Cultures marines n°330 - 25

ENVIRONNEMENT 25
Océans

Un danger pour l'ostréiculture ?

Blâme de Greenpeace

Marion Larronde-Larretche

Retenues d'eau

Le député européen Benoît Biteau s'attend à de graves
conséquences pour le débit des ﬂeuves et rivières.

'annonce du ministre de l'Agriculture le débit des ﬂeuves et des rivières. Benoît
a fait grand bruit, ﬁn août. Celle de Biteau remarque d'ailleurs que les retenues
créer une soixantaine de retenues d'eaux déjà implantées en Vendée ou dans
d'eau sur le territoire national d'ici 2022 les Deux-Sèvres ont eu pour effet « d'entraîpour répondre aux sécheresses. Or ces ner des étiages [seuil de débit minimal d'un
retenues, potentiellement alimentées par cours d'eau] plus sévères et plus précoces ».
les nappes phréatiques, risquent de ré- D'où son inquiétude pour l'avenir de la
duire le débit des ﬂeuves estuariens. Avec conchyliculture, sachant qu'un débit trop
une incidence directe sur la production de faible, et à grande échelle, ferait baisser la
micro-algues et de sels nutritifs, dont se salinité dans les estuaires, « avec une incinourrissent les coquillages. En Charente- dence directe sur la production de naissains ».
Maritime, voilà 25 ans que le CRC se bat
pour le partage de l'eau entre les diffé- GARANTIE
rents acteurs concernés.
Aujourd'hui, le monde conchylicole semble
Si le ministre évoque une soixante de moins mobilisé sur le sujet que par le
projets d'ici 2022, près de 200 dossiers passé. Le dernier fait d'armes du CRC resont déjà dans les cartons dans l'ex-ré- monte à 2011 avec une motion contre un
gion Poitou-Charentes, à plus
projet de bassines adoptée
JE NE
ou moins longue échéance.
sous la présidence de Gérald
S'agira-t-il de bassines ali- COMPRENDS
Viaud. Très critique, Benoît
mentées par l'eau de pluie ou PAS CETTE
Biteau dénonce « l'inertie »
par les nappes phréatiques ? COMPLAISANCE des professionnels. « Il y a eu
Aucun élément n'a encore FACE AU MONDE cet épisode, mais depuis, on en
été clairement apporté, mais AGRICOLE. »
est resté là. Je ne comprends pas
le député européen Benoît Biteau (EELV), cette complaisance vis-à-vis du monde agricole,
agriculteur bio en Charente-Maritime, ne c'est incompréhensible, même suicidaire. »
se fait aucune illusion. « Des bassines qui se
Dans les locaux du CRC de Charenteremplissent avec l'eau de pluie, cela n'existe pas, Maritime, à Marennes, on rappelle touteexplique-t-il. Les précipitations peuvent à peine fois que la profession siège au sein des difcompenser l'évaporation des plans d'eau. Elles férentes instances relatives à la gestion de
seront forcément remplies en puisant dans les l'eau. La priorité reste la même : s'assurer
nappes en hiver. »
que les ﬂeuves continuent à alimenter les
Sachant que d'autres agriculteurs conti- estuaires avec un débit d'eau régulier et
nueront à pomper l'eau au printemps, l'élu sufﬁsant.
s'attend à de graves conséquences pour
David Labardin

Plus de 190 pays se sont réunis, ﬁn août,
aux Nations unies, pour négocier un
traité mondial sur la haute mer. Pour
Greenpeace, les ambitions « ne sont pas à
la hauteur de l'urgence ».
« Certains États font pression pour le maintien d'un statu quo avec un mode de gestion
qui, jusqu'à présent, n'a fait qu'amener les
océans vers l'effondrement », déplore encore l'association environnementaliste.
Les quatre objectifs sont la création de
nouveaux outils de protection de la biodiversité marine, la réalisation d'études
d'impact sur les activités dans cette zone,
la mise en place d'un système de partage
des avantages sur les ressources génétiques et le renforcement des capacités
des États en développement et transfert
de technologies marines.
Greenpeace estime que « le manque de
volonté politique pour un résultat efﬁcace de
ces négociations est alarmant ». La phase ﬁnale du processus aura lieu en 2020.
Marion Larronde-Larretche

Une appli pour connaître la
qualité de l'eau. L'Ofﬁce international
de l'eau a développé une application
baptisée QualitéCoq qui permet de
s'informer sur le statut sanitaire de
l'ensemble des zones professionnelles
de production et de reparcage des
coquillages. Elle s'appuie sur les
arrêtés préfectoraux et s'adresse aux
professionnels ainsi qu'aux pêcheurs à
pied de loisir.
Des algues contre les émissions
de carbone. Une étude scientiﬁque
parue ﬁn août a calculé le potentiel de
séquestration du carbone des algues.
L'idée des chercheurs américains
serait de cultiver et de récolter ces
macrophytes avant de les immerger au
fond des océans. Le carbone absorbé par
photosynthèse serait ainsi envoyé par
grand fond pour compenser une partie
des émissions. « Ce n'est pas une solution
miracle, ni une industrie qui existe encore,
afﬁrme l'auteure principale de l'étude,
Halley Froehlich, dans les colonnes du
Journal de l'environnement. Mais elle a un
potentiel énorme. »
Cultures marines n°330 Octobre 2019

Cultures marines n°330

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