Cultures marines n°312 - 16

normandie - mer du nord

Actualité

Du phytoplancton bioluminescent à Tatihou

Pour lutter contre les vols à l'approche des fêtes, les gendarmes
de la Manche mettent en place
leur dispositif de surveillance des
parcs et des zones conchylicoles.
Si les vols entre professionnels
sont à craindre en raison du peu
de marchandises, les gendarmes
surveilleront aussi les filières des
mareyeurs et des expéditeurs.
Une vigilance accrue pour les
particuliers tentés de dérober des
huîtres dans les poches. La garde
républicaine sera de nouveau
présente sur l'estran tout le mois
de décembre.

« J'ai acquis une souche de phytoplancton bioluminescent à
Houston en 2011, explique Frédérik
Chevallier, médiateur scientifique
pour le laboratoire maritime de
l'île de Tatihou. Depuis je la cultive
et la reproduis. Je propose au
public d'assister au phénomène de
bioluminescence en manipulant
le phytoplancton qui crée de la
lumière quand on l'agite. L'effet est
garanti ! »
Le tour de magie de Frédérik Chevallier s'appelle Pyrocystis, de la famille
des dinoflagellés unicellulaires planctoniques. Le laboratoire, qui a la particularité d'accueillir chaque année
70 000 visiteurs, dont 9 000 élèves,
conserve deux souches : le Pyrocystis
noctiluca et le Pyrocystis fusiformis.
Chez eux, la bioluminescence est
due à une stimulation mécanique.
L'agitation de l'eau de mer est
ressentie par la membrane et crée
une série de réactions chimiques
conduisant à la combinaison de la
luciférine et de la luciférase et donc à
l'émission d'un flash lumineux.

f 63 000 euros
pour l'entreprise Pichot
Clotilde Eudier, vice-présidente
de la région Normandie en
charge de l'agriculture et de la
pêche, s'est rendue le 24 octobre
à Saint-Vaast-la-Hougue pour
visiter l'entreprise ostréicole
Pichot. Celle-ci a bénéficié d'une
subvention de 63 050 euros
de la région pour acheter une
calibreuse à huîtres, soit 50 % de
la somme engagée. « La région
aide les entreprises à investir
dans du matériel performant,
explique Clotilde Eudier. En me
rendant sur place, je veux voir
comment l'argent est utilisé. »

Au terme de la saison de commercialisation des moules normandes
de 2019, les autorisations temporaires de dépôts des petites moules
sur l'estran devraient être définitivement supprimées. Une décision
encore non actée par le préfet mais
qui fait grand bruit dans les rangs.
« C'est un vrai scandale, s'insurge
Franck Lemonnier, élu chausiais et
conchyliculteur. Les professionnels

I. G.

toire accueille des stagiaires de
l'école cherbourgeoise Intechmer, rappelle Frédérik Chevalier.
Depuis 2016, leurs recherches
te n te n t d e d é te r m i n e r s i l a
lumière émise par les Pyrocystis
pourrait être un indicateur d'une
détérioration de la qualité de
l'eau. »
Ingrid GODARD

Le phytoplancton bioluminescent suscite l'émerveillement
chez les visiteurs du musée maritime de Tatihou.

Fin annoncée des dépôts de petites moules
ont investi dans des broyeurs et
respectent les secteurs d'épandage. Tout cela pour nous les
supprimer peu de temps après.
C'est un manque total de respect
envers notre profession. »
« Aucune nuisance n'a jamais été
observée sur ces dépôts, confie
Loïc Maine, à part l'impact visuel
qui dure le temps de la basse
mer. » Bien décidé à ne pas se lais-

ser imposer cette nouvelle mesure,
le CRC présentera une étude qui
doit démontrer l'effet positif des
dépôts sur l'estran au niveau de la
prédation des goélands, plus faible
à proximité des dépôts. « Ce qui est
certain, c'est que les mytiliculteurs
ne sont pas prêts à mettre la main
au portefeuille », assure Loïc Maine.
I. G.

Gouville-sur-Mer lutte contre l'érosion

f Dragage
du port de Granville

Pour protéger le camping et la zone
ostréicole de Gouville-sur-Mer des
assauts de la mer, un projet expérimental contre l'érosion du trait de
côte est en cours depuis octobre.
Il se terminera en décembre. « La

I. G.

Du 9 octobre au 22 décembre,
le bassin à flot du port de Granville est dragué pour éliminer
30 000 m3 de sédiments. « Nous
n'avons pas été sollicités ni prévenus de cette opération, assure
Franck Lemonnier, l'élu chausiais.
Ces sédiments sont remis à
3 km en mer et à chaque opération de ce type, on constate un
envasement des parcs à Chausey mais aussi des concessions
au nord de Granville. » Un suivi
est prévu, les conchyliculteurs
espèrent que l'état des concessions fera aussi partie de l'étude.

La bioluminescence fait l'objet de
nombreuses recherches. Même si
les Romains l'avaient déjà observée,
c'est en 1884 qu'elle a été expliquée
par le médecin Raphaël Dubois,
grâce aux réactions enzymatiques.
Ce phénomène est utilisé en médecine mais suscite aussi l'espoir de
créer de la lumière naturelle.
« Comme il y a peu de souches
conservées en France, le labora-

Ingrid Godard

f Les contrôles reprennent

Cultures MARINES n°312 - décembre 2017 - janvier 2018

plage a baissé de deux mètres en
un an et la solution des enrochements a été refusée ; il nous a donc
fallu trouver une solution douce
et réversible », explique le maire,
Érick Beaufils.
L'objectif est de rehausser le niveau
de toute la plage par de gros
boudins, des géotubes, qui sont
disposés le long du trait de côte.
Ils sont remplis de sable et seront
lestés par l'eau de mer. Au-dessus de
cette protection, un apport de sable
Des énormes sacs en tissus remplis
de sable sont installés le long
de la dune pour empêcher
la submersion marine.

conséquent rehausse le niveau de la
plage pour empêcher la lame d'eau
d'attaquer la dune de front.
Environ 5 000 m3 de sable
seront nécessaires. Les extractions
réalisées sur la plage voisine ont
inquiété les riverains. « Les prélèvements ont été suspendus pendant
un temps pour vérifier l'impact du
dispositif sur l'estran d'Anneville,
assure le maire. Tout est rentré dans
l'ordre et le chantier continue. »
Celui-ci s'élève à 662 158 euros,
financé à 60 % par la commune et
le reste par l'État.
I. G.

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