Cultures marines n°307 - 10

international

Actualité

Prime à la fraîcheur pour le Seafood
l'eau de mer, l'entreprise bretonne
fondée et dirigée par Christine Le
Tennier a remporté deux nouvelles
distinctions dans les catégories
restauration mais aussi nutrition
et santé pour ses algues fraîches
ciselées, marinées et assaisonnées.
La tendance à valoriser la fraîcheur des produits continue donc
d'imprimer le rendez-vous qui, du
même coup, fait la part belle aux
ostréiculteurs. De quoi largement
animer l'espace France, premier
fournisseur européen du presti-

gieux coquillage. Le groupement
qualité de Marennes - Oléron, la
maison Cadoret, les huîtres Pratar-Coum, les parcs Saint-Kerber,
la famille Boutrais, les vergers
ostréicoles de Normandie... Le
catalogue des éleveurs tentés par
l'aventure de l'export se renforce
d'année en année.
Dans le gigantesque parc des
expositions de la capitale belge, la
principale gageure reste bien de
se démarquer. L'audace de la nouveauté et de la jeunesse fait sou-

Bertrand Tardiveau

Avec 1 800 exposants et plus de 200
nationalités représentées, la ville de
Bruxelles est redevenue du 25 au
27 avril le cœur battant du commerce mondial des produits de la
mer. Après un Seafood nettement
diminué l'an dernier au lendemain
d'une vague d'attentats terroristes,
les affaires semblent avoir repris
leur droit pour cette 25 e édition
qui a de nouveau distingué les
innovations de Globe export. Après
avoir reçu deux prix d'Elite en 2013
pour ses algues conservées dans de

Adrien Legris a le sourire pour son premier Seafood, paré pour participer au prochain à Hong Kong.

vent mouche comme en témoigne
le succès d'estime emporté par les
huîtres So-ooh de Joffrey Dubault
(voir page 5). Toutefois, la qualité du
produit se suffit à elle-même.
C'est ce qui a convaincu Emmanuel Legris, éleveur à Plouguerneau
depuis 1986, de franchir le pas.
« Si on excepte des rendez-vous
plus généralistes comme le Sirha,
c'est notre premier salon, sourit
son fils Adrien, 31 ans. La visibilité
que nous pouvons gagner ici est
sans pareille. Elle nous permet
notamment de mettre un pied en
Asie. Nous envisageons d'ailleurs
de participer au prochain Seafood
Hong Kong. » Cultivées sur 30
hectares de concessions au milieu
de l'archipel de Lilia, à la sortie de
l'Aber wrac'h, les huîtres Legris ont
pendant longtemps servi de demiélevage avant de forger leur propre
histoire.
Employant aujourd'hui une
quinzaine de salariés, l'entreprise
familiale réalise depuis quelques
années un produit d'exception qui
mise sur une chair iodée aux notes
de châtaigne. « À partir d'un naissain exclusivement triploïde, nous
produisons au mieux 300 tonnes
par an sur des cycles de 3 à 5 ans
et des densités faibles afin de
pallier le manque de nourriture
propre à notre secteur, souligne
Adrien Legris. Ne nous trompons
pas : nous sommes d'abord des
éleveurs, non des commerçants. »
Bertrand TARDIVEAU

f Huîtres d'Irlande : 71 % d'export

f Nouvelle-Zélande : des moules d'écloserie

f Naufrage mortel au Sénégal

L'Irlande a produit 9 680 tonnes d'huîtres en 2016,
principalement dans le comté de Waterford au
sud-est du pays (2 611 tonnes), le Donegal au
nord-ouest (2 376) et le Mayo également sur la
côte ouest (1 273). 71 % de ces huîtres ont été
exportées. Majoritairement vers la France qui a
accueilli 5 694 tonnes l'année passée, soit 82 %
des exportations. Ce pourcentage n'a pas varié
par rapport à 2015 mais comme la quantité totale
d'huîtres vendues à l'étranger a augmenté, le
volume des exportations vers la France a grossi
de 9 % entre 2015 et 2016. Trente autres pays sont
destinataires des huîtres irlandaises. Au premier
rang desquels l'Espagne (233 tonnes, +44 % par
rapport à 2015), les Pays-Bas (221, -43 %), Hong
Kong (221, +39 %), la Chine (192, +47 %) ou
encore Singapour (126 tonnes, +158 %).

Les premières moules issues d'écloserie sont sur
le point d'être récoltées en Nouvelle-Zélande.
Quelque 500 tonnes de cette espèce indigène
(Perna canaliculus) ont été mises en élevage.
L'écloserie de Spatnz, à Nelson, au nord de l'île
du Sud, pourrait produire à terme 30 000 tonnes
de moules commercialisables. À cause d'un
captage local aléatoire (à la fois en quantité, en
qualité et dans le temps), le ministère local des
industries primaires et la société Sanford ont
investi chacun 13 millions de dollars dans ce
programme d'écloserie. En jouant sur la lumière,
la température et les vibrations, les chercheurs
ont réussi à faire pondre les moules. Ils affirment
que ces coquillages sont plus robustes que ceux
issus de captage et que leur croissance est plus
rapide et plus homogène.

Vingt personnes décédées et un passager porté
disparu, voilà le lourd bilan du naufrage d'une
pirogue, lundi 24 avril vers 18 h, autour de l'île de
Bettenty, à environ 150 km au sud de Dakar (Sénégal). Les passagers de cette embarcation, principalement des femmes, revenaient de la cueillette
de fruits de mer, notamment des moules et des
huîtres. Il y avait 72 personnes à bord selon le
site Pressafrik et la surcharge de la pirogue serait
une des causes du naufrage avec les mauvaises
conditions météorologiques du moment. Oumar
Gueye, le ministre sénégalais de la Pêche et de
l'Économie maritime, s'est rendu sur place. Il a
promis 10 tonnes de riz et une enveloppe de
10 millions de francs CFA (environ 15 000 euros)
aux familles des victimes, en déplorant l'absence
de gilets de sauvetage à bord.

Cultures MARINES n°307 - juin 2017

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