Cultures marines n°309 - 19

arcachon - aquitaine

Actualité

f Laurent Bidart
démissionne du CRC

« Cela n'était pas arrivé depuis
longtemps. » De mémoire de
Thierry Lafon, le président du comité
régional de la conchyliculture (CRC),
l'été 2017 est à marquer d'une tuile
blanche quant à la précocité de la
ponte des huîtres dans le bassin
d'Arcachon. Le 5 juillet, les comptages réalisés par le Creaa attestent,
en effet, jusqu'à 250 000 larves à leur
premier stade de développement.
Les résultats sur les six secteurs de
prélèvement, avec un minimum de
82 000 larves sur la zone du Courbey, témoignent d'une ponte assez
uniforme sur l'ensemble du bassin.
Le suivi de l'évolution de ces
lar ves, auxquelles il faut trois
semaines pour atteindre le stade où
elles vont se fixer sur les collecteurs,
peut susciter des interrogations.
Sept jours après la ponte, seul le
secteur d'Arès affiche 280 larves
ayant atteint le stade de moyenne.
Les jours qui suivent, entre 30 et 60
larves sont comptabilisées, selon
les zones, au stade de grosse. « Le
comptage des naissains sur les
collecteurs à la fin de l'année nous
racontera l'histoire. Si le recrutement est conséquent, on pourra
se demander si on est passé à côté
des larves. S'il est cohérent avec

Élu au comité régional de la
conchyliculture, Laurent Bidart
a démissionné de son poste.
L'ostréiculteur de Gujan-Mestras
évoque des « raisons personnelles » pour expliquer sa décision. Le dirigeant de l'EARL les 3 B
était aussi membre du conseil du
CNC. Au sein du CRC, où il a été
vice-président sous la présidence
d'Olivier Laban, Laurent Bidart
était en charge de la communication.

La ponte des huîtres a été précoce cet été, heureusement les collecteurs
étaient déjà prêts.

les comptages de larves, il faudra
savoir ce qui est arrivé à cette
ponte », indique Thierry Lafon.
Cette situation ne fait que
renforcer la prudence ordinaire
des ostréiculteurs quand il faut
se prononcer, à la mi-août, sur le
devenir de la récolte de naissains.
« C'est trop tôt », coupe Dominique
Bazeille, alors que l'ostréiculteur de
Gujan-Mestras, avoue être encore
en train de poser des collecteurs.
Si les huîtres ont frayé début juillet,

« on observe que des lots sont en
train de reprendre de la laitance »,
souligne Thierry Lafon.
Alors que ces dernières années
ont mis en évidence qu'il pouvait y
avoir des pontes jusqu'à la fin septembre, les ostréiculteurs espèrent
qu'il en sera encore ainsi cet été.
Deux cohortes de larves dans la
même saison sont souvent le gage
de naissains sur les collecteurs à la
fin de l'hiver.
Loïc FABRÈGUES

Parc marin : réhabiliter les friches ostréicoles
de meilleures pratiques ostréicoles
pour ces herbiers. »
Mais la décision la plus emblématique concerne la réhabilitation
de 75 % des friches ostréicoles.
« C'est un signal politique très fort
sur la volonté d'offrir un cadre de
pratique plus favorable », souligne
la directrice du PNM. La majorité de
ces espaces recouverts d'huîtres sauvages se trouvent dans le cadastre
conchylicole et pas forcément
dans des secteurs peu exploités.
Ils pourraient donc faire l'objet de
demandes de concessions. Le plan
de gestion du parc prévoit toutefois
qu'une partie des zones réhabilitées
servent à des enjeux de préservation
et de restauration du milieu marin et
de ses habitats.
Le travail du parc autour de l'ostréiculture, qui va commencer dès 2018
par une étude sur la dynamique des
moules, une espèce économique
pour la pêche mais envahissante
pour les ostréiculteurs, aura aussi
une portée culturelle. L'objectif est

O r i g i n a i re
d'Arcachon,
Nicolas
Bouvier a
remporté
le concours
des écaillers,
organisé par
le CRC, le
8 juillet, à Gujan-Mestras. Le jeune
homme de 20 ans termine premier
de l'épreuve de vitesse d'ouverture
de 50 huîtres creuses et plates
en 7 minutes et 56 secondes. Il
occupe aussi la première place
pour la présentation du plateau
de fruits de mer. Nicolas Bouvier
qui ira défendre les couleurs arcachonnaises aux championnats de
France en compagnie d'Olivier
Thibeaud, 2e du concours, a été
champion de Suisse des écaillers
en 2016.

f Ports : le syndicat mixte
est installé

L. F.

Les 230 pages du plan de gestion du
parc naturel marin (PNM) du bassin
d'Arcachon ne comprennent aucun
chapitre dédié à l'ostréiculture. Pour
autant, dans les objectifs à atteindre
d'ici 15 ans par le PNM, « la question
ostréicole est partout, indique
Melina Roth, la directrice du parc.
À travers la partie sur les richesses
naturelles avec une attention
particulière portée à la qualité de
l'eau (lire aussi page 25). L'ostréiculture est aussi partie prenante dans
l'objectif d'atteindre un bon état de
conservation des habitats. »
Au cœur de ce sujet figurent les
herbiers de zostères naines qui ont
régressé d'un tiers et ceux de zostères marines de 73 %, en vingt ans.
Le parc s'est fixé comme priorité de
les restaurer. Ainsi certaines zones
pourraient concerner des surfaces
concédées. « Les ostréiculteurs ne
sont pas une cible, coupe Melina
Roth. On les voit comme des partenaires pour gérer ces espèces. Il
faudra peut-être aussi réfléchir à

f Nicolas Bouvier
champion des écaillers

L. F.

Loïc Fabrègues

La ponte des huîtres a été précoce

La question ostréicole est
partout dans le plan de gestion.

de redonner de la vigueur à la culture
maritime sur le bassin. Un moyen
pour que l'ostréiculture comme
les autres filières maritimes fassent
toujours partie intégrante pour la
population de son identité.
L. F.

Le syndicat mixte des ports du
bassin d'Arcachon a été installé le
13 juillet. Cette première réunion a
permis d'élire Jean Touzeau, viceprésident du conseil départemental de la Gironde, à sa présidence.
Jacques Chauvet, conseiller
départemental du canton de
Gujan-Mestras, en est le 1er viceprésident. Marie Larrue, conseillère départementale du canton
d'Andernos occupe le poste de
2e vice-présidente.
Compétent sur 14 ports, le syndicat a la gestion du domaine
portuaire, l'exercice du pouvoir
de police portuaire, le dragage,
l'entretien des infrastructures et
la réalisation des investissements.
Son budget est de 2,6 millions
d'euros par an. Basé à Audenge, le
syndicat comptera 22 agents.

Cultures MARINES n°309 - septembre 2017

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