Cultures marines n°311 - 62

saison des huîtres

Dossier

Bretagne nord : des tonnages légèrement en baisse
L'assemblée générale du comité
régional conchylicole de Bre tagne nord a été l'occasion pour
les professionnels du secteur, le
12 octobre, de faire le point sur la
saison ostréicole en cours. « On va
être à peu près sur les tonnages de
l'année dernière, peut-être légè-

rement en baisse, résume Goulven
Brest, le président du comité. En
tout cas ce ne sera pas une saison
brillante. »
Comme c'est le cas depuis trois
ans, l'absence de gros numéros
va cruellement se faire sentir
en Bretagne nord cette saison.

Logique. « Quand on n'a pas une
année exceptionnelle, le n° 4
et le n° 5 que l'on remet sur les
parcs est chaque année un peu
plus petit. » Seule une belle saison
de pousse pourrait briser cette
spirale descendante. La pousse,
justement, est particulièrement
belle sur l'ensemble des bassins cet
automne. Mais arrive trop tard pour
rattraper l'absence de croissance
durant les trois-quarts de l'année.
« Le bon côté des choses c'est que
le demi-élevage sera plus beau, et
on va retrouver des tonnages plus
importants l'année prochaine »,
promet Goulven Brest.

Bruno Saussier

Deux fois plus de plates
qu'en 2016

L'absence de gros numéros se fait sentir en Bretagne nord.

Sans aller jusqu'à parler de renaissance, l'huître plate remonte la
pente après les tonnages en chute
libre des années précédentes.
Sur la baie du mont Saint-Michel,
les tonnages d'huîtres plates

devraient se situer entre 500 et
600 tonnes. Le double de l'année
dernière. « Et ça montera encore
l'année prochaine. Nous espérons
retrouver le niveau historique de
1 100 tonnes dans trois ans. »
En fait, le vrai problème préoccupant du secteur c'est le cours de
l'huître creuse qui ne décolle pas
alors que les prix des plates et des
moules sont jugés corrects par les
professionnels. Le discours d'Emmanuel Macron du 11 octobre sur
l'agriculture et les états généraux
de l'alimentation évoquant une
meilleure répartition de la valeur
pour les producteurs sonne tout
particulièrement bien aux oreilles
des conchyliculteurs. Le futur dispositif prévoit que les producteurs
proposent aux circuits de distribution un prix intégrant leurs coûts
de production. « Les conclusions
vont dans le bon sens. On espère
que quand la loi sera sortie, nous
serons déjà prêts », conclut le
président.
Bruno SAUSSIER

Bretagne sud : l'espoir d'un redressement
vales se sont plutôt bien passées,
pour la triplo et même la diplo »,
renchérit Sébastien Lemoine à
Carnac. Le résultat ? Des stocks sans
surplus, en particulier sur le n° 2 qui
a tiré en 2015 les prix vers le bas.
Leur gestion s'annonce d'autant
plus souple que le reclassement
en A de plusieurs secteurs évite du
même coup, pour bon nombre de
professionnels, le passage obligatoire de 48 heures en
bassin de purification.
Sur le marché du
gros, les prix devraient
osciller entre 2,80 et
3 euros pour le n° 3,
entre 2,30 et 2,50 euros
pour le n° 2. Pour la
vente au détail, les prix
s'établiront à partir d'un
seuil entre 5,5 et 6 euros,
voire plus. « La situation
se présente de façon
assez semblable à l'an

passé », relève Philippe Le Gal. Si
certains persistent à miser essentiellement sur les volumes, cet
écart de prix incite néanmoins de
plus en plus de professionnels à
valoriser leur production au plus
près du consommateur. C'est le cas
notamment de Jean-Noël et Tifenn
Yvon qui pour la deuxième année
consécutive ne font plus de gros.
Si l'ensemble de leur production

est désormais estampillé AB, les
ostréiculteurs étellois n'envisagent
pas encore une meilleure valorisation. « C'est encore un label qu'on
rencontre assez peu pour les
coquillages, et c'est d'abord une
manière d'ouvrir le dialogue avec
le consommateur », souligne
Tifenn Yvon.
Bertrand TARDIVEAU

Bertrand Tardiveau

Après plusieurs années difficiles,
c'est un cri du cœur : « Si toutes
les années étaient comme ça, ce
serait formidable », clame JeanLuc Retailleau, président du syndicat ostréicole de Mesquer-Pen Bé
(Loire-Atlantique). Un constat qui
est assez généralement partagé
sur l'ensemble de la Bretagne sud.
Si les mortalités sur les juvéniles
tendent à persister en moyenne
autour de 50 %, avec des pics
jusqu'à 80 % pour les secteurs les
plus sensibles, les huîtres marchandes ont été cette année très
majoritairement épargnées. Un
printemps très sec suivi d'un été
frais et plus humide semble avoir
changé la donne. « Les gens ont
bien travaillé cet été. Le mois
d'octobre est toujours un peu
creux, on commence à relever les
poches et on attend le départ de
la saison », constate Philippe Le Gal.
Basé à Pénerf, le responsable du
CRC de Bretagne sud affiche une
belle sérénité.
« La qualité du produit est optimale, la pousse se montre convenable, sinon excellente pour
quelques-uns, et les ventes esti-

Les professionnels sont
contents cette année de
la qualité du produit.
Cultures MARINES n°311 - novembre 2017

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