Cultures marines n°314 - 28

méditerranée

Actualité

Difficile régularisation des mouillages

f La DGAL dans le sud
Une délégation de la DGAL
devait rencontrer les producteurs
de Thau les 20 et 21 février. Au
programme : « débriefing sur les
dernières crises ostréicoles », la
question des bloooms d'Alexandrium dans Thau et la sectorisation. « Le point de Marseillan
n'a jamais marqué lors de ces
crises », souligne Philippe Ortin,
le président du CRC de Méditerranée, qui espère faire valider le
projet de « deux ou trois secteurs à Thau qui pourraient être
fermés de façon indépendante
à l'occasion des crises. »
C e s d é l é g a t i o n s d 'e x p e r t s
doivent aussi se pencher sur
le projet de détoxification des
huîtres pour le bassin de Leucate
et sur les points réglementaires
du projet de l'écloserie méditerranéenne.

À la suite du lancement du programme de lutte contre les corpsmorts illégaux dans Thau, une
réunion s'est tenue le 24 janvier
dans les locaux de l'agglopôle
de Thau. Les représentants de la
conchyliculture, de la pêche, des
associations de plaisanciers, de
l'intercommunalité et des services
de l'État ont tenté de dessiner des
solutions pour endiguer les mouillages illégaux. « Nous souhaitons
travailler sur toutes les zones stratégiques de Thau, explique Philippe Nucho, le sous-préfet chargé
de Thau, notamment sur celles

qui croisent les zones de pêche
et d'élevage. Pour celles qui sont
plus au large, nous attendrons un
peu afin de proposer une offre de
mouillage léger. »
Mi-février, l'agglopôle de Thau
a commencé à enlever les épaves
de Thau. Premier site concerné :
le Barrou à Sète où 14 épaves ont
été recensées (« Cultures marines »
n° 313).
Pour les mouillages, plusieurs
pistes ont été évoquées. Installer
un nouveau ponton à Balarucles-Bains ? Créer trois mouillages
devant Mèze ? Agrandir le petit port

Le 5 mars, les producteurs de
melons de l'IGP melon du Quercy
devaient venir expliquer leur
démarche aux professionnels
impliqués dans l'IGP de l'huître
de Thau. Le coquillage, élevé
selon une technique spécifique,
« réunit toutes les conditions
pour être éligible à l'appellation
IGP », soulignent les porteurs de
ce projet. La procédure a été lancée en septembre 2017. Menée
par l'OP de Thau en concertation
avec le CRC, elle bénéficie du
soutien du DLAL Feamp. Les
producteurs espèrent aboutir à
la labellisation par l'INAO en 2019.

Hélène Scheffer

f IGP de Thau

A l'anse du Barrou à Sète, des plaisanciers tentent d'enlever une des
14 épaves repérées.

Cultures MARINES n°314 - mars 2018

Hélène SCHEFFER

Une coopérative en attente de concession
Denis Manias, le président de
la Coopaport, qui regroupe les
34 conchyliculteurs de l'anse de
Carteau bataille auprès des services de l'État pour faire renouveler
la concession de la coopérative.
Créée et installée depuis 1981,
celle-ci aurait dû être reconduite
tacitement à la suite de l'approbation du nouveau schéma des structures, il y a deux ans. Les choses ont
traîné, les agents ont changé et en
décembre dernier, alors que Denis
Manias pensait signer le document

H. S.

f Make our planet great
again
Lancée en juin 2017 par Emmanuel Macron, l'initiative Make
our planet great again accueille
18 scientifiques étrangers pour
travailler en France sur le changement climatique, dont cinq
en Occitanie. Parmi eux, Camille
Parmesan, biologiste américaine
multi-récompensée, spécialiste
du changement climatique.
Elle va s'installer à la station de
biologie marine expérimentale
de Sète et s'intéresse aux « soudaines épidémies qui viennent
des systèmes océaniques,
comme les bactéries et les
vibrios », tels ceux qui causent
les mortalités des coquillages
depuis quelques années.

à sec sur la rive sud ? « En ce qui
concerne les mouillages devant
Mèze, tous les professionnels sont
contre ! », a tout de suite prévenu
Jean-Marie Ricard, le prud'homme
major de Thau.
L'installation d'un nouveau
ponton léger à Balaruc a aussi été
abandonnée. « Avec Port Suttel
(NDLR : un port de plaisance en voie
de légalisation), l'offre qui existe est
suffisante, précise le sous-préfet.
De plus, le ponton, qui aurait été
en face d'un camping, aurait pu
générer une concurrence commerciale déloyale. »
Une autre piste envisagée serait
de rénover les deux darses qui sont
au cœur du quartier de l'Île de Thau,
à Sète. Une ancienne Zup, classée
quartier prioritaire. « Ce sont des
bassins protégés sans enjeu de
pêche ni de conchyliculture, décrit
Philippe Nucho. En installant des
pontons fermés et de la vidéosurveillance, on pourrait aussi
développer de la mixité sociale. »
Mais il semblerait que ce projet ne
soit pas très bien perçu de la part
de certains résidents du quartier,
avec des menaces à peine voilées
de vandalisme.

officiel, on l'informe que la coopérative ne peut être titulaire de la
concession en mer.
« Le projet d'arrêté avec le grand
port maritime de Marseille était
déjà finalisé, avec une proposition
de bail de 35 ans ! », souffle le président. Pénalité supplémentaire :
un vaste programme de renouvellement de 80 tables d'élevage, sur
les 105 que compte la coopérative,
devait démarrer le 1er février. Les
aides Feamp ont été votées et
n'attendent plus que d'être dépen-

sées. « La banque a déjà débloqué
les fonds, détaille Denis Manias. On
va devoir payer des traites tout de
suite sur des travaux qui ne sont
pas réalisés. On n'a pas de récolte
et on risque de perdre le Feamp s'il
n'est pas consommé ! »
Le sous-préfet a été alerté et la direction interrégionale Rhône - Méditerranée saisie par le CRC. La
région Paca a aussi demandé que
le dossier soit instruit rapidement,
pour que le renouvellement de la
concession puisse être effectif et
que le dossier soit ensuite présenté
à l'Europe et que les fonds promis
soient crédités. Mi-février, aucune
réponse n'avait encore été donnée, mais Denis Manias se voulait
confiant.
H. S.
Le renouvellement de la concession devrait être effectif rapidement, en attendant, les travaux prévus sont à l'arrêt.

Cultures marines n°314

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