Cultures marines n°313 - 22

arcachon - aquitaine

Actualité

Grand ménage dans le banc des Jacquets

f Le préfet se montre ferme

sur les vols d'huîtres

f CRC : des candidats
sur tous les ports
Contrairement à 2014, où aucun
candidat ne s'était présenté à
Arès, toutes les circonscriptions
de l'ex-Aquitaine seront couvertes par des candidatures pour
les élections au CRC, le 8 février.
Il manque toutefois un candidat
à Arès où deux sièges sont à
pourvoir et un autre à La Teste
où cinq postes sont en jeu. Le
seul suspens de ces élections
sera comme à l'accoutumée pour
Gujan-Mestras où onze ostréiculteurs vont s'y disputer huit sièges.

f GE2M : le groupement

d'employeurs est né
Baptisé GE2M, le groupement
d'employeurs dédié aux métiers
la mer a été créé le 30 novembre.
Olivier Laban, ostréiculteur à
l'initiative du projet, a été élu
président du conseil d'administration. Catherine Roux, ostréicultrice, en est la vice-présidente et
Jeannine Cazaux, de l'entreprise
Bazeille, la trésorière.

Cultures MARINES n°313 - février 2018

Les déchets anthropiques enlevés seront ramenés au centre de
transfert du port du canal où ils
seront pris en charge par le CRC,
les coquilles d'huîtres resteront sur
place pour être broyées avec le chenillard. Une autre partie de la friche,
plus petite, sera traitée comme à
l'ordinaire à Arcachon avec l'enlèvement de tous les déchets y compris
les coquilles. Le chantier pilote doit
servir à comparer les deux techniques et leurs effets sur le milieu.
Il permettra aussi de collecter des
données sur l'impact des travaux en
ce qui concerne la bathymétrie et
les matières en suspension.
L e c h a n t i e r, d o n t l e c o û t
est annoncé aux alentours de
100 000 euros, devrait se dérouler
sur deux malines et se terminer le
21 février. Le bilan de l'opération
servira à élaborer la suite du programme pour le nettoyage total
du banc. À terme, l'objectif est de
retrouver une activité ostréicole
sur le secteur où seulement deux
professionnels exploitent encore
des parcs. Deux tiers de la surface
nettoyée doivent cependant être
remis en espace naturel.

Le démarrage du chantier dépendait des conditions météo et de la possibilité pour la « Trézence » de rejoindre le bassin d'Arcachon.

Loïc FABRÈGUES

Les coquilles d'huîtres, pas assez valorisées
Sur les seuls ports du sud-bassin
o ù l e C R C a o rg a n i s é l a c o l lecte de coquilles, les volumes
s'élèvent à 2 000 tonnes par
an. Pour les coquilles d'huîtres
propres et sans matière organique, soit la moitié des volumes,
un traitement a été mis en place.
Elles sont ensuite valor isées
auprès de la société charentaise
Ovive qui les transforme notamment en alimentation animale.
Le p ro b l è m e ré s i d e d a n s l e s
1 000 autres tonnes issues du
nettoyage des parcs.
Mélange de coquilles d'huîtres
et de moules avec un peu de sédiments, la seule piste de valorisation trouvée est de transformer
ces déchets en remblais. Mais
il faut d'abord les faire sécher
pour détruire la matière organique à l'intérieur des coquilles.
Une étape, réalisée au centre de
transfert des déchets au port du
canal à Gujan-Mestras, qui prend
plusieurs mois. Or, « du fait de

l'effort des ostréiculteurs pour
nettoyer leurs parcs, les quantités augmentent, indique Aurélie
Lecanu, la directrice du CRC. On
arrive à la limite de ce que l'on
pouvait faire. »
Une étude, confiée au cabinet
d'ingénierie Girus, et financée par
la communauté d'agglomération
sud-bassin pour 50 000 euros, a
été lancée pour trouver une solution à ce problème. « L'objectif
est de développer une activité
de valorisation de ces déchets
coquillés qui profite au territoire », souligne Aurélie Lecanu.
L'une des conditions posées est
que le procédé s'autofinance.
Le sujet suscite l'intérêt. « On
est sollicité par de nombreuses
start-up. Des agriculteurs nous
co n t a c te n t a u s s i », p ré c i s e t-elle.
La remise de l'étude est prévue
pour la fin de l'année. D'ici là, le
CRC espère que sa demande de
subvention pour financer une

thèse sur le béton coquillé aura
été acceptée : peut- être une
piste supplémentaire pour valoriser ces coquilles.
L. F.

Loïc Fabrègues

Moi ns d'une semaine après
sa prise de fonction comme
préfet de Nouvelle-Aquitaine,
Didier Lallement est venu, le
16 décembre, rencontrer les
ostréiculteurs arcachonnais à
Gujan-Mestras. Sur le thème de
la surveillance des parcs et des
cabanes, ce déplacement a été
l'occasion pour le représentant
de l'État de s'entretenir avec
Thomas Dehillotte, ostréiculteur
victime d'un vol de sept tonnes
d'huîtres. « Ce problème est un
sujet très important pour moi.
Je me rappelle en Normandie
(NDLR : il a été préfet de BasseNormandie de 2010 à 2012) d'entreprises qui ont fermé à cause
de cela. Il ne faut pas traiter ces
vols d'huîtres comme des faits
anecdotiques », a-t-il insisté. En
2017, 90 vols ont été élucidés,
deux bandes organisées arrêtées
et l'enquête sur le vol des sept
tonnes, quant à elle, se poursuit.

Le département de CharenteMaritime a été sollicité par le
syndicat intercommunal du bassin
d'Arcachon et le comité régional
de la conchyliculture pour mettre à
disposition la Trézence et son équipage. La drague charentaise, dont
la capacité de chargement est vingt
fois supérieure à celle de L'Estey, le
bateau du CRC, devait arriver avec
son chenillard marinisé et sa pelleponton pour réaliser les travaux.
L'équipage de Charente-Maritime
vient aussi avec sa technique.

J. P. Bazard

L. F.

Inscrit dans le plan de gestion du
parc naturel marin, avec un objectif
de résorber 75 % des friches ostréicoles d'ici quinze ans, le nettoyage
du domaine public maritime change
de braquet dans le bassin d'Arcachon. Le banc des Jacquets, situé à
la confluence de l'estey des Jacquets
et du chenal d'Arès, inaugure ses
travaux d'Hercule. Sur 5,7 des 25
hectares de la friche ostréicole devait
débuter, à compter du 29 janvier, un
chantier pilote pour lequel les gros
moyens étaient attendus.

2 000 tonnes de déchets coquillés
sont collectées sur les seuls ports
du sud-bassin chaque année.

Table des matières de la publication Cultures marines n°313