Cultures marines n°331 - 33

DOSSIER 33

Saison des huîtres
Pays de la Loire

Le n° 4 en force

La saison s'annonce stable sur le prix de gros et en vente directe.
En revanche, la quantité de n° 3 risque d'être juste.

Sandrine Pelletier

qu'il y a eu peu de mortalité, autour de
20 % avant l'été.
Les 18 mois, diploïdes comme triploïdes, ont été touchés d'un seul coup,
entre 30 et 50 %, dès le mois d'avril sans
que la mortalité perdure par la suite.

a pousse de printemps a été très
faible sur les côtes ligériennes à
cause du manque d'eau douce mais
le produit reste de qualité. « Cette
faible pousse aura une incidence sur les numéros, car on aura plus de n° 4 cette année avec
un risque de manque de n° 3 sur la ﬁn d'année », analyse Tanguy Rocher, vice-président
huîtres au comité régional de la conchyliculture des Pays de la Loire.
Pour lui, il y a deux solutions. Vendre en
gros et faire partir tous les n° 2, 3 et 4 avec
un risque de grosses promotions sur le n° 4.
Et les conséquences attendues : une baisse
des prix et la ruée de la grande distribution
pour acheter massivement du n° 4.

SALINITÉ

Si l'huître a pu être très salée cet été du
fait d'un manque de pluie, « on était à
40 g de sel pour 1 000 ml d'eau de mer »,
précise Tanguy Rocher, dès les premiers
coups d'eau douce, la salinité est redescendue au point de permettre aux
huîtres d'être normalement iodées pour
les fêtes de ﬁn d'année. Avec la saison
des marchés qui redémarre, la profession espère ne pas connaître une ﬁn
d'année similaire à l'an dernier avec les
Gilets jaunes.
« Le prix de vente en direct devrait se stabiliser, d'ailleurs, il n'a pas augmenté depuis
quatre ans, certains ostréiculteurs persistent
à vendre peu cher leurs huîtres, du coup, dif-

Autre possibilité, remettre le n° 4 à la
pousse à condition d'avoir de la place
pour le faire, car les parcs risquent d'être
occupés par les 18 mois. « Point positif, le
taux de chair est très beau, y compris sur la
diploïde, elle s'étale bien dans la coquille »,
poursuit Tanguy Rocher.
La saison s'annonce d'autant mieux

Malgré une faible pousse, les huîtres sont bien
charnues.

ﬁcile pour les autres d'augmenter les prix »,
se désole le vice-président. Sur les marchés, le n° 3 se vend en moyenne autour de 5 euros avec certains prix qui
peuvent descendre à 4,20 euros. Sur le
trait de côte, les huîtres sont vendues
plus cher qu'en ville. Il est en effet possible d'en trouver à 6,20 euros contre
les 5,20 euros habituels.
Sandrine Pelletier

[ Le prix de gros se montre stable

S. P.

a coopérative de Noirmoutier travaille
avec deux courtiers pour la vente des
huîtres en gros. « Les prix n'ont pas évolué
depuis le printemps sur les triploïdes, le n° 3
est vendu à 3,05 euros et le n° 2 à 2,50 euros.
En revanche, le prix des diploïdes est en légère
baisse à hauteur de 10 centimes ce qui met le
n° 3 à 2,90 euros. Le commerce est là et les
courtiers ne parlent pas de baisse de prix pour
le moment », afﬁrme Alain Gendron, président de la coopérative.

« L'export désengorge sûrement le marché
national », analyse Alain Gendron.

Il souligne que les clients de la grande
distribution jouent le jeu et acceptent
les conditions de la coopérative, ce qui
permet de repartir sur les mêmes bases
qu'en 2018, à savoir un n° 3 vendu entre
4,50 et 4,80 euros emballé. À ce jour, la
coopérative est en mesure de fournir du
volume en 3 et ça tombe bien car ce numéro est très demandé.

Le n° 2 en revanche risque de manquer
sur les étals du fait d'une pousse tardive et,
si promotions il y a, elles seront faites sur
les diploïdes n° 4. Les triploïdes n° 4 seront
quant à elles remises à la pousse.
TRIPLOÏDE

La coopérative a pu faire partir un peu
plus de volume cette année grâce à la collaboration avec un deuxième courtier. « Là
où avant on avait un arrêt de l'achat de la triploïde dès octobre, cette année, alors que nous
sommes déjà mi-octobre, les courtiers continuent à nous en acheter. C'est le signe qu'il y a
de la demande. Il est probable que l'export joue
aussi un rôle en dégorgeant le marché national », analyse Alain Gendron qui avoue ne
pas être très inquiet pour les cours grâce
à la qualité de produit et à une demande
toujours active.
Cultures marines n°331 Novembre 2019

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