Aires Marines Protégées n°40 le marin du 26 juillet 2018 - 1

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Natura 2000 en mer 2018

MER DU NORD
ROYAUME-UNI
BELGIQUE

MANCHE

ALLEMAGNE

Notre dossier
N

MER CELTIQUE

Natura
FRANCE 2000 en mer
p. 2-3

139 sites " Habitats, faune, flore "
81 sites " Oiseaux "

À la carte

5
4

ATLANTIQUE

SUISSE

Natura 2000 le réseau
p. 4
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MER MÉDITERRANÉE

Sites " Oiseaux"

6
Sites " Habitats, faune, flore "

Naviguer en symbiose avec l'environnement
Sites " Habitats, faune, flore " et "Oiseaux"

Isobathe 200 m
Délimitations maritimes françaises

Secteurs identifiés pour les récifs profonds
PORTUGAL

0 - 200 m
Plateau continental

Profondeur

Quelques
espèces
et habitats
à enjeux forts

Mouette tridactyle

Esturgeon, prés salés,
barge à queue noire

Fou de Bassan

Coraux profonds, océanite
tempête, fulmar boréal

Puffin des Baléares,
laminaire, grand dauphin

Grand dauphin, gravelot
à collier ininterrompu

Coraligène, puffin yelkouan,
mouette mélanocéphale
Coraligène profond, goéland
d'Audouin, cormoran huppé
Herbier de posidonie

10 Océanite, mouette pygmée,

tortue Caouanne

PNR Golfe Morbihan

3 000 m
Plaine abyssale

Le golfe du Morbihan vu du ciel. La question des usages est particulièrement critique dans cet espace marin quasiment fermé.

L'année dernière, près de 12 000 bateaux
de plaisance neufs ont été vendus en
France, soit 7 % de mieux qu'en 2016.
Une popularisation du loisir qu'il faut
accompagner.

omment permettre aux usages de se
développer sans porter atteinte au
patrimoine naturel et à la qualité de l'eau,
c'est la question que nous nous posons en
permanence ». Ronan Pasco est à la tête
du Parc naturel régional du golfe du Morbihan. La question des usages est particulièrement
critique dans cet espace marin quasiment fermé, où
l'on dénombre près de 7 000 places de mouillage,
de Vannes à la baie de Quiberon.
« Il faut une dizaine de marées pour renouveler
l'eau du golfe. Tout, ici, prend des proportions plus

importantes », souligne-t-il. En 2015, son parc a gagné un appel à projets lancé par l'Agence française
pour la biodiversité (AFB) sur cette problématique.
« Notre réponse a été de sensibiliser non seulement
les clubs nautiques volontaires, mais aussi d'aller à
la rencontre des usagers. Nous avons recruté une
médiatrice qui est sur le plan d'eau toute la journée,
au mouillage ou sur les plages ».
Un guide des bonnes pratiques a été édité et distribué à plus de 10 000 exemplaires. « Lors de la
deuxième saison, elle a retrouvé une vingtaine de
plaisanciers qu'elle avait déjà sensibilisés, et qui lui
ont dit avoir changé leurs pratiques. Il y a une prise
de conscience », sourit Ronan Pasco.
Quant aux capitaines des navires à passagers qui sillonnent le golfe, ils ont souvent intégré les informations délivrées par le Parc naturel. « L'important, au
sein des aires marines protégées, c'est d'encourager
l'exemplarité en matière d'éco-navigation. Il faut
expérimenter un certain nombre de choses, pour
ensuite les déployer sur une échelle plus large », sou-

ligne Stéphanie Tachoires, chargée de mission au
sein de l'AFB.
Tout compte : l'impact du comportement des usagers, le rejet des eaux grises et noires, le mouillage
dans des zones protégées, le dérangement des
oiseaux... Mais les effets produits par le bateau
en lui-même doivent aussi être pris en considération. « Avoir le moins d'impact possible sur le
milieu implique aussi le cycle de vie du bateau »,
insiste Sophie Boyer, chargée de mission à Econav,
qui promeut la navigation écologique. Les vieilles
coques, très nombreuses sur le littoral, sont très
complexes à recycler. « L'écoconception des bateaux
doit prendre en compte la fin de vie des navires.
Cela passe sans doute par l'utilisation d'autres
matériaux que le polyester, dont la réutilisation est
très embryonnaire », explique-t-elle. Des coques en
chanvre ou en bois stratifié sont développées actuellement. Une Responsabilité élargie des producteurs
(REP), assortie d'une écotaxe mise en place en 2019,
doit inciter la filière dans son ensemble à évoluer.

Table des matières de la publication Aires Marines Protégées n°40 le marin du 26 juillet 2018