Cultures marines n°268 - (Page 21)

arcachon - aquitaine Actualité f Des viticulteurs dans les cabanes « Si on ne peut plus produire d’huîtres au Cap-Ferret et bien on remplacera l’appellation huîtres Arcachon - Cap-Ferret par huîtres du bassin d’Arcachon. » Venu, jeudi 13 juin, à la rencontre des ostréiculteurs concernés par le déclassement de A en B de la zone qui s’étend du port de La Vigne jusqu’à Hortense (« Cultures marines » n° 267), Olivier Laban s’est voulu volontairement provocant. Pour le président du comité régional de la conchyliculture (CRC), il n’est pas question d’accepter sans réagir ce déclassement du 1er juillet au 31 août, époque où les Escherichia coli ont une fâcheuse tendance à grimper au-delà de la limite pour rester en A. « Je veux bien que l’on soit montré du doigt pour les ferrailles dans nos parcs mais on s’aperçoit là que d’autres ont aussi des responsabilités sur la qualité du milieu. Il va falloir une volonté politique pour que cela change », a-t-il prévenu. Pour Olivier Laban, des décisions s’imposent face au comportement de certains plaisanciers en été. Comme l’a signalé la quinzaine d’ostréiculteurs présents à la réunion Les huîtres Arcachon - Cap-Ferret, associées aux vins de l’Entredeux-M ers, aux Bordeaux Bordeaux-supérieur vont bénéficier, durant trois week-ends, du 3 au 18 août, d’une importante campagne de promotion. Montée par le CRC en partenariat avec les syndicats des deux appellations viticoles, l’opération, soutenue par les collectivités territoriales, dispose d’un budget de 30 000 euros. Dans les actions prévues figurent notamment une campagne de communication sur la communauté urbaine de Bordeaux, la distribution d’invitations dans les campings et résidences hôtelières de la région, un jeu à gratter et la venue de viticulteurs dans les cabanes qui pratiquent la dégustation. Loïc Fabrègues Interdire le mouillage de nuit dans La Conche Frappés par le déclassement de la zone 33-09 de A en B, les ostréiculteurs plaident pour une interdiction des mouillages la nuit à Mimbeau. sur les 75 concessionnaires référencés sur cette zone 33-09, il n’est pas rare de voir séjourner durant plusieurs jours des bateaux habités dans La Conche du Mimbeau non loin du point de prélèvement d’Ifremer pour les Escherichia coli. B i e n q u e l e s e m b a rc a t i o n s doivent être équipées de WC chimiques, des questions se posent sur leur réelle utilisation. Aussi les professionnels verraient-ils d’un bon œil, avec l’assurance que la pollution ne vient pas de la terre, que soit interdit le mouillage la nuit dans La Conche. « Ce serait un problème de moins », ont-ils souligné. Une demande de réglementation que Laurent Courgeon, le responsable de la DDTM d’Arcachon, présent à la réunion, s’est engagé à étudier. En attendant, les ostréiculteurs qui vont devoir, durant ces deux mois, passer en bassin des huîtres qu’ils pouvaient jusqu’à présent commercialiser dès leur sortie du parc, ont des obligations à remplir. Ils doivent notamment financer l’achat d’un système de purification. Un détournement du principe pollueur-payeur dont ils ne veulent pas faire les frais sans contrepartie. Loïc FABRÈGUES Le banc d’Arguin au menu du ministre L. F. Pour sa première visite, samedi 8 juin, aux ostréiculteurs arcachonnais, Frédéric Cuvillier, le ministre délégué aux Transports, à la Mer et à la Pêche, a rapidement été mis dans le bain des préoccupations locales. La création du parc naturel marin (PNM) sur le bassin d’Arcachon a ouvert la liste. Rappelant au ministre l’attachement de la profession à voir ce dossier aboutir, Olivier Laban, le président du comité régional de la conchyliculture (CRC), n’en a toutefois pas appris davantage sur une éventuelle date de création. « Le plus vite possible », s’est contenté d’indiquer Frédéric Cuvillier. Après avoir expliqué, que depuis 30 ans, les ostréiculteurs étaient implantés dans la réserve naturelle du banc d’Arguin « sans titre de propriété », Olivier Laban a ensuite fait part au ministre de sa volonté de clarifier cette situation. « J’aimerais que la profession entre dans le droit », a-t-il expliqué. Une demande qui devrait être satisfaite « d’ici la fin de l’année », a assuré Cécile Bigot, la directrice des Pêches maritimes et de l’Aquaculture, aux côtés du ministre. La question du brevet américain pour la production des huîtres tétraploïdes a été l’un des sujets évoqués lors de la visite de Frédéric Cuvillier. Élaboré en 2008, le projet de décret qui prévoit d’allouer 45 hectares de concessions aux professionnels sur le banc d’Arguin, n’a donc pas été égaré comme le craignaient les ostréiculteurs. « On l’a retrouvé », a plaisanté Frédéric Cuvillier. Le passage dans le domaine public, en 2015, du brevet américain permettant la production des huîtres tétraploïdes « (Cultures marines » n° 266 ) n’est pas sans inquiéter la profession. « Il nous faut anticiper cette échéance. Il y a un risque écologique. Ces huîtres pourraient stériliser le milieu naturel. Puisque ce brevet est décrié, ne peut-on pas l’interdire », a demandé Olivier Laban. Le président du CRC d’Arcachon a par ailleurs jugé souhaitable d’étudier la possibilité d’hébergement et de distribution des tétraploïdes par la plate-forme du Comité national de la conchyliculture à Bouin (lire page 9). L. F. f Une motorisation électrique sur un chaland Présidé par le comité régional de la conchyliculture et le comité départemental des pêches, le comité de programmation de l’axe 4 du fonds européen pour la pêche du bassin d’Arcachon a validé, lundi 17 juin, le projet d’essai d’une motorisation électrique hors-bord sur un chaland ostréicole puis sur un bateau de pêche. La campagne qui doit débuter en septembre consistera à tester durant 6 mois sur chaque embarcation, un moteur de 130 ch de la marque américaine Regen Nautic. C’est désormais au chantier gujanais CAI, partenaire du projet, de mener l’opération à son terme et notamment les tests dont le protocole doit être validé par un expert indépendant. f Le Routioutiou récompensé Organisé pour la première fois sur le bassin d’Arcachon, le concours des Jeunes Talents, mis en place sur de nombreuses régions par Rémi Castillo, a récompensé du prix du public le Routioutiou, cabane de dégustation d’huîtres. « C’est un prix qui fait plaisir. Que le public aime notre travail, notre passion à le faire partager est très valorisant », raconte Géraldine Vigier qui, avec son mari Fabrice, fait tourner l’entreprise située sur le port de Larros, à Gujan-Mestras. Cultures MARINES n°268 - juillet-août 2013 21

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