Cultures marines n°311 - 39

pays de la loire

Actualité

Pour la deuxième année consécutive, les sauniers noirmoutrins
voient leur production de sel
augmenter. Avec 2 800 tonnes
récoltées cette année contre
2 200 en 2016, les signaux sont
aux verts, mais les professionnels
restent prudents car les conditions météorologiques peuvent
rapidement tout remettre en
cause.
U n e t ro i s i è m e b e l l e a n n é e
consécutive permettrait aux
sauniers d'être plus à l'aise car en
saliculture, un stock se construit
sur trois bonnes années à suivre
afin de palier les périodes plus
ternes. Quarante jours de récolte
suffisent à assurer une bonne
production mais pour cela, il faut
une météo favorable que Noirmoutier a connue au printemps.

f Christelle Morançais,
présidente de la région
Élue jeudi 19 octobre à 53 voix sur
92 votants, Christelle Morançais,
42 ans, est désormais la nouvelle
présidente LR de la région Pays
de la Loire, en remplacement de
Bruno Retailleau.

f Les eaux vendéennes
scrutées à la loupe
Directement issu du volet
préventif du plan d'urgence
mytilicole voté le 24 juin 2016,
un observatoire des eaux estuariennes et marines va voir le jour
en Vendée pour « améliorer
les données existantes de la
qualité des eaux marines, les
connaissances sur la sensibilité
des espèces, mais aussi sur les
évolutions du milieu en baie
de Bourgneuf et en baie de
l'Aiguillon ».
Le projet, d'un montant global de 148 200 euros, recevra
une aide de 32 300 euros de
la région. Dès la fin de l'année
s e ro n t m i s e s e n p l a c e d e s
sondes multi-paramètres avec
télétransmission pour les mesures de la température, salinité,
turbidité et oxygène dissous.
L'obser vatoire diffusera des
bulletins et atlas de suivi, via le
site internet www.vendee.fr, pour
« informer et alerter les acteurs
professionnels des évolutions
brusques, inhabituelles et/ou
inexpliquées de la qualité des
eaux ».

Cultures MARINES n°311 - novembre 2017

Pesticides : un arrêté qui inquiète
Les préfets de Loire-Atlantique et
de Vendée ont pris les 18 juillet et
28 août 2017 les arrêtés applicables
sur leur territoire qui définissent les
points d'eau aux abords desquels
une zone non traitée aux pesticides de 5 mètres de large doit être
respectée.
Ceux-ci prévoient notamment
quelques changements en matière
de cartographie qui inquiètent l'association France nature environnement (FNE). « Les deux départements concernés choisissent
de retenir des cartes des cours
d'eau, issues d'un travail cartographique de recensement lancé il y
a plusieurs années. Les travaux de
cartographie avancent au fur et à
mesure, mais sont à ce stade très
incomplets », affirme Benjamin
Hogommat, juriste de l'association.
Une cartographie insuffisante au
regard de la carte IGN qui servait
préalablement de référence.
Moins de cours d'eau épargnés
par les pesticides signifie plus de
risques de pollution, c'est en tout
cas ce que pense FNE pour qui, « la
pollution diffuse sera plus importante ». Une inquiétude partagée

Tous les cours d'eau sont concernés par l'interdiction d'épandre
des produits phytopharmaceutiques dans une limite de 5 mètres.

par Jacques Sourbier, président
du CRC des Pays de la Loire, qui
précise que « si l'arrêté s'applique
tel qu'il est écrit aujourd'hui, il y
a tout lieu de s'inquiéter sur la
qualité des eaux. C'est d'autant
plus surprenant que les services
de l'État sont partie prenante
avec nous sur l'amélioration de
la qualité des eaux. Il semble que
des points soient encore à éclaircir, notamment sur l'application
de cet arrêté ». La préfecture de
Vendée quant à elle insiste sur la

plus grande lisibilité que permettra
une carte départementale regroupant l'ensemble des points d'eau
à protéger.
Elle précise en outre l'interdiction
de traitement à base de produits
phytopharmaceutiques dans les
zones humides, à moins de 5 mètres
minimum des sources, puits, forages, berges, mares et plans d'eau
et à moins d'un mètre des avaloirs,
caniveaux et bouches d'égout.
Sandrine PELLETIER

Médéric Lucas, 25 ans, reprend 3 hectares à Bouin
À tout juste 25 ans, Médéric Lucas
sait parfaitement ce qu'il veut.
L'entrepreneur a signé le 1er octobre
la reprise de l'établissement de
Jean-Yves Billon parti en retraite.
Pourtant, rien ne prédestinait le
jeune tourangeau à travailler dans
l'ostréiculture, hormis une volonté
farouche d'exercer un métier qu'il a
découvert dans l'enfance.
Après un bac pro cultures marines,

le jeune homme s'est installé sur
Bouin où il a travaillé pour différents
employeurs dans les huîtres et
dans les moules. Puis sachant que
Jean-Yves Billon souhaitait arrêter,
il a pensé qu'il était temps pour
lui de devenir son propre patron,
« l'objectif a toujours été de m'installer », affirme, sûr de lui, Médéric
Lucas. Il travaille alors pendant un an
aux côtés de l'ostréiculteur, « pour

S. P.

sur Noirmoutier

Sandrine Pelletier

f Belle récolte de sel

Motivé par cette entreprise qu'il reprend, Médéric Lucas souhaite
s'installer durablement dans le paysage ostréicole de Bouin.

découvrir les parcs, appréhender
son mode de fonctionnement,
commencer à me faire connaître et
préparer le stock », raconte-il.
Aujourd'hui, l'ostréiculteur exploite
deux hectares de parcs en baie de
Bourgneuf et un autre en Bretagne.
« Je reprends avec 30 tonnes, et
j'aimerais monter à 60 tonnes grand
maximum. Au-delà, ça ne serait
pas très intéressant vu le prix du
gros », ajoute le jeune ostréiculteur,
qui vend une partie de sa production
sur les marchés le week-end. Les
huîtres naturelles représentent les
trois-quarts de sa production et les
triploïdes le reste.
Rapidement, Médéric Lucas souhaite investir dans du matériel neuf,
notamment une calibreuse et un
crible. « À plus long terme, j'aimerais
aussi agrandir le bâtiment, mais je
n'envisage surtout pas de déménager. Je suis bien à Bouin, c'est
confortable au niveau des prises
d'eau et de la place que j'ai pour
travailler », conclut-il.
S. P.

http://www.vendee.fr

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