Cultures marines n°300 - 38

SPÉCIAL Culture 30 ANS rétrospective Édito Le record de longévité dans le règne animal est détenu par un quahorg, mollusque bivalve pêché en 2006 le long des côtes islandaises et dont l'âge a été estimé à... 507 ans. L'animal est né en 1499 ! L'année où Vasco de Gama établit la première liaison entre Lisbonne et Calicut, en Inde, en contournant l'Afrique. Ce quahorg venu d'un autre temps est-il vraiment notre doyen à tous ? Les chercheurs écossais n'en sont pas si sûrs et misent quant à eux sur les huîtres géantes des profondeurs Neopycnodonte zibrowii. Encore un bivalve ! Au royaume de la presse professionnelle, la longévité de Cultures marines est aussi une belle prouesse qui peut être aﬃchée sans rougir. L'Ostréiculteur français est donc né en 1986, alors que le minitel devient un bien de consommation courante, année de la triste disparition de Coluche et de l'entrée en vigueur de la loi Littoral. Comme Lady Gaga, Hugo Lloris et Usain Bolt, Cultures marines fête aujourd'hui ses trente ans. Trente ans ! Trente années de débats autour de la qualité des eaux, des signes de qualité, du partage du littoral, et plus récemment des triploïdes ou encore de l'algoculture... Voilà peut-être une des recettes de cette remarquable durabilité, savoir donner la parole à tous ceux qui composent cette ﬁlière conchylicole. Un exercice journalistique parfois périlleux tant l'engouement des acteurs de la conchyliculture pour tel ou tel sujet est souvent à la hauteur de la passion qu'ils nourrissent pour ce métier ! Mais c'est aussi cette ferveur qui donne à cette revue toute sa saveur, salée, et qui explique sans doute l'attachement de ceux qui la fabriquent. Voilà d'ailleurs probablement le vrai secret de la longévité de Cultures marines. Comme souvent, il faut aller regarder l'envers du décor pour mieux comprendre la partie immergée de l'iceberg, chercher l'humain qui se cache derrière le papier glacé. Car sans ﬂagornerie aucune, les petites mains de Cultures marines sont très liées à leur magazine. Il y a Catherine, qui commercialise la publicité avec un plaisir non dissimulé depuis le rachat du titre par Infomer en 1999. Il y a Anne, qui assure la mise en page de la revue avec une certaine délectation et ne demande qu'à rempiler à chaque numéro. Il y a les pigistes, Ingrid, Bruno, Bertrand, Sandrine, David, Loïc et Hélène, installés aux quatre coins du littoral et qui œuvrent - pour certains depuis de très nombreuses années - à défricher l'information conchylicole avec une grande ﬁdélité. Il y a Linda qui se consacre avec soin aux petites annonces et à la fabrication des publicités. Gaëlle, aux abonnements, sans qui la revue n'arriverait pas jusqu'à vos boîtes aux lettres. Julie, fraîchement débarquée pour assurer le secrétariat de rédaction et si vite acclimatée. Enﬁn il y a moi, embarquée dans cette aventure ﬁn 2002 en tant que pigiste, avant de prendre le témoin « rédaction en chef » des mains bienveillantes de Solène, en 2011. Fêter aujourd'hui les trente ans de la revue, c'est la ﬁerté d'une petite équipe qui poursuit son bonhomme de chemin. C'est l'occasion pour tous de jeter un œil sur trois décennies de Cultures marines, de faire honneur au travail accompli à travers un ﬂorilège de trente unes de L'Ostréiculteur français et de Cultures marines ; et de se prendre à rêver que l'histoire ne fait que débuter. Le quahorg islandais et l'huître géante écossaise nous montrent la voie. Longue vie aux coquillages, longue vie aux cultures marines, longue vie à Cultures marines ! Marion LARRONDELARRETCHE 38 Cultures MARINES n°300 - octobre 2016 n° 1 - « Une petite équipe d'hommes passionnés par la conchyliculture, ostréiculteurs, journalistes, éditeur » comme ils se décrivent dans l'édito. Cette petite équipe menée par le fondateur Henri Lagarde et soutenue par la section régionale conchylicole de Marennes - Oléron lance L'Ostréiculteur français, l'ancêtre de Cultures marines, en janvier 1986. n° 11 Faire cohabiter tourisme et conchyliculture, éternel dilemme. En 1987, ce n'est pas tant la pollution ou l'accès au foncier qui fait débat mais la vitesse élevée des navires à passagers, à marée basse, près des parcs. Exemple dans le golfe du Morbihan où Léon Jégat, ostréiculteur à Arradon, a perdu 15 à 20 tonnes à lui seul.

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