Aires Marines Protégées n°51 le marin du 25 février 2021 - 1

L'aire marine
N° 51

Notre dossier : Pollution plastique
Portrait : Renée Michon pêcheuse
en baie de somme

Février 2021

L'avenir des océans s'écrit en 2021

Manta géante. Le dôme thermal du Costa Rica, site expérimental de protection en haute mer dans le cadre d'un projet OFB/FFME.

La décennie des sciences
océanographiques des Nations unies
comme les Cop 15 de la biodiversité et
26 du climat marqueront l'année et la
protection de la biodiversité marine.

n des enjeux de cette décennie consistera à faire le lien entre la connaissance
et l'amélioration de la protection de
l'environnement marin », pose Linwood
Pendleton, titulaire de la chaire internationale à l'Institut universitaire
européen de la mer. La donnée massive (big data)
doit ainsi pouvoir être utilisée de manière transversale par tous les acteurs. Il estime qu'« on a récolté
beaucoup de données pour des raisons scientifiques mais pas pour faire une croissance durable.
Un des grands objectifs de la décennie des sciences

océanographiques des Nations unies, c'est de pouvoir identifier quelles données sont nécessaires aux
gestionnaires pour planifier et agir. On pourra alors
commencer à fournir des données pertinentes qui
contribueront à l'amélioration de l'océan et des gens
qui en dépendent ».
Cela marque un réel changement de cap pour les
sciences océaniques. « Nous allons définir un cadre
pour les années à venir en termes d'engagement
de préservation de la biodiversité », assure Cyrille
Barnerias, le directeur des affaires européennes et
internationales de l'Office français de la biodiversité
(OFB). Les objectifs de préservation définis pour la
décennie précédente n'ont pas tous été atteints. Un
changement de méthode doit permettre d'être plus
ambitieux. Il repose sur un cadre de transparence
qui permet de suivre l'engagement des États. Il faut
trouver une balance entre la souveraineté de chaque
membre et la nécessité de s'engager avec d'autres »,
résume-t-il.

Cette coopération renforcée passe par la haute mer.
L'océan, au-delà des zones économiques exclusives
(ZEE), devrait être mieux régulé. Un accord sur la
conservation et l'utilisation durable de la biodiversité dans ces eaux est en cours de négociation aux
Nation unies. « Il s'agirait d'un accord multilatéral
contraignant, souligne Cyrille Barnerias. Ce qui n'était
pas le cas jusqu'ici. Des pénalités pourraient être envisagées pour ceux qui ne le respectent pas. » Le grand
large doit être préservé de la surpêche, de la surexploitation possible du plancton et des fonds marins.
La France est engagée dans la création de deux aires
marines protégées (AMP) en haute mer : dans la
mer des Sargasses et au large du Costa Rica, à travers un projet pilote coordonné par l'OFB et le Fonds
français pour l'environnement mondial. « L'idée est
de montrer que c'est possible. Elles seront dotées
de toutes les caractéristiques d'une AMP : une gouvernance, un plan de gestion et de moyens pour le
mettre en application. »

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