Cultures marines n°329 - 13

pays de la loire

RÉGIONS 13

Paniers australiens

Testés à Bouin

FIXATION

Avant de poser ses paniers, Baptiste et
Jérémy, son salarié, ont installé des poteaux en PVC recyclé qui ont été enfoncés d'un mètre dans le sol, à raison d'un
poteau tous les trois mètres. À chaque

Sandrine Pelletier

'est à la ﬁn d'une marée, lorsque
la mer remonte, que Baptiste
Raimbaud, ostréiculteur à Bouin en
Vendée, choisit de démarrer son test sur
les paniers australiens Hexcyl qu'un fournisseur français a commencé à mettre en
place sur la Charente, à la Trinité-sur-Mer
et au Croisic depuis un an.
Garnis de 70 huîtres n° 5, les paniers
sont installés sur la ligne préalablement
posée. Objectif : avoir un beau produit en
ﬁn d'été. « L'avantage que je vois à l'installation de ces paniers, c'est la moindre intervention
humaine qui sera nécessaire. On va laisser la
mer faire notre travail. Avec le courant et les vagues, les lignes vont onduler et les poches se balancer. C'est le mouvement naturel de la mer qui
fera travailler les huîtres », apprécie Baptiste
Raimbaud.

Après avoir ﬁxé les poteaux, Baptiste Raimbaud
installe les paniers australiens sur deux lignes.

bout de ligne, deux poteaux d'ancrage
assurent la tension sur la ligne en kevlar
entourée d'une gaine en plastique sur laquelle sont posés les paniers.
L'installation en mer et les cent paniers
achetés ont coûté environ 3 000 euros
HT. « À ce prix, j'aimerais valoriser les huîtres
qui devraient être plus dures en coquille et

Micro-brisure

Rien ne se perd, tout se transforme

rop lourd dans le budget. Tel a été
le bilan de la Sodabo aquaculture
(Bouin, Vendée) face aux dépenses
consacrées à la micro-brisure. Et Victor Le
Goff, son responsable commercial et développement, de regretter : « Le problème avec
les fournisseurs, c'est que les grains sont de tailles
irrégulières. Le marché n'est pas sufﬁsant pour
faire de la micro-brisure d'excellente qualité. »
Forte de ce constat et confrontée aux déchets issus des naissains n'ayant pas survécu, la Sodabo a l'idée de produire sa propre
micro-brisure. « Avec les déchets de notre production de naissain, on se retrouve avec de la petite coquille facilement friable dont on ne savait
que faire », poursuit Victor Le Goff. Après
avoir conçu une tamiseuse dont les mailles
sont comprises entre 200 et 375 microns
et avoir acheté une broyeuse, l'entreprise
se lance dans la phase test lors de la première ponte mi-février 2019. « Les résultats
sont bluffants. J'avais mis trois micro-brisures,
deux venant de nos fournisseurs et la nôtre. On

s'attendait à une petite variation de 2 à 3 % en
plus avec la nôtre. En fait, on a eu entre 15 et
20 % de ﬁxation supplémentaire », se réjouit-il.
La décision est ensuite rapidement prise de
lancer la phase prototype avec amélioration
de la machine et création d'une chaîne de
production pour gagner du temps.
Le procédé est simple. Le déchet de
naissain est séché puis décontaminé, et de
nouveau séché avant d'être broyé. Enﬁn,
la micro-brisure est passée au tamis. Ce
qui est trop gros est rebroyé et repassé au
tamis. Les coquilles toujours trop grosses
sont jetées. Dans une volonté de recyclage, les seaux de stockage sont récupérés gratuitement auprès d'un fournisseur
de BTP, nettoyés et séchés. « Les seaux sont
réutilisables, en plastique étanche, résistants
et ils s'empilent pour un maximum de gain de
place. Nous arrivons ainsi à faire un roulement
avec 30 seaux de 25 litres », complète Victor
Le Goff.
S. P.

plus charnues en chair », espère-t-il. Sur les
deux lignes que Baptiste Raimbaud a posées, l'ostréiculteur teste une rangée de
n° 5 et une rangée avec des paniers qui
compteront 80 bêtes, soit 1,5 kg, afin de
voir les conditions de pousse à plus long
terme.
Sandrine Pelletier

La cale de l'Aiguillon-sur-Mer
en travaux. À la demande des
professionnels de la mer, la mairie de
l'Aiguillon-sur-Mer va entreprendre
des travaux de rénovation de la cale
considérée en « piteux état ». En phase
d'attente des devis, la municipalité
espère réaliser les travaux au cours du
premier trimestre 2020. Au total ce sont
900 m2 qui sont à rénover.
Restrictions d'eau en Vendée et
en Loire-Atlantique. Conséquence
d'un temps sec et chaud, le niveau
des barrages en Vendée est passé entre
le 5 juillet et le 8 août, d'un
taux de remplissage de 91 à 68 %.
Suite à une interdiction préfectorale ﬁn
juillet, les professionnels ne pouvaient
plus prélever d'eau dans les marais
breton, poitevin et les rivières. La
Loire-Atlantique souffre aussi avec un
bassin côtier vendéen déclaré en crise
par la préfecture depuis le 5 juillet.
Ainsi, l'utilisation de l'eau nécessaire à
la production agricole et industrielle
est réduite de 30 % par rapport aux
consommations habituelles.

Cultures marines n°329 Septembre 2019

Cultures marines n°329

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