Cultures marines 306 - 21

poitou-charentes

Actualité

À Marennes, la cité de l'huître a
rouvert ses portes le 1er avril. Au
programme : visites animées,
ouverture d'huîtres, rencontres
et cours de cuisine. Cette année,
un nouveau film est présenté au
public. Intitulé La vie du marais, il
présente aux visiteurs la richesse
des marais de la Seudre. Des
producteurs de salicorne, sel,
crevettes, palourdes ou huîtres y
évoquent leur quotidien.

f Un igloo en coquille
d'huîtres

Le département de la CharenteMaritime vient d'acquérir l'Oysters
igloo, une œuvre exposée l'an
dernier à la biennale d'art contemporain Amers, qui vient de quitter
les marais de Saint-Trojan-lesBains (île d'Oléron) pour s'installer
à la cité de l'huître. Cet igloo a été
réalisé par l'artiste Magali Chourlin, 32 ans, laquelle partage son
temps entre l'activité ostréicole et
la création. « Les 30 000 huîtres
utilisées sont mortes avant d'être
commercialisées. J'ai voulu
sensibiliser le public aux effets
du réchauffement climatique »,
explique celle qui a étudié cinq
ans à l'école d'enseignement
supérieur d'art de Bordeaux.

f La fibre artistique
des futurs ostréiculteurs
Photographier leur quotidien,
réfléchir sur la cohabitation entre
l'ostréiculture et le tourisme,
mettre en parallèle des photos
anciennes et contemporaines,
voilà le programme concocté par
Benjamin Caillaud (photographe,
auteur et historien), en résidence
au lycée de la mer et du littoral
de Bourcefranc-Le Chapus. Après
sept mois de travail, les élèves
de la filière cultures marines ont
présenté leurs images le 7 avril
lors d'un vernissage organisé en
présence de nombreux élus.

Cultures MARINES n°306 - mai 2017

Des huîtres 24h/24 sur l'île de Ré
Après Gillardeau (Bourcefranc-Le
Chapus) et Conchy marée (Pirou),
L'Huîtrière de Ré (Ars-en-Ré) devient
la troisième entreprise conchylicole
à succomber au charme des distributeurs automatiques. Brigitte et
Tony Berthelot ont inauguré leur
machine fin mars à l'occasion d'une
réception pour célébrer les 30 ans
de l'entreprise. « Nous y pensions
déjà il y a dix ans, mais le coût
était plus élevé qu'aujourd'hui.
Ces distributeurs se sont maintenant démocratisés, on en voit
beaucoup dans les campagnes
pour des légumes, du pain ou des
œufs », explique l'ostréiculteur.
Les premiers retours sont déjà
positifs puisque l'entreprise enregistre 20 % de ventes supplémentaires grâce à ce distributeur. Tout
sauf une surprise pour un couple
qui s'est habitué à voir affluer des
visiteurs aux heures de fermeture. « Nous avons une clientèle
d'estivants qui ne veut pas de
contraintes horaires, nous savons
pertinemment que nous perdions
des ventes. Notamment auprès
des jeunes qui sont les spécialistes
pour arriver pile à la fermeture »,
sourit Tony Berthelot. Désormais,
plus de problème, même pour
assouvir une irrésistible envie en
rentrant de soirée.
Sur place, les casiers sont chargés
en bourriches de 2, 3 et 4 dou-

à la cité de l'huître

Brigitte et Tony Berthelot enregistrent 20 % de ventes supplémentaires
grâce à leur distributeur d'huîtres.

zaines de spéciales. On peut aussi
commander par téléphone et venir
retirer son colis à n'importe quelle
heure. Bien que les compartiments
soient réfrigérés, les bourriches
sont changées tous les jours.
Quant au coût, le couple préfère
rester discret, mais l'investissement
serait équivalent à l'embauche
d'un salarié à l'année. « Nous
avons contacté les autres clients
du fabricant, les retours sont très
positifs », ajoutent-ils.
Pas d'inquiétude, donc, d'autant
plus que l'entreprise peut compter
sur une très forte fréquentation
touristique : près de 120 000 per-

sonnes en été (hôtels, campings,
résidences secondaires...) auxquels s'ajoutent 17 720 résidants
permanents. Un filon pleinement
exploité puisque L'Huîtrière de Ré
accueille 5 000 personnes par an
dans cette exploitation labellisée
Ferme de découverte (visites guidées, expositions). Brigitte et Tony
Berthelot ont pris ce virage en
2000 pour se détacher de la GMS.
Aujourd'hui, tous les deux écoulent
40 tonnes d'huîtres par an en vente
directe, contre 250 tonnes (dont
100 à la production) selon l'ancien
modèle.
David LABARDIN

Belle pousse pour les moules charentaises
En Charente-Maritime et dans la
baie de l'Aiguillon, l'inquiétude était
de mise à l'aube de cette saison
2017. Difficile, pour beaucoup de
mytiliculteurs, d'imaginer un nouvel
épisode de mortalités après ceux
de 2014 et 2016. L'année dernière,
les pertes avaient touché 70 % des
stocks en moyenne, et jusqu'à 85 %
dans certains secteurs.
Selon les pre mières observations,

le scénario catastrophe semble
écarté. Alors que le 19 avril 2016,
les taux de mortalités atteignaient
déjà 20 à 30 %, rien de tel cette
année à la même époque. « C'est
un soulagement, pour l'instant,
mais nous ne sommes pas à l'abri
d'un nouvel épisode de mortalités
dans les quinze jours. Nous restons
très vigilants, d'autant plus que
nos collègues du nord de la Vendée et de la rade de Brest nous

David Labardin

f Les marais de la Seudre

Les mytiliculteurs charentais voient s'éloigner la crainte des mortalités,
pour l'instant.

rapportent des pertes », explique
Benoît Durivaud, vice-président
en charge des moules au CRC. Les
craintes seront définitivement écartées début mai.
Si la profession est épargnée, cette
saison 2017 se présente en tout cas
sous les meilleurs auspices. Benoît
Durivaud évoque ainsi « des bêtes
en bonne santé et de belle taille
grâce à l'ensoleillement propice
à la pousse. Toutes les conditions
sont pour l'instant réunies ». Les
premières ventes sont attendues
début mai, autour du 15 mai pour
les moules de filière Label rouge.
« Beaucoup de filières peuvent
prétendre à ce label cette année.
Les moules sont déjà de très belle
taille, il faut juste attendre le remplissage », ajoute-t-il.
D. L.

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