Cultures marines n° 328 - 33

DOSSIER 33

Matériel mytilicole
Mer ouverte

De nouvelles ﬁlières plus performantes

Hélène Scheffer

elancer les élevages de moules en mer ristiques en usage au Chili ou dans le bassin
ouverte, tel est l'objectif du comité du Pô de la côte adriatique.
régional de la conchyliculture (CRC).
Plutôt qu'une organisation en damier, les
Installées dans les années 1990, les ﬁlières ﬁlières seraient installées en ligne, ce qui
en mer au large de Sète ont été délaissées. permettrait aux petits métiers de venir capTempêtes, et surtout dorades croqueuses, turer les dorades. Pus longues - passant de
ont eu raison des efforts
300 à 600 mètres, voire
des éleveurs. Il y aurait
plus d'un kilomètre - elles
LES TESTS MENÉS
moins de vingt producseraient lestées de corpsCET HIVER SERAIENT
teurs encore actifs dans les
morts de 14 tonnes tous
CONCLUANTS.
deux lotissements, alors
les 200 mètres. Résistant
que le produit, quand il est
mieux aux tempêtes,
récolté, se révèle de très belle qualité.
elles seraient « moins coûteuses en investisseÀ la suite des mortalités de 2018, dues ment et plus faciles à travailler et donc moins
à la chaleur de l'eau de la lagune, ces ﬁ- dangereuses », a estimé Patrice Lafont. Les
lières en mer sont apparues comme une tests menés l'hiver dernier par l'entreprise
solution alternative. Pour redynamiser la Médithau seraient « concluants ».
production, le CRC ne souhaite pas simMais ces nouvelles installations exigent
plement les réactiver. Il les veut « plus per- des équipements spéciﬁques. Plusieurs
formantes », a ainsi expliqué Patrice Lafont, points restent à éclaircir : risques techson président, lors de l'assemblée générale niques, obligations réglementaires (quid
du 19 juin.
du statut obligatoire de marin), modiﬁcaLe CRC compte s'inspirer du modèle tion du schéma des structures, sans oublier
traditionnel tout en reprenant les caracté- l'évaluation de la rentabilité économique,

Les prochaines ﬁlières en mer au large de Sète
reprendraient en partie les caractéristiques des
ﬁlières italiennes de sub-surface.

avec « l'optimisation des investissements et des
coûts de production, dont la mise à disposition
ou mutualisation des équipements », envisage
Patrice Lafont. Une étude de faisabilité devrait mieux cerner ces enjeux.
Hélène Scheffer

Filets de catinage

Bientôt biosourcés et compostables

Sonia Gachelin

Les ﬁlets biosourcés sont expérimentés
sur huit sites de production.

ace aux problématiques que rencontrent les professionnels quant à l'utilisation massive du plastique [Cultures
marines n° 327], le Smidap, en collaboration
avec les CRC de Bretagne sud et des Pays
de la Loire, mène un travail sur les bioplastiques et plus particulièrement sur les ﬁlets
de catinage. Ils testent des ﬁlets 100 % biosourcés, c'est-à-dire entièrement composés
de matières renouvelables. « Ces ﬁlets, qui
viennent de la société Intermas, sont testés avec
les professionnels sur cinq pieux. Le fabricant attend avec impatience les retours des professionnels pour connaître le comportement des ﬁlets en
conditions réelles et améliorer le produit », précise Julie Maheut, chargée de mission sur le
projet bioﬁlets au Smidap.
COMPOSTAGE
Outre les tests effectués sur les ﬁlets par les
professionnels sur quatre sites en Bretagne
sud et quatre autres en Pays de la Loire, le
Smidap envisage également la possibilité

de valoriser ces ﬁlets en compostage. « Ces
produits répondent à une norme européenne qui
certiﬁe entre autres leur capacité à se biodégrader en compostage industriel. Si, dans un futur
proche, les ﬁlets de catinage usagés pouvaient
être valorisés en compost, cela rentrerait dans
une logique de développement durable via l'économie circulaire », poursuit Julie Maheut.
Une réponse aux problèmes que posent
les ﬁlets habituels. Traditionnellement,
ils se composent de polyéthylène et
de polypropylène et sont utilisés par
bandes de trois mètres par les mytiliculteurs pour garnir leurs pieux. La superposition de ces différents plastiques
rend très difﬁcile leur recyclage. Ces
ﬁlets sont donc incinérés ou enfouis.
Le projet du Smidap cherche à trouver
une solution pour les mytiliculteurs mais
souhaite élargir ses recherches au matériel
conchylicole comme les sacs de conditionnement, par exemple.
Sandrine Pelletier
Cultures marines n°328 Juillet-août 2019

Cultures marines n° 328

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