Cultures marines n°326 - 20

20 RÉGIONS

charente-maritime

Éducation

Réapprendre la culture ostréicole aux enfants

Marennes, au cœur des marais et en
bordure du chenal de La Cayenne, la
cité de l'huître multiplie les ateliers
pendant les vacances scolaires. Des animations organisées par la directrice, Aline
Pauwels, aux commandes depuis 2012 et qui
a suivi des études de biologie avant de travailler quelques années aux côtés de son mari
ostréiculteur à Marennes. Au programme
des dernières vacances de Pâques : des ateliers sur la ﬂore du littoral, les courants ma-

rins ou le fonctionnement des marais. Mais
aussi des expériences sur le fonctionnement
des marais salants et sur leur importance
pour empêcher les inondations. Derrière
l'aspect ludique et pédagogique, l'objectif
est beaucoup plus ambitieux. Il s'agit de réapprendre aux petites têtes blondes locales
la culture du bassin de Marennes - Oléron.
À écouter Aline Pauwels, le chemin est encore long et les enfants locaux ne sont pas
toujours les plus attentifs. « Quand nous rece-

vons des classes de mer, les enfants venus de région
parisienne sont beaucoup plus attentifs, peut-être
par ce qu'il y a un aspect exotique. En revanche, les
enfants du territoire délaissent un peu cette culture
locale, et le constat vaut aussi pour leurs parents.
Quand on leur dit que nous avons ici le plus grand
marais d'afﬁnage du monde, ils nous regardent
avec des yeux écarquillés. On parle de cette zone
exceptionnelle de 3 000 hectares jusqu'en Chine
ou quand les ostréiculteurs se déplacent sur les
salons. Mais localement, les gens ne sont pas au
courant », explique-t-elle.

Selon la directrice, les enfants parisiens seraient
beaucoup plus attentifs que les locaux.

SENSIBILISATION

Dégustation

Des diplômes pour l'encadrer

a dégustation ne se pratique pas toujours
dans les règles de l'art. Pour mieux l'encadrer, le CRC va fournir des diplômes
et des plaques à apposer devant les stands
de dégustation tenus par les ostréiculteurs.
Un dispositif que le président du comité régional conchylicole Daniel Coirier, a présenté
mi-avril au secrétaire général de la préfecture
pour apaiser les tensions avec les professionnels de la restauration. En effet, l'an dernier,
en pleine saison estivale, l'union des métiers
et des industries de l'hôtellerie (Umih17)
était montée au créneau contre les ostréiculteurs proposant des dégustations. À l'origine
de cette colère : certaines largesses constatées vis-à-vis de la charte validée en 2015 par
la préfecture et la profession.
La fronde était partie d'une poignée de restaurateurs rétais, alors que la cohabitation sem-

Cultures marines n°326 Mai 2019

blait beaucoup plus apaisée ailleurs, notamment dans le bassin de Marennes - Oléron.
Malgré tout, le président de l'Umih17
n'avait pas mâché ses mots à l'époque, estimant que les ostréiculteurs n'étaient « ni
formés, ni informés sur ce qu'il leur était autorisé
ou interdit de faire », et allant même jusqu'à
proposer ses services pour « leur permettre
de mieux interpréter la charte ». « Nous n'avons
pas de leçons à recevoir de l'Umih », lui avait
sèchement répondu Daniel Coirier. Depuis,
la profession s'est tout de même attaquée
au problème avec ce système de diplômes
et de plaques. Ses modalités n'avaient pas
été détaillées au moment où nous mettions
sous presse. Il faudra évidemment respecter
la charte pour y avoir droit et s'abstenir de
proposer des desserts et autres grillades.
D. L.

D'où l'intérêt, selon elle, d'impliquer les ostréiculteurs et les acteurs locaux autour de
cette structure qui a trouvé son rythme de
croisière après des débuts difﬁciles. Elle enregistre aujourd'hui près de 30 000 visiteurs
par an, même l'année dernière malgré une
nette baisse de la fréquentation touristique
en Charente-Maritime. Gestionnaire du site,
le département parle d'ailleurs d'une « valorisation de la ﬁlière ostréicole » à travers ces
ateliers. « Il faut aussi sensibiliser les enseignants
sur la nécessité d'apprendre cette culture du littoral, ajoute Aline Pauwels. Mes enfants sont par
exemple partis à La Mongie ou dans le Jura, mais
pas dans le bassin de Marennes - Oléron. Il y a
tout de même un certain paradoxe. »
David Labardin

600 000 euros de budget.
Le groupement qualité reconduit
l'agence de communication Symaps
Atlantique pour la promotion des
huîtres Marennes - Oléron pendant
les fêtes de ﬁn d'année. Un marché
de 450 000 euros auxquels s'ajoutent
150 000 euros dédiés à la promotion
des produits Label rouge.
Le Creaa exemplaire. Soucieux
d'impliquer les acteurs du territoire dans
leur démarche environnementale, les
élus de la communauté de communes
de l'île d'Oléron viennent de lancer
l'écolabel Acteurs responsables.
L'engagement des six premiers lauréats,
présentés début avril, a été certiﬁé par
un bureau de contrôle indépendant en
s'appuyant sur six thématiques, dont
l'économie circulaire, la mobilité ou
encore la biodiversité. Parmi eux, le
Creaa du Château-d'Oléron.

Cultures marines n°326

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