Cultures marines n°330 - 14

14 RÉGIONS

bretagne nord

Cancale

Pari gagné pour la fête de l'huître

ontée en moins d'un an, en
partant de zéro, l'opération de
communication Huîtres en fête
a rempli tous les espoirs que les ostréiculteurs de la baie de Cancale avaient mis en
elle. Samedi 21 septembre, le port de la
Houle n'a pas désempli de 10 h du matin
jusqu'au soir, les douzaines d'huîtres se
vidant à la chaîne aussi bien du côté des
ouvreurs que des goûteurs.

Avec pas moins d'une centaine de bénévoles volontaires, l'association Huîtres en fête
a gagné son pari : faire travailler ensemble tous
les ostréiculteurs, éleveurs de plates comme
de creuses, le temps d'une journée. « Quand on
a présenté le projet aux professionnels, il y avait un
certain scepticisme, reconnaît Stéphane Lomet,
secrétaire de l'association. On avait une grosse
inconnue sur la participation physique des professionnels. Mais tous sont venus ce matin ! »

Bruno Saussier

Le chef Raphaël-Fumio Kadaki,
de La Table de breizh café, a animé
un des trois ateliers autour de l'huître.

Moules

Prédations sans précédent

es baies de la Fresnaye et de l'Arguenon (Côtes-d'Armor) ont été particulièrement touchées par la prédation
des dorades et des araignées de mer cet
été. « J'ai perdu quinze lignes en quatre jours
à la ﬁn août. Le 2 septembre, les Affaires maritimes sont venues constater la casse : sur 220
lignes nous en avions 70 de touchées », se
désespère Cédric Serrandour. Président
du syndicat conchylicole de la baie de la
Fresnaye, le mytiliculteur dresse un effrayant constat : les pieux du large ont été
mangés par les araignées de mer dès la ﬁn
du mois de mai.
Alors qu'elles disparaissent généralement début juillet, il n'est pas rare d'en
trouver encore ﬁn septembre. En parallèle,
les dorades sont elles aussi remontées le
long des lignes et sont toujours présentes
Cultures marines n°330 Octobre 2019

en ce début d'automne alors que les goélands viennent d'arriver.
« En quinze ans de métier, je n'ai jamais vu une
saison comme celle-là. Tout le monde est touché »,
peste Cédric Serrandour. Le phénomène de
prédation sur les moules devient si inquiétant pour la profession que le président du
syndicat estime que lui et ses voisins sont en
danger. « Nous faisons une saison pourrie. Nous
avons beau avoir remplacé les lignes mangées par
de nouvelles cordes, ça va nous décaler la saison
pour l'année prochaine et on fera une mauvaise
saison en 2020 aussi. » Il compte sur la mobilisation de la profession et du comité régional
conchylicole pour déclencher des aides. « Si
nous n'actionnons pas les leviers pour la réduction
de charges et les aides publiques, on sait que dans
trois ans on ne sera plus là. »
B. S.

De quoi répondre efficacement aux
questions des visiteurs. « On a eu de tout :
des amateurs d'huîtres et de grands débutants
qui ne comprennent pas que la plate s'élève
différemment de la creuse, sourit Richard
Beaulieu, de la Belon Cancale, l'un des
trois gros sponsors professionnels avec la
Coopérative maritime et la société Mulot.
Pour moi, c'est la meilleure opération de communication qu'on pouvait faire. »
PLATE
En pleine reconquête de sa part de marché,
l'huître plate a été particulièrement mise
en valeur grâce à un système attractif. Les
douzaines d'huîtres étaient soit composées
à 100 % de creuses, entièrement en plates
ou mixées avec trois plates. « Ça permet de
goûter ces deux produits phares de Cancale en
même temps à un tarif raisonnable, déclare
Alexandre Prod'homme, éleveur et expéditeur. À l'heure de la malbouffe, c'est intéressant
de voir que le public répond présent. »
Cheville ouvrière de ce succès, la présidente Laurence Querrien dresse un enthousiaste bilan de la manifestation : « Tout
le monde a joué le jeu côté professionnels et, côté
public, on n'espérait pas autant de monde. Je suis
super-contente, et prête à repartir pour 2020. »
Bruno Saussier

Tiphaine Seguin remporte le
concours des écaillers. Le concours
régional des écaillers s'est tenu le
21 septembre dans le cadre de la Fête
de l'huître. Des neuf compétiteurs, c'est
encore le Brestois Tiphaine Seguin, de
La Maison de l'océan, qui a remporté le
titre en épreuve de vitesse comme en
présentation. Il est suivi de près par son
collègue Gwenaël Gloaguen puis par
l'ostréiculteur Pierre Rafﬂegeau.
Six mois de plus pour l'écocomposteur. Son étude, lancée sur le
port du Vivier-sur-Mer en septembre 2018,
est prolongée jusqu'en février 2020. En
cause : la modiﬁcation de l'outil et le
passage en traitement horizontal d'une
unité jusqu'ici verticale. La décision ﬁnale
d'implanter un outil industriel capable de
traiter les crépidules, mais aussi les moules
sous-taille, tout en étant compatible avec
les autres projets privés du secteur, sera
alors prise au printemps.

Cultures marines n°330

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