Cultures marines n°300 - 22

arcachon - aquitaine Actualité enquêtes en cours Les deux enquêtes, ouvertes en août, suite aux incendies de sept cabanes ostréicoles aux ports de Larros, à Gujan-Mestras, et de La Teste (« Cultures marines » n° 299), étaient encore en cours à la miseptembre. Les rapports de l'expert, nommé par le parquet de Bordeaux, n'étaient pas encore parvenus à la brigade de gendarmerie chargée des investigations à Gujan-Mestras, ni à la brigade de sûreté urbaine à la manœuvre à La Teste. La piste accidentelle serait toutefois privilégiée pour expliquer l'origine du feu qui a ravagé les quatre cabanes au port de Larros. Un court-circuit électrique dans l'une des cabanes en serait la cause. Quand les moules étouffent les huîtres « Les moules sont un problème majeur. Un handicap pour la profession », soupire Thierry Lafon. Le président du comité régional de la conchyliculture en veut pour preuve le questionnaire envoyé au début de l'été aux ostréiculteurs par le CRC. Selon les résultats de l'enquête, le préjudice lié à la moule est estimé entre 600 000 et 700 000 euros. Un chiffre qui porte seulement sur les 14 % d'entreprises ayant retourné le questionnaire. « Je sais bien que ce sont les professionnels les plus concernés qui ont répondu à l'enquête, mais la somme est colossale », pointe Thierry Lafon. Pour parvenir à ce montant, il a été demandé aux ostréiculteurs d'évaluer le nombre de poches sur lesquelles sont venues se coller des moules. Combien de temps et de personnel a nécessité le chargement de ces poches sur les chalands, leur échaudage, leur nettoyage puis leur remise en place. « Toutes les zones productives pour l'ostréiculture sont touchées par les moules », insiste le patron des ostréiculteurs arcachonnais. f Réhabilitation Les terre-pleins sur le port de Larros, à Gujan-Mestras, prévus pour accueillir il y a quelques années de cela un port à sec, vont être réhabilités. Le CRC pilote ce chantier et privilégie l'utilisation de coquilles d'huîtres et de chaux de détroquage pour les opérations de remblaiement. Les travaux achevés, normalement au mois d'octobre, ces terre-pleins serviront aux professionnels pour y stocker leur matériel. f L'écaillage entre au lycée de la mer Le programme de formation pour les adultes en ostréiculture s'étoffe au lycée de la mer, à Gujan-Mestras. Dans le cadre du brevet professionnel de re s p o n s a b l e d 'e x p l o i t a t i o n aquacole maritime (BPREAM), l'enseignement de l'écaillage fait son apparition. 35 heures doivent être consacrées à ce nouveau module. f Les cabanes de Claouey cambriolées La douzaine de cabanes ostréicoles, sur le port de Claouey, à Lège-Cap-Ferret, ont fait l'objet d'effractions dans la nuit du 14 au 15 septembre. Des dégradations ont été commises et de l'argent a été dérobé. Une enquête a été ouverte par la brigade de gendarmerie de Lège-Cap-Ferret. 22 Cultures MARINES n°300 - octobre 2016 Loïc Fabrègues de terre-pleins à Larros La problématique des moules sur les concessions ostréicoles a fait l'objet d'une enquête du CRC auprès des professionnels. Le phénomène n'est pas nouveau. Les professionnels ont déjà constaté auparavant des proliférations de naissains de moules sur leurs parcs. « Mais ils disparaissaient dans les deux jours », raconte Thierry Lafon. Si aujourd'hui ils demeurent, la cause en serait le manque de prédateurs dont les crabes et les étoiles de mer. « Je me refuse de corréler la prolifération des moules avec les fermetures de sa pêche (NDLR : dues à la présence de Dinophysis). C'est un problème d'équilibre du milieu », avance le président du CRC. Conscient de l'obligation de trouver une solution partagée avec les pêcheurs de l'intra-bassin qui récoltent le coquillage à la drague, Thierry Lafon milite pour une « logique de gestion » de la moule « et pas d'éradication ». Il en profite tout de même pour rappeler l'interdiction de la mytiliculture dans le bassin. « Or, l'ampleur des stocks de moules sauvages nous donne l'impression qu'elles y sont cultivées. » Loïc FABRÈGUES Du sang neuf au syndicat ostréicole de Gujan La relève est en place au syndicat ostréicole de Gujan-Mestras. En place pour un mandat de trois ans, le nouvel état-major ne manque pas de motivation. « À compter d'octobre, nous tiendrons une permanence tous les premiers samedis du mois, le matin, à la cabane du syndicat, au port de Larros », indique Bruno Lacaze, le président du syndicat. Accompagné de Sébastien Barcessat, vice-président, de Nicolas Courbin, trésorier, et de Fabrice Vigier, secrétaire, le responsable syndical, ostréiculteur à la Barbotière, s'est fixé comme objectif d'atteindre la centaine d'adhérents. « On est 70 sur 127 professionnels recensés sur la commune à y être aujourd'hui inscrits », précise-t-il. Charge aux représentants du syndicat, présents du port de Meyran à celui de la Barbotière, d'aller voir leurs collègues pour les convaincre d'adhérer. « Ensemble, on pourra faire beaucoup de choses », assure Sébastien Barcessat. Pour le vice-président, dont Bruno Lacaze souligne le rôle moteur dans la constitution du nouveau bureau, il Bruno Lacaze (à gauche) et Sébastien Barcessat ne devraient pas chômer à la tête du syndicat. ne manque pas de dossiers sur lesquels le syndicat entend peser. La redevance plan d'eau que le conseil départemental de la Gironde veut mettre en place dans les ports en est une. « On est opposé à cette nouvelle taxe. C'est nous qui payons la réfection de nos quais. Je ne vois pas pourquoi, si on n'a pas de services en plus, on devrait encore payer pour y mettre nos bateaux », explique-t-il. La politique de la chaise vide ne devrait pas être, non plus, dans les habitudes du syndicat. « On sera présent à toutes les réunions », prévient Sébastien Barcessat. Celles des commissions d'AOT ont été entou- L. F. f Cabanes incendiées, rées de rouge. Le syndicat entend y défendre mètre carré par mètre carré les concessions allouées aux ostréiculteurs sur les ports. Il compte bien œuvrer aussi pour l'attribution automatique de l'autorisation d'exploitation de cultures marines pour l'ensemble des unités de production. Quant au couac sur l'élection de Fred Bonnieu, comme vice-président du syndicat alors qu'il n'était pas présent à la réunion, Sébastien Barcessat assume. « C'est ma faute. On s'est mal compris. J'attends sa lettre de démission pour régulariser la situation. » L. F.

Table des matières de la publication Cultures marines n°300