Cultures marines n°316 - 30

production

Entreprise

Yad marine : des boosters
aussi pour les grosses huîtres

« Il n'a pas fait suffisamment froid cet
hiver, les poches sont recouvertes
d'algues et de grattis », constate
le fabricant Patrice Mulot, qui a la
solution : un tout nouveau laveur de
poches. À l'intérieur de la machine,
des brosses, la pression d'eau et des
rouleaux écrasent le grattis et nettoient. La vitesse de l'opération peut
être adaptée en fonction du degré de
saleté, avec une cadence allant jusqu'à
700 poches à l'heure.
Il faut une personne pour alimenter
ce laveur, une autre pour réceptionner les poches propres et les ranger.
Celles-ci peuvent ensuite être facilement réutilisées.
« Jusqu'ici ce travail se faisait à la
main, reprend Patrice Mulot. Là, c'est
beaucoup plus rapide. » Et ça évite
l'utilisation du chalumeau qui pouvait
brûler les poches.
La machine réclame 10 m3 d'eau
par heure pour fonctionner. Elle
mesure 1,30 mètre de large pour
1,60 mètre de hauteur et coûte environ 5 500 euros HT.
Le fabricant charentais présentait
aussi au salon de La Tremblade une
calibreuse offrant, pour les plus gros
modèles, une cadence de 1,5 tonne

reprend le gérant. Un autre booster
est donc né, en polyéthylène recyclé
cette fois, plus costaud que les premiers. Le quatrième modèle possède
en plus des renforts aux extrémités
pour gagner encore en rigidité. Tous
ces boosters sont par ailleurs empilables les uns dans les autres. « Quand
on n'en a plus besoin, cela ne prend
pas de place contrairement aux
grosses poches. »
Après une bonne année de commercialisation pour le premier modèle, l'entreprise en a écoulé quelques
dizaines de milliers. Le système est
réputé efficace. « Le retour des clients
nous confirme les résultats, quels
que soient les sites, ajoute encore
Christophe Callewaert, avec un gain
de croissance par poche de 2 à
3 kg et surtout un gain sur la maind'œuvre. Une fois qu'on a goûté à ce
truc-là, on ne revient pas en arrière. »
Les prix varient entre 3,50 et
4,50 euros pièce selon les modèles et
les volumes demandés.
Marion LARRONDE-LARRETCHE

d'huîtres à l'heure, à décliner en simple
ou double ligne. « Nos clients nous
demandent de calibrer des volumes
d'huîtres de plus en plus importants,
note le P-DG. On se devait d'accélérer
la cadence de nos machines en gardant une précision qui permet de
vendre aux courtiers sans risquer de
réclamation et, pour les expéditeurs,
de respecter sans souci les grilles de
colisage. »
M. L.-L.

Ce laveur
peut nettoyer
jusqu'à
700 poches par
heure.

Un filet de protection
contre les canards
Marion Larronde-Larretche

Les mytiliculteurs des Côtesd'Armor en font actuellement les
frais (« Cultures marines » n° 315), les
macreuses ont un bon appétit. Les
productions normandes sont elles
aussi régulièrement touchées par ce
prédateur face auquel peu de solutions efficaces existent aujourd'hui.
Le salut viendra peut-être de la

Les différents modèles s'adaptent à la taille des huîtres et à l'exposition
des parcs.

Mickaël Guesney n'est pas tout à fait nouveau dans le paysage de la
construction ostréicole française. Employé pendant dix ans dans l'entreprise d'Alain Talvat, il a repris la société il y a un an, qu'il a alors rebaptisée
Ets Guesney.
Fabriquant des peseurs, des vides en poches, des peseurs à grattis, des
laveurs ou encore des cribles à sec, l'entreprise installée à Coutances s'est
spécialisée depuis peu dans les remorques ostréicoles et les broyeurs.
L'actualité des Ets Guesney est pour l'heure la remise en route de l'activité,
la relance de la clientèle. Mais le nouveau gérant réfléchit déjà aux améliorations à apporter aux machines actuelles, notamment le crible à sec pour
venir concurrencer les plus gros fabricants de matériel conchylicole.
L'entreprise travaille aussi pour la mécanique agricole. Deux employés
sont aujourd'hui dédiés au secteur ostréicole.

Cultures MARINES n°316 - mai 2018

M. L.-L.

f Guesney se spécialise dans les remorques et les broyeurs

coopérative maritime de Granville
qui teste depuis quelques mois un
nouveau filet de protection. Jusqu'ici
seule une grande gaine bleue à
enfiler sur les pieux permettait de
protéger les moules mais une fois les
canards partis vers d'autres horizons,
il fallait retirer les gaines et les stocker,
« c'était fastidieux », rapporte Jacky
François, ancien responsable de la
coopérative normande. Le nouveau
filet de catinage et de protection,
en polyéthylène, resterait, lui, en
place. Avec ses mailles de 18 mm
(50 mailles par tour), l'efficacité
semble acquise face à la voracité des
macreuses mais reste à vérifier que
la croissance des moules n'est pas
perturbée. « Si ça marche, ce sera
vraiment bien car la manutention
sera largement réduite », poursuit
Jacky François.
M. L.-L.
En polyéthylène, le filet affiche
des mailles de 18 mm.

M. L.-L.

Yad marine a sorti l'année dernière
des boosters à insérer dans les
poches pour favoriser la croissance
du naissain. Un seul modèle existait
alors, l'entreprise en propose quatre
aujourd'hui. « Le principe est toujours le même, explique Christophe
Callewaert, le cogérant de l'entreprise.
On vient gonfler la poche pour
obtenir une huître plus ronde, avoir
une meilleure croissance et demander moins de main-d'œuvre. Le
choix du modèle dépend ensuite de
l'utilisation, de la taille des huîtres,
des parcs... » La première version
de la série était en polypropylène,
un plastique très souple pour éviter
d'abîmer les petites huîtres. « Elle
pouvait avoir tendance à se tordre »,
admet Christophe Callewaert. Un
nouveau modèle avec une arche
supplémentaire au milieu a donc vu
le jour pour pallier au problème.
Par ailleurs, le concept avait été
imaginé au départ pour le naissain,
« mais on s'est aperçu qu'il y avait
de la demande pour du prégro
et même pour des vendables »,

Mulot propose le laveur de poches

Table des matières de la publication Cultures marines n°316