Cultures marines n°327 - 14

14 RÉGIONS

bretagne nord

Baie de Morlaix

Algues vertes

La débarque s'organise

Vive inquiétude

Statistiques des ostréiculteurs par zone
Tonnage débarqué
Superficie de parcs
Nombre de professionnels
Cales et accès
Cadastre conchylicole
DR

Nombre d'ostréiculteurs par accès

Des travaux plus poussés seront réalisés pour Le Dourduff
et Le Bruly.

o-réalisée par les cabinets Eureka modélisation, Cochet environnement et
FR environnement nautique, l'étude
sur les points de débarquement en baie de
Morlaix a été ﬁnalisée début mai, après neuf
mois de travaux. « Tous les points de débarque,
privés ou publics, utilisés par les professionnels
dans la grande baie de Morlaix, rivières et eaux
profondes incluses, ont été identiﬁés », se félicite
Benoit Salaun, conseiller technique du CRC
de Bretagne nord. Derrière le recensement
de ces points de débarque se proﬁlait surtout la nécessité de connaître les besoins en
travaux.
Financée par le Fonds européen pour
les affaires maritimes et la pêche (Feamp)
dans le cadre du développement local
par des acteurs locaux (DLAL) du pays de
Morlaix, l'étude pointe de manière générale la vétusté des ouvrages d'accès à la
mer et la nécessité de les entretenir. Plus
étonnant, le rapport révèle qu'un certain
nombre de points d'embarquement ou de
débarquement sont en fait en zone grise et
n'ont pas du tout de statut. « Huit points ne
font pas l'objet d'autorisation d'occupation temporaire, l'AOT, ni ne sont sur des concessions de
professionnels », note le conseiller technique
du comité.
L'ensemble des vingt-neuf points de débarque identiﬁés nécessite un entretien de

Cultures marines n°327 Juin 2019

pied de cale classique, le point le plus fragile
à la transition entre l'ouvrage et l'estran généralement constitué de galets. Mais deux
secteurs devront faire l'objet de travaux
plus approfondis. Le Dourduff, où quatorze
professionnels font transiter 1 439 tonnes
d'huîtres creuses chaque année, et la cale du
Bruly à Locquénolé où deux ostréiculteurs
débarquent 152 tonnes de produits.
MUTUALISER

Pour chacun de ces deux sites, les travaux
sont chiffrés entre 300 000 et 370 000 euros
quand la réfection d'un simple pied de cale
est de l'ordre de 10 000 euros. « On ne fera
peut-être pas tout, tempère Benoit Salaun. Il
faut maintenant déterminer si on fait un travail
collectif en matière d'étude et de travaux et on
arrive à faire baisser les prix en mutualisant, ou
si on laisse prendre en charge les travaux par ceux
qui sont bénéﬁciaires d'une AOT. Quant aux huit
points qui n'ont pas de statut, il faut aujourd'hui
clariﬁer la situation. »
Le temps presse, car pour être éligibles
au DLAL, les dossiers devront être bouclés
avant la ﬁn de l'année aﬁn de passer en
commission Mer et littoral début 2020. Et
les élections municipales pourraient bien
compliquer les choses localement en changeant les interlocuteurs.
Bruno Saussier

D'importants échouages d'algues vertes
sont venus souiller les plages des baies de
Saint-Brieuc, ﬁn avril. De quoi inquiéter
le centre d'études et de valorisation des
algues qui redoute une année particulièrement abondante.
« Après deux ou trois années où elles étaient
peu développées, les algues vertes sont à nouveau sur les chantiers en belle quantité »,
conﬁrme Anthony Juin, président du syndicat mytilicole local. Les mytiliculteurs
sont particulièrement préoccupés par les
concentrations d'algues qui, dans les eaux
peu profondes mais possiblement jusqu'à
un mètre voire 1,50 mètre sont si denses
qu'elles permettent aux crabes et aux
araignées de se jouer des cônes et des
tahitiennes qui les protégeaient jusqu'ici
de ces prédateurs. « Les crabes qui étaient
présents en avril-mai se décalent aujourd'hui
sur mai-juin. L'impact est plus fort sur la
production. »
B. S.

La protection contre les nuisibles
se poursuit. En attendant le
renouvellement de leur autorisation
d'abattage, les trois gardiens employés par
le CRC pour protéger les moules des baies
de L'Arguenon, La Fresnais et Saint-Brieuc
ont repris leurs tirs d'effarouchement
à l'aide de pistolet d'alarme. Suite à
l'enquête réalisée l'année dernière par
le comité sur la prédation des oiseaux
marins, l'autorisation pourrait courir cette
fois sur deux ans. Une première.
Une autorité préfectorale sur le
terrain. Le nouveau sous-préfet de
Lannion, Laurent Alaton, s'est rendu sur
les concessions de son nouveau territoire,
le 20 mai, aﬁn de se familiariser avec
la question conchylicole. Les dépôts
ostréicoles de Port-Lazo et Kerarzic ont
fait l'objet d'un point d'étape.
Journée des océans. Samedi 8 juin,
les professionnels de la rade de Brest
sont invités à se rendre sur les quatre
opérations de nettoyage de l'estran qui
y sont prévues. Cette année, ce sont les
secteurs de la grève des Quatre-pompes à
Brest, de l'estuaire de l'Élorn, de la pointe
de l'Armorique et de l'anse du MoulinNeuf qui sont concernés.

Cultures marines n°327

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