Cultures marines n°300 - 17

normandie - mer du nord Actualité Des huîtres et moules en libre-service à Pirou f Assainissement L'entreprise Conchymarée dirigée par Ghislaine Lefeuvre vient d'installer dans ses locaux de Pirou, dans la Manche, un automate qui propose des huîtres, moules et bulots en libre-service. Il a été mis en place le 21 août, sous un appenti à côté de l'atelier. La machine a été conçue par une entreprise de l'est de la France et fabriquée en Italie. « Nous voulions répondre à la demande de notre clientèle qui venait faire ses achats à l'entreprise, explique la conchylicultrice, mais avec les marées, nous n'étions pas forcément présents pour les servir. Nous avons donc réfléchi à un outil novateur permettant de satisfaire la demande. » Cela fait deux ans, que Ghislaine Lefeuvre réfléchit à la création de cette machine, « l'idée nous est venue en constatant que des maraîchers vendaient leurs légumes en libre-service. Nous sommes donc allés voir plusieurs systèmes chez des agriculteurs en Bretagne. » L' armoire de 36 cases réfrigérée à 4 °C, munie d'une porte isotherme, est un prototype, susceptible d'évoluer au fur et à mesure en fonction des usages. Tous les produits vendus sont issus de La municipalité d'Agon-Coutainville a voté une enveloppe de 300 000 euros pour la réfection de l 'assainissement du GIE d'Agon. Cette zone conchylicole accueille dix-sept entreprises qui génèrent une cinquantaine d'emplois. « Nous travaillons conjointement sur ce dossier avec la mairie de Blainville-surMer en raison de la proximité géographique de l'infrastructure avec cette commune, précise le maire d'Agon-Coutainville. Les travaux débuteront au printemps prochain. » Ingrid Godard Ghislaine Lefeuvre a investi dans un distributeur automatique qui fonctionne 7 jours sur 7 et 24h sur 24. l'entreprise. La machine distribue des moules prêtes à cuire ou des moules non débyssussées en sacs de 1,5 et de 3 kg, des huîtres en bourriche par deux ou quatre douzaines, ou encore des bulots cuits en sac de 1 kg. Ces derniers sont cuits par une entreprise voisine. Les apports de la machine se font quotidiennement. Quelques semaines après sa mise en ser vice, Ghislaine Lefeuvre est satisfaite. « Il nous faut environ un an pour constater le retour d'un tel investissement. Nous avons choisi la mise en service après la saison, car nous visons aussi une clientèle locale afin que cela fonctionne toute l'année. Les premiers retours de nos clients sont excellents. Une envie de produits de la mer un dimanche soir n'est plus un problème », conclut-elle en souriant. Ingrid GODARD Pas d'arrêté anti-tracteurs à Agon-Coutainville I. G. Pour accéder aux concessions de la pointe d'Agon, les entreprises conchylicoles basées sur les zones de Blainville-sur-Mer et Gouville-sur-Mer empruntent le centre de Coutainville. Des tracteurs avec remorques et des barges traversent de façon régulière l'agglomération, pendant les marées, depuis plusieurs décennies et ça ne devrait pas s'arrêter. du GIE d'Agon « En 2015, une riveraine qui ne séjourne que quinze jours par an dans la commune, m'a demandé de stopper la circulation des engins, s'étonne le maire d'Agon-Coutainville, Christian Dutertre. L'habitante était gênée par le bruit et les gaz d'échappement. Je lui ai expliqué qu'il n'en était pas question car cette circulation est historique Christian Dutertre, maire d'Agon-Coutainville, mise sur le compromis : pas d'arrêté antitracteurs mais une circulation allégée. dans la station balnéaire et que personne ne s'en était plaint. Devant ma réponse, elle a recueilli une vingtaine de signatures de riverains dans une pétition anti-tracteurs. » Les plaignants préconisaient que les engins utilisent l'estran comme voie routière. « Nos plages sont très fréquentées, précise le maire. Il paraissait donc dangereux de voir des tracteurs au ras des châteaux de sable. » La mairie d'Agon-Coutainville a procédé à des mesures de bruit et des comptages d'engins pour évaluer la gêne occasionnée par les va-et-vient des tracteurs. « Nous n'avons rien constaté d'anormalement dérangeant concernant ce trafic routier mais, avec l'accord du CRC, nous avons décidé de créer un sens de circulation pour partager le flux des engins », explique le maire. I. G. f Dépassement cadastral à Utah Beach Les sanctions administratives sont en train de tomber. En 2011, le diagnostic cadastral des concessions d'Utah Beach a été effectué par les services de la DDTM. Un an plus tard, les conclusions montrent qu'il y a « un décalage de l'ensemble des concessions sur le terrain, ce qui a donné lieu à une régularisation du cadastre sur la base des implantations réelles, précise Bruno Potin, responsable du service cultures marines à la DDTM de la Manche. Il y a également des irrégularités avec des dépassements des surfaces et linéaires accordés pour les huîtres et les moules. Les concessionnaires avaient jusqu'à la fin 2012 pour se remettre en conformité avec leurs titres de concession. » En 2015 et 2016, la DDTM avait effectué de nouveaux contrôles montrant que la régularisation demandée n'avait pas été faite. « Nous constatons un dépassement global sur ce bassin de 3,5 hectares d'huîtres et 1 300 mètres de bouchots, soit 15 % de la surface totale allouée, concernant 11 des 22 concessionnaires du bassin. » D'où les sanctions administratives en cours. Utah Beach est le premier des bassins du département sur lequel a été engagée une démarche de régularisation cadastrale. Celle-ci visant à la fois à normaliser le cadastre et à résorber les demandes de concessions en attente, est aujourd'hui initiée sur l'ensemble des bassins dans le cadre d'un partenariat entre la DDTM et le CRC. Cultures MARINES n°300 - octobre 2016 17

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