Cultures marines n° 328 - 11

normandie - mer du nord
Algues d'échouage

Soutien économique pour
l'aquaculture. Prévu pour supporter
la construction de bateaux de pêche
en Normandie, puis élargi à l'ensemble
des activités maritimes, le fonds
d'investissement Normandie littoral a
été ofﬁciellement lancé le mardi 28 mai à
Port-en-Bessin. Constitué de partenariats
privés, il vient en aide au secteur de la
pêche et de l'aquaculture. Avec une
première dotation de 5 millions d'euros,
ce fonds réunit le Crédit maritime Grand
ouest, la Banque populaire du Nord, la
Caisse d'épargne Normandie, Groupama
et Normandie participations, le fonds
de co-investissement de la région. Il sera
opérationnel avant la ﬁn de l'année 2019
et devrait s'élever, à terme, à une dizaine
de millions d'euros.
Ingrid Godard

Trouver un potentiel économique

Franck Hennequart présente le projet Varech aux élus
régionaux et municipaux (Saint-Lo, dans les locaux d'Algaïa).

'air de Grandcamp-Maisy devient mique. En somme, que la collecte des alpestilentiel en période estivale. Cette gues soit rentable. « Toute la difﬁculté réside
nuisance olfactive provient des tonnes dans la diversité des algues échouées, car on déd'algues qui s'échouent au gré du ressac nombre plus de 80 variétés différentes, explique
et se décomposent sur la plage. Et la com- Franck Hennequart, responsable recherche
mune souffre économiquement de cet en- et développement d'Algaïa. Nous étudions
vahissement qui fait fuir les touristes. « Les la potentielle biomasse de cette ressource mais
3 000 à 5 000 tonnes échouées chaque année aussi la qualité des échantillons. Ces algues
coûtent à la communauté de communes entre restent des déchets au sens strict du terme, il
40 000 à 60 000 euros par an pour un ramas- semble compliqué de les intégrer en cosmétique
sage, explique Jean-Paul Montagne, maire ou en l'alimentaire, poursuit-il. Cette biomasse
de Grandcamp-Maisy. Si elles ne sont pas re- importante pourrait être valorisée en agriculture
mises à la mer, elles sont conﬁées à deux agricul- et en bioplastiques. »
teurs qui amendent leurs terres. »
Autre problématique, l'acheminement.
Aﬁn de valoriser ces algues échouées, la « Si cette étude aboutit à des débouchés techrégion a décidé de ﬁnannologiques et commerciaux, il
cer une étude à hauteur de
L'AGRICULTURE faudra réﬂéchir aux coûts des
138 819 euros, qui est réali- ET LES
trajets vers l'usine du Finistère
sée en collaboration entre BIOPLASTIQUES
mais surtout aux problèmes de
le laboratoire Boréa de SONT DES PISTES.
fermentation », assure le cherl'université de Caen et l'encheur. Et que faire du sable
treprise saint-loise Algaïa, 76 salariés, qui, collecté avec les algues ? Le réutiliser serait
dans son usine de Lannilis dans le Finistère, envisagé. « Une usine normande serait idéale »,
transforme chaque année 40 000 tonnes s'enthousiasment les élus présents.
d'algues bretonnes.
Et il n'y a pas que les algues de Grandcamp
qui pourraient être traitées, les sargasses
ACHEMINEMENT
de la côte ouest qui s'échouent dans les
Ce projet, intitulé Varech, a débuté en concessions mytilicoles pourraient aussi en
début d'année. Il s'étale sur une période bénéﬁcier. La région Normandie, toujours
de deux ans. Son but, connaître les poten- avide de projets innovants, n'a pas fermé la
tielles ressources des algues et trouver un porte pour soutenir la création d'une unité
dénominateur commun entre toutes ces de valorisation de la ﬁlière algale.
espèces pour dégager une utilité éconoIngrid Godard

RÉGIONS 11

Foire aux huîtres réussie. Proﬁtant
d'une belle fenêtre météo, et malgré les
multiples manifestations commémoratives
du 75e anniversaire du D-Day, la foire
aux huîtres de Blainville-sur-Mer a
tenu toutes ses promesses et réuni, le
9 juin, des centaines de déballeurs et
des milliers de visiteurs. « Nous accusons
une baisse de 15 % du chiffre d'affaires par
rapport à l'an dernier, qui avait été une
année exceptionnelle, commente Louis
Teyssier l'un des organisateurs, mais au
ﬁnal c'est très satisfaisant. » L'exposition
sur la conchyliculture et les explications
de Michel Le Guillois [professeur et
chercheur au centre de formation pour la
promotion agricole de Coutances] venu
avec son microscope, ont été plébiscitées.
« À recommencer absolument l'année
prochaine ! Michel Le Guillois a su capter
l'attention du public » conclut Louis Teyssier.

I. G.

›

Syconord change de président.
Vincent Godefroy, conchyliculteur
à Gouville-sur-Mer, a pris la relève
de Christophe Charbonnier,
démissionnaire, au poste de président
du Syconord, syndicat conchylicole qui
régit une grande partie des producteurs
de la côte ouest de la Manche.
Cultures marines n°328 Juillet-août 2019

Cultures marines n° 328

Table des matières de la publication Cultures marines n° 328