aux flottements de la politique de Bertrand Delanoë, qui semble se désintéresser chaque jour un peu plus des affaires parisiennes. Le sujet emblématique des errements du maire de Paris demeure le coup de massue fiscal infligé aux Parisiennes et aux Parisiens. L’imprévoyance du maire de Paris dans la gestion des finances de la Ville a condamné les Parisiennes et les Parisiens à une double peine en 2009 : l’augmentation des impôts locaux de 9 % et la création d’une taxe foncière départementale de 3 %. Imprévoyance en effet car Bertrand Delanoë et son équipe le coût des biens de consommation à Paris est 13 % plus élevé que sur le reste du territoire, que les loyers sont plus chers de 47 % et les dépenses de santé de 27 %. Outre cet acharnement fiscal, l’ensemble de la politique budgétaire de la Ville a toujours été dominé par un réel manque d’ambition et une absence inquiétante de transparence à l’égard des Parisiens. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Entre le premier et le sixième budget consacré à la communication, on note une augmentat ion de 164 %, alors que, sur la même période, les crédits affectés à la paie des agents de la direction de l’action sociale, de l’enfance et de la santé (notamment en charge des crèches) ont augmenté de seulement 17 %. Pour toutes ces raisons, le groupe UMPPA continue de demander un audit général budgétaire et financier afin de connaître enfin précisément les détails de la gestion de la capitale. n grouPe coMMuniste ian brossat Président du grouPe « imaginer la métropole de demain » Tout le monde convient de l’urgence d’une ambition pour la région parisienne. Pourtant, les contradictions entre les projets portés par le Président de la République et le syndicat Paris Métropole, initié par Pierre Mansat, trahissent des visions radicalement différentes du territoire à la fois le plus riche d’Europe – et celui où les inégalités croissent le plus vite depuis 10 ans. Le « Grand Paris » de Nicolas Sarkozy est un « Paris des Grands » qui, dans sa forme, dans son fond, dans sa méthode, est un modèle de mépris pour les élus locaux et les populations dans leur diversité. L’état veut décider de tout, y compris de l’aménagement autour des gares de son fameux projet de métro circulaire. Il ne dit rien de la solidarité ou de l’écologie, car il pense la région Parisienne comme un grand centre d’affaires – une machine à générer du profit quoi qu’il arrive. Pourtant, il nous faut une région © s. robichon/Mairie de Paris populaire, écologique et citoyenne, qui promeuve un autre développement et s’attaque aux inégalités entre les communes, les territoires et les personnes. C’est justement le cœur de Paris Métropole, pour une ville de l’après Kyoto, avec des priorités fortes en ce qui concerne le logement ou l’éducation. Dans le cortège des grandes agglomérations du xxi e siècle, la métropole parisienne doit être celle de la solidarité, celle de l’humanité réconciliée avec elle-même et son environnement. n àParis Hiver 2009-2010 / 33

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