Cultures marines n°332 - 14

RÉGIONS bretagne nord
14 ÉVÉNEMENT
Chaque année, 3 500 tonnes d'huîtres creuses,
et 1 000 de plates, sont produites à Cancale.

Saint-Jacques

Bruno Saussier

Le CRC pour l'élevage

Unesco

L'huître de Cancale classée

epuis le 18 novembre, la pratique Querrien, Stéphane Quémérais, Céline
de l'élevage des huîtres de Cancale Maison et Marcel Le Moal en mai dernier.
est ofﬁciellement inscrite à l'inven- « Ces professionnels ont été interviewés et leurs
taire national du patrimoine culturel im- expériences sont retranscrites dans la ﬁche dont
matériel de la France. Une première étape l'objet est avant tout la transcription de témoiimposée aux États signataires par l'Unesco, gnages de personnes dépositaires de savoir-faire
dans le cadre de sa convention pour la sau- traditionnels encore vivants. » Captage, semi,
vegarde du patrimoine culturel immaté- tri, lavage, traçabilité, conditionnement,
riel. « En France, c'est le ministère de la Culture historique et valorisation sont évoqués
qui est chargé de mettre en œuvre cet inventaire tout au long des seize pages de la ﬁche de
qui comprend environ 400 ﬁches », rappelle l'inventaire.
Catherine Virassamy, experte
« Quand on parle de vous en
LE
en patrimoine culturel matériel
bien, c'est toujours une reconet immatériel, elle-même rédac- DOSSIER
naissance de valeur », se félicite
trice de la ﬁche sur l'élevage des A MIS
Pierre-Yves Mahieu, le maire de
TROIS ANS Cancale. Ravi de cette première
huîtres de Cancale.
Porté par la fédération des À ABOUTIR. étape, le maire croit d'autant
sites remarquables du goût,
plus à la nomination au patrià laquelle la ville adhère depuis 1994, le moine mondial de l'Unesco que la baie du
dossier aura mis trois ans avant d'aboutir. mont Saint-Michel, qui fête ses quarante
Les huîtres de Cancale ne sont pas le pre- ans d'inscription cette année, est sous les
mier des produits de la mer distingués par projecteurs de l'organisation des Nations
l'inventaire français puisque la récolte du unies. « Nous sommes en train de rédiger le
goémon en Bretagne avait déjà fait l'objet plan de gestion attendu par l'Unesco dans
d'une ﬁche en 2013, tout comme la pêche lequel la France explique comment elle préà la sardine à Saint-Gilles-Croix-de-Vie en serve la valeur universelle exceptionnelle que
2018 et, dernièrement, celle de la palourde représentent le mont et sa baie. On a travaillé
dans le golfe du Morbihan.
sur le paysage, les activités. Nous avons tous
Pour pouvoir dresser le portrait de les arguments pour indiquer que l'ostréicull'ostréiculture
cancalaise,
Catherine ture cancalaise s'inscrit pleinement dans la
Virassamy a rencontré les ostréiculteurs préservation. »
Richard Beaulieu, Sébastien Éon, Laurence
Bruno Saussier

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Cultures marines n°332 Décembre 2019 - janvier 2020

Toujours en recherche de diversiﬁcation
potentielle pour ses membres, le comité
conchylicole de Bretagne nord avait instruit
une requête auprès du tribunal administratif de Rennes aﬁn de casser l'arrêté préfectoral du 18 mars 2016. Dans cet arrêté,
le préfet des Côtes-d'Armor a considéré
que la totalité des eaux maritimes costarmoricaines étaient classées en gisement
de coquilles Saint-Jacques. Un postulat
qui éliminait de facto la possibilité pour
les conchyliculteurs de s'adonner à l'élevage de coquilles Saint-Jacques sur leurs
concessions.
Fin octobre, le tribunal administratif de
Rennes a rejeté la demande du comité
régional. Goulven Brest, son président, ne
jette pas l'éponge pour autant. « L'arrêté
de 2016 n'est pas un arrêté de classement biologique des gisements naturels mais un arrêté
de gestion des temps de pêche et des quantités.
Nous allons donc demander à ajouter le terme
de " gisements biologiques " de coquille SaintJacques, ce qui pourra obliger à avoir un classement des gisements. » Donc à extraire les
concessions du classement.
B. S.

Le port de Cancale passe chez
Edeis. La délégation de service public
des ports de Saint-Malo et Cancale,
conﬁée à la chambre de commerce et
d'industrie de Saint-Malo depuis 1957,
sera entre les mains d'Edeis concessions
à compter du 1er janvier. Le nouveau
délégataire s'est engagé à investir plus
de 50 millions d'euros dans les deux
structures, « dont une partie conséquente
sur le plan environnemental ».
Le CRC, version magazine.
La dernière assemblée générale du
comité régional a validé la conception
d'un support pédagogique de
type magazine pour présenter la
conchyliculture en Bretagne nord.
Délibérément orientée grand public,
la revue tirée à 100 000 exemplaires
souhaite valoriser les produits, les
faire connaître, susciter l'intérêt et
favoriser la communication. Le budget
prévisionnel est établi à 28 000 euros,
mais le comité envisage une autre
version, plus musclée, qui pourrait
coûter le double.

Cultures marines n°332

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