Cultures marines 306 - 31

export

Dossier

Voilà plus de dix ans que le groupement qualité de Marennes - Oléron
organise des déplacements vers les
salons internationaux. Après avoir
essayé les rendez-vous de Gdańsk
(Pologne), Singapour ou Dubaï,
les adhérents sont invités chaque
année à participer aux Seafood
de Bruxelles et de Hong Kong. Sur
place, l'organisation de producteurs s'occupe de la location du
stand, du matériel (armoires réfrigérées, etc.), et de l'acheminement
des stocks.
« Si on y va seul, le coût d'un
s a l o n v a r i e e n t re 1 0 0 0 0 e t
15 000 euros avec le voyage et
le logement. Mais grâce à cette
démarche collective, on partage
les frais et les coûts sont divisés
par cinq », explique Jean-Pierre
Suire, président du groupement.
Les contacts sont ensuite distribués à tous les participants, au
risque d'en voir plusieurs solliciter
le même client. « Mais au moins,
sur le stand, tout le monde est là
pour mettre en valeur les huîtres
de Marennes - Oléron, et pas leur
propre entreprise », ajoute-il.
Venus du bassin de Marennes,
de la presqu'île d'Arvert ou de l'île
d'Oléron, ils sont généralement
une dizaine d'ostréiculteurs à participer à ces déplacements. Certains
se contentent d'un voyage, puis

Marennes - Oléron : le groupement mise sur les salons

Le stand des huîtres de Marennes - Oléron, en 2016, au Seafood, à Bruxelles.

reviennent à l'occasion pour rencontrer leurs clients.
D'autres sont beaucoup plus
investis, à l'image du jeune ostréiculteur Mathieu Bon (huîtres Roland
Lambert) à Bourcefranc-Le Chapus.
En prenant le relais de leur père,
lui et sa sœur Sarah ont rapidement
voulu se développer à l'international. Au point de s'imposer des
cours d'anglais hebdomadaires
pour s'affranchir de la barrière de
la langue. « L'objectif n'est pas

d'atteindre 50 % de notre chiffre
d'affaires à l'export, mais plutôt de
nous diversifier en cas de soucis »,
explique Mathieu Bon.
À leurs côtés, d'autres jeunes
se sont récemment tournés vers
l'export. « Ils ont une approche
différente de leur métier, et ils maîtrisent mieux les langues étrangères, ce qui est indispensable »,
reprend Jean-Pierre Suire. À l'avenir,
l'organisation de producteurs aimerait participer à des salons en Chine,

« il faudrait même se déplacer
sur plusieurs salons au regard de
la taille du marché », analyse le
président du groupement, voire
aller aux États-Unis si l'interdiction d'exporter est un jour levée.
Aujourd'hui, 5 à 10 % des volumes
d'huîtres de Marennes - Oléron sont
expédiés à l'étranger. Un chiffre bien
plus important si l'on tient compte
des entreprises à marque propre.
David LABARDIN

Sodabo se lance à l'export à la fin de l'année

Cultures MARINES n°306 - mai 2017

Des contacts sont établis avec
l'Irlande et le Maroc avec lesquels
ils travaillent déjà et d'autres sont
en cours avec l'Italie, l'Espagne et le
Portugal. Sodabo a également des
pistes en Afrique du Nord grâce au

Victor Legoff
mise sur un
développement
commercial à
l'international
tout en douceur : 20 %
d'exportations
en 2018.

plan de développement aquacole
de l'Algérie.
Ce souhait de développement à
l'export part d'un constat simple :
« Sur l'année, nous avons des périodes creuses durant lesquelles

Sandrine Pelletier

Si l'entreprise Sodabo aquaculture
a intégré un service commercial
identifié il y a deux ans, c'est avant
tout pour organiser sa gestion de
production, suivre un planning
régulier pour simplifier la vente.
« Nous avons changé notre fonctionnement, avoue Victor Legoff,
recruté pour gérer le service clients
de Sodabo. Avant, nous produisions puis nous vendions. Maintenant nous passons par un système
de pré-commandes et ensuite
nous envoyons la production. Ce
procédé nous évite des pertes et
surtout du stress. »
Une restructuration qui a permis
à l'entreprise de réaliser une planification régulière des pontes afin d'alimenter les nouveaux marchés. La
mise en place d'une stratégie commerciale amène progressivement
l'entreprise à se tourner vers l'export.

nos clients habituels n'ont pas besoin de notre production. En été,
si nos clients français ne veulent
pas de naissain, il peut y avoir un
intérêt à exporter vers le nord et à
l'inverse en hiver, nous pourrions
exporter notre production vers
les pays du sud », explique Victor
Legoff. Un bon moyen pour eux de
garder un chiffre d'affaires constant
toute l'année.
Pour autant, l'entreprise ne veut
pas précipiter son développement
international qu'elle envisage pour
septembre avec un objectif de 20 %
pour 2018, dans un premier temps.
Victor Legoff souhaite d'ailleurs que
toute la stratégie commerciale soit
basée sur le même modèle, « ne
pas aller trop vite et privilégier le
relationnel avec les clients ».
Sandrine PELLETIER

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