Repères - N°56 / Janvier 2023 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 5

TEMPS FORTS
Environnement
Zones radio-contaminées
Quels effets à long terme
sur la biodiversité ?
Q
La nuit, les rainettes mâles chantent pour attirer
les femelles. Clément Car, doctorant à l'IRSN,
tend l'oreille pour les capturer.
La contamination
radioactive pourrait être
à l'origine du déclin
des populations de grenouilles.
Santé
uel est l'état de la faune des territoires
radio-contaminés de la préfecture nippone
de Fukushima ? Grâce à une mission
mise en œuvre en 2022, la rainette, une
grenouille arboricole, livre des éléments de
réponse. La mission est menée par l'IRSN
- Laboratoire de recherche sur les effets des
radionucléides sur les écosystèmes de Cadarache
(Bouches-du-Rhône) - et les universités
de Fukushima (Japon)1 et d'Aix-Marseille2.
En 2013, une première étude sur les rainettes
dans cette préfecture nippone met en
évidence une augmentation des dommages
de l'ADN mitochondrial et une altération
de leur chant. Un travail3 sur la même
grenouille trente ans après l'accident de
Tchernobyl montre un fort taux de mutations
et un faible nombre d'individus dans
la zone d'exclusion. Leurs processus physiologiques
majeurs liés au métabolisme
énergétique apparaissent aussi altérés.
L'étude en cours vérifie la présence de telles
évolutions à Fukushima et examine l'état
physiologique des rainettes onze ans après
l'accident. Elle vise une meilleure évaluation
des risques écologiques.
1. Institute of Environmental Radioactivity.
2. Unité mixte Aix-Marseille Université/Inrae.
3. Car C. et al. (juillet 2021) Evolutionary Applications, 203.
Pour en savoir plus :
Les effets sur les écosystèmes résultant des accidents
de Tchernobyl et de Fukushima. https://urlz.fr/jcTJ
Incidents
Le centre de crise
est mobilisé
Une caméra numérique a remplacé la scintigraphie myocardique classique, abaissant les doses de rayonnements
et les temps d'examen. Cet examen sert à visualiser la perfusion du muscle cardiaque.
Professionnels de santé
L'exposition baisse, révèle une cohorte
de professionnels de santé
C
omment évolue l'exposition des professionnels
de santé aux rayonnements
ionisants ? Pour le savoir, l'étude « Experts »
vient d'être réalisée par l'Institut auprès de
1 500 travailleurs1 sur la période 2009 à 2019.
Elle montre que leur exposition externe diminue
de 0,008 mSv par an2.
Cette étude vise à mieux caractériser les
groupes de travailleurs exposés aux rayonnements
ionisants, l'exposition étant hétérogène
selon l'activité menée, le service et le
sexe. Ainsi, ceux exerçant en médecine nucléaire
sont les plus exposés, avec 0,36 mSv
par an en moyenne, une exposition stable
sur la durée de l'étude.
Du côté des moyens de radioprotection3,
79 % déclarent porter un dosimètre et 82 %
utilisent un accessoire comme un tablier
plombé, un paravent, etc.
1. Étude réalisée dans neuf hôpitaux au sein des centres
hospitaliers universitaires (CHU) de Paris, Bordeaux
et Clermont-Ferrand.
2. La dose individuelle moyenne sur l'effectif exposé dans
le domaine médical en 2021 était de 0,27 mSv
www.irsn.fr/Bilan-exposition-profesionnelles-2021
3. Données recueillies via un questionnaire, auquel 25 %
des professionnels ont répondu.
Le 21 septembre 2022, un incendie
se déclenche dans un atelier contenant
de l'uranium sur le site Framatome
à Romans-sur-Isère (Drôme). Quelques jours
plus tard, le 26 septembre, un incident survient
dans le sous-marin nucléaire Perle à la base
navale de Toulon (Var).
Pour ces deux évènements, l'Institut active son
organisation de crise et son centre technique
de crise (CTC) situé à Fontenay-aux-Roses
dans les Hauts-de-Seine, en lien avec
les autorités de sûreté nucléaire et la préfecture.
L'objectif est d'évaluer la situation et les risques
pour la population et l'environnement.
L'Institut dépêche sur place des experts
et des moyens mobiles pour effectuer
des prélèvements et des mesures dans
l'environnement. Ces dernières ne révèlent
aucune trace de radioactivité anormale.
En parallèle, le centre de crise est toujours
mobilisé pour suivre l'état des installations
nucléaires en Ukraine - notamment la centrale
de Zaporija - et réalise une veille continue
des niveaux de radioactivité
dans l'environnement.
Pour en savoir plus :
Incident à l'usine Framatome de Romans-sur-Isère
www.irsn.fr/incident-framatome-2022
Incident sur la base navale de Toulon : résultats
des mesures et analyses réalisées par l'IRSN
www.irsn.fr/incident-navale-toulon-2022
Situation des installations nucléaires en Ukraine
www.irsn.fr/ukraine
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©Jean-Marc Bonzom/IRNS

https://www.urlz.fr/jcTJ http://www.irsn.fr/incident-framatome-2022 http://www.irsn.fr/incident-navale-toulon-2022 http://www.irsn.fr/Bilan-exposition-profesionnelles-2021 http://www.irsn.fr/ukraine

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