Aires Marines Protégées n°34 le marin du 23 septembre 2016 - 1

r a i n m e e r i L' a Carnet de bord /septembre 2016/ numéro 34 DOSSIER Pêcher intelligent A ccompagner les pêcheurs à pied de loisir vers un meilleur respect du milieu marin, c'est l'ambition du projet européen Life Expérimentation pour une gestion concertée et durable de la pêche à pied récréative. Patrick BAZIN DR Directeur de la gestion patrimoniale, Conservatoire du littoral " " Le Life Pêche à pied est un bel exemple de collaboration entre différents partenaires venus d'horizons variés. À commencer par deux établissements publics : le Conservatoire du littoral, qui dans les années 2000 était appelé à étendre son intervention sur l'estran en continuité avec son domaine terrestre, et l'Agence des aires marines protégées, créée en 2006 pour la protection du milieu marin. Alors que l'Agence faisait ses premiers pas, le Conservatoire avait identiﬁé la pêche à pied comme un phénomène majeur sur l'estran : une activité de masse, pouvant peser sur la ressource, un loisir populaire, gratuit et offrant un des derniers accès à la nature sauvage pour tous. Pour aborder ce sujet, le Conservatoire avait réuni un comité de pilotage dans lequel administrations, représentants de professionnels et d'usagers, scientiﬁques et associations ont fait émerger une gouvernance originale. Certains étaient déjà très actifs depuis plusieurs années sur la thématique de la pêche à pied de loisir et ont été de véritables piliers pour construire des actions communes. À l'issue de ces travaux, l'idée d'un projet Life s'est imposée et l'Agence qui, entretemps, s'était étoffée, s'est vu conﬁer la coordination du projet. Cadeau encombrant, certes, mais qui a tenu ses promesses et dont le slogan peut être porté ﬁèrement : « Pêcher intelligent, pêcher durablement » ! L. Tetu / Agence des aires marines protégées Un bel exemple de collaboration La pêche à pied est un des loisirs les plus pratiqués du littoral français, comme ici sur la plage d'Ault, dans la Somme. 48 %. Et les pêcheurs qu'on a sensibilisés et Coordonné par l'Agence des aires marines équipés d'une réglette pour vériﬁer la taille protégées, ce projet est coﬁnancé par la des spécimens sont plus de 80 % à nous présenCommission européenne, la communauté ter une récolte conforme, contre 47 % pour les d'agglomération de La Rochelle, le Conserpêcheurs non équipés d'un outil de mesure. » vatoire du littoral et par chaque partenaire, Jamais imposées, les actions du Life sont à hauteur de ses moyens. S'inspirant des décidées au sein de ses instances de gouactions menées localement depuis 2004 vernance. « Elles comprennent onze comipar les associations VivArmor Nature, dans tés locaux de concertation, un par territoire les Côtes-d'Armor, et Iodde, Centre permaconcerné par le projet, et un comité national nent d'initiatives pour l'environnement de de pilotage ouvert et itinérant, ce qui permet Marennes-Oléron, il poursuit quatre types à un large public d'y participer », exd'objectifs : le diagnostic, la sensibiliplique Gaëlle Amice, coordinatrice sation, la gouvernance et la gestion Quatre du projet à l'Agence des aires madu milieu naturel. objectifs rines protégées. De 2013 à 2015, Le diagnostic vise à mieux comprendre les interactions entre la indissociables 48 réunions locales et cinq réunions nationales ont ainsi eu lieu. pêche à pied de loisir, la faune et la « Cette gouvernance qui se veut très ﬂore des milieux littoraux. Il s'appuie sur ouverte doit innover. Elle est motivée par le l'estimation de la pression de pêche, sur des fait que les pêcheurs à pied de loisir sont un suivis de la qualité écologique des habitats, public peu structuré, avec peu d'instances de sur l'évaluation des gisements coquilliers... représentation », explique Frédérique Chlous, La sensibilisation se fait par l'interméethnologue au Muséum national d'histoire diaire de panneaux installés à l'entrée des naturelle, chargée de l'évaluation de la gousites, d'expositions itinérantes, de ﬁlms... vernance du Life. « Ce type de projet est conçu et, surtout, de manière directe. « Nous alcomme une expérimentation, pour inspirer de lons à la rencontre des pêcheurs à pied pour nouvelles initiatives locales ou alimenter les les informer sur les pratiques respectueuses plans de gestion des aires marines protégées », de l'environnement, sur la réglementation... », conclut Gaëlle Amice. Le colloque ﬁnal, les 23 explique Franck Delisle, de VivArmor Naet 24 novembre à Boulogne-Sur-Mer, permetture, coordinateur du projet pour les tra d'imaginer la suite. Côtes-d'Armor. À la clé, de réels progrès : Pour en savoir plus : « En 2008, 17 % des pêcheurs à pied de loisir life.pecheapied-loisir@aires-marines.fr connaissaient la taille minimale autorisée des espèces qu'ils pêchaient. Aujourd'hui, ils sont fff

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