Cultures marines n°330 - 7

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RÉGIONS 7
Haplosporidium

Le CRC de Bretagne nord saisit la justice

résident du comité régional conchyCe genre d'expertise court généralelicole (CRC) de Bretagne nord, ment sur plusieurs années. Mais « on ne
Goulven Brest ne veut pas rester peut pas accepter que l'on prenne à la légère
attentiste. Le CRC a ainsi saisi, le 19 sep- ce nouvel épisode », insiste le président
tembre, le tribunal administratif de nord-breton.
Rennes d'une requête en référé. L'objectif
Dès le mois d'août, le CRC a demanest que la justice désigne un
dé à la direction générale de
expert qui pourra notamON NE PEUT l'Alimentation de lui commument se faire communiquer PAS PRENDRE
niquer l'autorisation spéciale
l'ensemble des documents À LA LÉGÈRE
d'importation d'huîtres virelatifs à l'identiﬁcation CE NOUVEL
vantes obtenue par l'Ifremer
du parasite Haplosporidium ÉPISODE. »
en 2017 et 2018 et en particostale.
culier les protocoles. N'ayant
Il pourra ainsi se prononcer sur l'ori- pas obtenu gain de cause, le CRC a saisi la
gine de la contamination et la dater, pro- commission d'accès aux documents admiposer son propre protocole d'échantil- nistratifs mi-septembre. Celle-ci émettra
lonnage et vériﬁer celui mis en œuvre par un avis sur le caractère communicable ou
l'État, déterminer les mesures de gestion non des dits documents, ce qui prend géà mettre en place, indiquer si celles prises néralement quelques mois.
par l'Ifremer dans les stations de Bouin et
De son côté, Philippe Le Gal, président
de La Tremblade ont été sufﬁsantes, éva- du Comité national de la conchyliculture
luer l'action de l'État...
(CNC), explique être « méthodique ». Selon

lui, la question prioritaire était de savoir
depuis quand le parasite erre sur le littoral
français. Les dernières analyses de l'Ifremer
sur des lots congelés ont conﬁrmé sa présence sur trois sites (Arcachon, CharenteMaritime et Pays de la Loire). « On en
trouve un peu partout en 2009 et 2010 »,
résume Philippe Le Gal. Le travail d'analyse est toujours en cours mais l'hypothèse
que Haplosporidium costale sévit depuis
longtemps dans les eaux françaises est
à présent consolidée. « On vit déjà avec »,
commente le président du CNC.
Il va être maintenant temps de passer
à la seconde question : quel est l'impact
de ce parasite sur les mortalités ? « Il faut
avancer étape par étape », insiste Philippe Le
Gal. Mais rapidement. « Avec Thierry Hélie
[président du groupe huîtres au CNC], on
met la pression pour que les choses avancent
vite », promet-il.
Marion Larronde-Larretche

Feamp

L'après 2020 en construction

RÉGIONS
Elle précise que l'autorité de gestion restera la direction des Pêches maritimes et
de l'Aquaculture, puisque Bruxelles exige
qu'il n'y en ait qu'une. Mais les régions,
organismes intermédiaires de gestion, gagneront en autonomie. Elles seront notamment « en charge de la déﬁnition de leur straté-

Marion Larronde-Larretche

lors que les négociations entre
la Commission européenne, le
Parlement et le Conseil autour
du prochain fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (Feamp) devraient démarrer cet automne, la France
commence à façonner son programme
opérationnel. Le document avait tardé
à venir lors du Feamp 2014-2020, c'est
une des raisons qui explique l'important
retard lors de la mise en place du fonds.
L'objectif du ministre de l'Agriculture et de
l'Alimentation Didier Guillaume est, cette
fois, de « pouvoir intervenir au plus vite »,
a-t-il indiqué lors d'un séminaire dédié,
le 12 septembre à Granville. La feuille de
route française a ainsi été validée en comité interministériel mi-septembre.

« Il faut anticiper
l'élaboration
du prochain Feamp »,
a insisté le ministre
de l'Agriculture.

gie », précise le ministre. Elles récupéreront
aussi une partie des mesures d'innovation
et de protection de la biodiversité.
Le prochain Feamp devrait être par ailleurs moins complexe. « Les aides communautaires, c'est toujours quelque chose de lourd,
il faut faire avec », estime Frédéric GueudarDelahaye, directeur des Pêches maritimes
et de l'Aquaculture tout en reconnaissant

qu'il y a « des voies d'amélioration possibles ».
Un des moyens qui devrait y aider est la
suppression du système de mesures, jugé
trop rigide. Les domaines de soutien correspondant aux grandes priorités d'action
seront clairement établis et seule une liste
d'opérations inéligibles sera dorénavant
détaillée.
M. L.-L.
Cultures marines n°330 Octobre 2019

Cultures marines n°330

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