Cultures marines 306 - 19

bretagne sud

Actualité

À l'occasion d'une réception
organisée le 31 mars au Luffang,
au bord de la rivière de Crac'h,
Renan et Katia Henry ont annoncé avoir obtenu la certification
agriculture biologique pour des
huîtres qui revendiquent ainsi fièrement leur qualité et leur naturalité. C'est le premier agrément
de ce type pour une production
ostréicole en Bretagne.

B. T.

f Un ponton amphibie
lancé à Lorient

Développant son savoir-faire en
chaudronnerie, Erwan Bertic a
réussi en l'espace de trois ans
à imposer son entreprise NIL
(Navale industrie lorientaise) sur
l'aire de réparation navale de
Lorient Keroman. Parmi ses spécialités, les navires de travail en
aluminium. Dernière livraison du
chantier, le Spadassin, un ponton
amphibie de 10 mètres pour
l'armement Alpha et co.

f Opération ramassage
Pour la 3 e année, le CRC et la
Surfrider Foundation organisent
une campagne pour enlever les
déchets échoués sur les plages.
Elle a commencé le 22 avril à
Ambon et Locmariaquer. L'an
dernier, 200 personnes, dont des
conchyliculteurs, y ont participé,
collectant plus de 200 sacs de
100 litres, remplis de déchets.

f Le marais salant
de Truscat réhabilité
Après soixante ans d'abandon,
le marais de Truscat à Sarzeau
devrait à nouveau permettre des
récoltes de sel d'ici cet été. Avant
de relancer cette exploitation
dont les origines remonteraient
au XVe siècle, le paludier, Olivier
Chenelle, avait déjà réactivé la
saline de Saint-Armel située non
loin de là, avant d'en être évincé
à la demande du département
(« Cultures marines » n° 297).

Cultures MARINES n°306 - mai 2017

Les mytiliculteurs décrochent les étoiles
Une centaine de tonnes d'étoiles
de mer a été chalutée depuis
début mars dans l'estuaire et la baie
de la Vilaine. Les navires Valinka,
Flibustier et Le Mutin sont montés
en puissance au fil des semaines
en ramenant sur leur pont jusqu'à
10 tonnes par jour. « Nous espérons
réguler cette espèce qui fait des
ravages sur notre production »,
explique Axel Brière, président du
syndicat mytilicole de Pénestin.
Le plus impor tant bassin
mytilicole de Bretagne sud atteint
3 000 tonnes de production par an,
un volume honorable au regard de
la prédation des étoiles de mer. D'allure inoffensive, les échinodermes
s'avancent dès le printemps vers la
côte et s'installent dans les parcs. À
l'approche de l'hiver, poussés par
les eaux des bassins-versants, ils repartent normalement vers le large.
Mais depuis deux ans, la Vilaine a un
débit faible, en raison notamment
du déficit pluviométrique.
L'an dernier, les bouchots ont
été grignotés à leur base de 10 à
20 % au nord du secteur (Kervoyal,
Vilaine) et jusqu'à plus de 50 % en
allant plus au large et vers le sud
(Maresclé, Pen Bé).

obtiennent la certification AB

L'objectif du syndicat : prélever 300 tonnes d'étoiles avant le début
de la récolte cet été.

« Le bon ensemencement
des pieux a compensé une
par tie des per tes, mais nous
devons dès maintenant agir en
amont », reprend Axel Brière qui
fédère autour de lui une trentaine
d'exploitants. Pour un investissement d'environ 100 000 euros, le
syndicat de Pénestin espère retirer
cette année 300 tonnes d'étoiles de
mer qui alimenteront une filière de
compostage, faute d'une meilleure
valorisation.
La prédation des étoiles s'ajoute

à une qualité de produit préoccupante. « On compte environ
120 bêtes au kilo, là où on en
comptait 100 il y a seulement
deux ans », déplore Axel Brière.
Pour remédier à ce déclin, un vaste
projet de réaménagement des
bouchots dans la Vilaine est sur la
table. « Il s'agit d'aérer les parcs en
passant d'une densité moyenne
de 1 700 à 1 200 pieux par hectare », explique le mytiliculteur.
Bertrand TARDIVEAU

Pêcher la palourde, un droit coutumier ?
Suite à une injonction du tribunal
correctionnel de Lorient, l'association
SOS petite mer de Gâvres a été officiellement dissoute le 7 avril. Remontant au 10 mars 2014, un jugement
avait reconnu la structure « coupable
d'exécution de travail dissimulé »
(« Cultures marines » n° 275). Il avait
été établi qu'entre 2007 et 2012, un
ostréiculteur installé à Carnac (56)
et une société d'import-export de
produits de la mer basée à Saint-Malo
(35) avaient acheté pour 100 000 et

Bertrand Tardiveau

f Les huîtres Henry

463 000 euros de palourdes à l'association. S'approvisionnant auprès de
pêcheurs à pied de loisir, elle revendait les coquillages en prélevant au
passage entre 1 et 2 euros du kilo afin
de financer des œuvres sociales. Son
président, Alain Malardé, se défend
de toute entreprise à visée lucrative.
Il invoque un droit coutumier qui
permettait aux riverains de dégager
des revenus complémentaires pendant les années difficiles. « Jusqu'en
2005, les Affaires maritimes nous

Alain Malardé entend
continuer à défendre
le droit coutumier
de la pêche des
coquillages en petite
mer de Gâvres.

délivraient des autorisations de
collecte, explique-t-il. Les pêcheurs
devaient s'engager à vendre leur
pêche dans un dépôt homologué. Nous nous assurions de la
provenance et de la taille des
coquillages, en faisant en sorte
que les périodes d'interdiction de
la pêche soient respectées. Du jour
au lendemain, tout s'est arrêté. »
Son idée consiste à élargir le cadre
des dérogations accordées pour la
cueillette et la vente du muguet, des
champignons mais aussi du goémon. Dans le viseur d'Alain Malardé,
le réensemencement en coques
de la petite mer de Gâvres opéré
en octobre 2014 par le comité des
pêches du Morbihan correspond
autant à un échec qu'à une tentative
de privatisation du gisement. Un recours demeure en attente auprès du
tribunal administratif de Rennes. En
cas d'échec, Alain Malardé n'exclut
pas de saisir le Conseil d'État.
B. T.

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