Cultures marines n°332 - 15

bretagne sud

RÉGIONS 15

CRC

Anne Geoffroy rejoint l'équipe

epuis la rentrée, l'équipe du comité
régional conchylicole de Bretagne
sud s'est étoffée avec l'arrivée
d'Anne Geoffroy. Cette juriste de
39 ans, docteure en droit public, a fait
ses études en se spécialisant dans les
collectivités locales. « Un atout », reconnaît la jeune femme, désormais chargée
de mission Espace et urbanisme au comité d'Auray.
La mytiliculture et l'ostréiculture ne
sont pas des nouveautés pour Anne
Geoffroy : « J'avais déjà fait des missions
ponctuelles de consultations juridiques dans
la conchyliculture. »

Directement liée à la première, l'autre
mission d'Anne est logiquement la défense
des unités fonctionnelles de production, histoire de ne pas atomiser les espaces à terre,
les terre-pleins et les espaces en mer. « Là
aussi c'est capital. Il faut éviter que ces outils soient
explosés au moment des transmissions parce que,
si les chantiers et les concessions sont éloignés, ça
implique des coûts et du temps de travail pouvant
mettre en péril l'équilibre de l'entreprise. »

En défendant ardemment et systématiquement les zonages dans tous les documents de planiﬁcation de type plan local
d'urbanisme, schéma de cohérence territoriale et autre schéma de mise en valeur de
la mer, Anne Geoffroy préserve l'existant
conchylicole. Et permet à de jeunes professionnels de s'installer à des prix encore
accessibles.
Bruno Saussier

FONCIER

Habitant le
secteur du golfe
du Morbihan
depuis une dizaine
d'années, Anne
Geoffroy a pu
en observer la
gentriﬁcation
galopante.

Bruno Saussier

Son rôle consiste à présent à défendre
l'espace conchylicole, aussi bien à terre
qu'en mer. Une question essentielle, particulièrement en Bretagne sud. « Il y a une
vraie problématique ici avec l'arrivée de retraités possédant des moyens importants. Pas
mal de sites à terre ont été transformés en
habitation et la tentation pour les professionnels peut être forte parfois, en ﬁn de carrière,
de faire la bascule en vendant un bâtiment
ostréicole pour le transformer en bâtiment à
usage d'habitation. »

Coquilles

La collecte veut s'étendre

ancé il y a déjà cinq ans, le projet de valorisation des coquilles d'huîtres porté
par l'association Perlistrenn veut élargir
sa zone d'inﬂuence en intégrant progressivement l'ensemble des bassins de production de Bretagne sud.
Jusqu'ici, le partenariat entre l'association,
le comité régional conchylicole et l'usine de
Kervellerin de Cléguer (Morbihan), s'en tenait aux secteurs historiques de la baie de
Quiberon et de la rivière de Pénerf, où une
quinzaine de professionnels participe au
recyclage. Chaque ostréiculteur était invité
à prévenir Perlistrenn dès qu'il avait rempli
une semi-remorque de coquilles en vue de
son évacuation. L'association se chargeant
alors gratuitement d'opérer le ramassage et
le transport des coquilles.
« Ce dispositif est mis en place depuis
trois ans mais la démarche est lente à essai-

mer sur le territoire », reconnaît Charlotte
Badouel, chargée de mission au CRC
de Bretagne sud. Le manque de terrain
disponible serait le premier frein à une
démarche collective qui permettrait de
changer de braquet. « L'idéal serait d'avoir
des plateformes à proximité des entreprises,
où les professionnels pourraient déposer leurs
coquilles. »
GRATUIT

Pas question pour autant de saborder
les partenariats déjà existants entre ostréiculteurs et agriculteurs locaux en
recherche d'amendements. « Nous apportons une solution gratuite et s'inscrivant
dans une démarche d'économie circulaire aux
professionnels qui sont embêtés avec leurs coquilles », rappelle la chargée de mission.
B. S.

783 000 euros pour le DLAL
Auray - Vannes. En trois ans,
782 952 euros ont été sollicités auprès
du Feamp dans le cadre du dispositif
Développement local par des acteurs
locaux, DLAL. Dix des 23 projets
sélectionnés entre Pénestin et la
ria d'Étel concernent la valorisation
des produits et du patrimoine,
huit la qualité des milieux, un seul
l'attractivité des métiers et le dernier
l'économie circulaire.
Des parcs de moins de cinq
hectares le plus souvent. Les
deux tiers des conchyliculteurs
adhérents au comité régional
conchylicole de Bretagne sud
exploitent moins de 5 hectares.
Seul le quart des 5 936 hectares de
concessions de Bretagne sud est
détenu par des concessionnaires basés
hors du territoire. Un chiffre stable
depuis 2005.

Cultures marines n°332 Décembre 2019 - janvier 2020

Cultures marines n°332

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