Cultures marines n°332 - 43

mais avec un fort taux de chair
CHARENTE-MARITIME

La qualité sauve la saison
En Charente-Maritime, les mortalités du printemps ont fait
craindre le pire avec 30 à 40 %
de pertes sur les bouchots et
près de 60 % sur les ﬁlières.
« Plusieurs entreprises sont dans le
rouge, avec des mesures d'activité
partielle pour pallier le manque
de trésorerie », constate Benoît
Durivaud, vice-président moules
du CRC de Charente-Maritime.
L'excellente qualité des produits
a malgré tout permis de sauver
les meubles.
D'autant plus que les cours ont
été « relativement soutenus » en
raison des faibles volumes.

Certains pieux ont dû être
réensemencés trois fois
pour compenser les mortalités.

Au final, le curseur penche plutôt du bon côté avec une qualité
rendue possible par les conditions météorologiques en début
de saison - quelques pluies et
de fortes chaleurs -, entraînant
un bloom phytoplanctonique
dont ont bénéficié les moules.
Quant aux volumes commercialisés cette année, les chiffres
ne sont pas encore connus
mais le mytiliculteur charronais table sur 8 000 tonnes
environ, soit moins bien que
les deux dernières années mais
bien mieux qu'en 2016 et 2014,
quand les mortalités avaient
décimé le cheptel. « Maintenant
nous attendons avec impatience
le mois d'avril, en espérant que
nous n'aurons pas de nouvelles
mortalités »,
ajoute
Benoît
Durivaud.
David Labardin

PAYS DE LA LOIRE

Plus de 30 % de chair
La côte ligérienne a été touchée par de fortes mortalités
printanières qui ont impacté la trésorerie des entreprises
déjà fragilisées par les pertes de 2014 à 2016. Elles ont atteint cette année 50 % des moules adultes. L'inquiétude
des professionnels les a amenés à engager des discussions
avec la direction des Pêches maritimes et de l'Aquaculture.
« Nous avons sollicité le déblocage du reliquat d'enveloppe Feamp
de 2016 pour aider les entreprises les plus fragiles », détaille
Yannick Marionneau, vice-président moules au CRC.
Heureusement, une fois l'épisode de mortalité passé, les
moules restantes ont bien proﬁté des apports de la nature
offrant aux professionnels un taux de remplissage variant
entre 32 et 34 %, suivant les secteurs. Outre le fait d'être
charnu, le poisson avait également beaucoup de goût permettant d'avoir un produit de qualité que les professionnels
ont pu valoriser en appliquant une augmentation du prix
de 20 centimes. Hausse également justiﬁée par un stock
plus bas cette année avec une saison qui s'est terminée plus
tôt sur certains secteurs. « Une augmentation qui a permis de
se maintenir à peu près à ﬂot et de ne pas être trop pénalisés par
les mortalités », conclut Yannick Marionneau.
Sandrine Pelletier

MÉDITERRANÉE

Une belle saison en mer
« Les ﬁlières de mer ont été très productives, les moules sont vraiment de
très belle qualité, se félicite le CRC
de Méditerranée. Dans Thau,
certaines moules ont bien poussé,
d'autres moins bien, cela dépend des
endroits. »
Après des années incertaines,
les élevages en mer sont à nouveau d'actualité pour les parqueurs sudistes. Les années passées ont laissé des parcs vides
et il ne reste désormais qu'une
quinzaine de producteurs en mer.
D'où l'idée de relancer un projet
collectif [Cultures marines n° 327].
Parallèlement, en lagune, après
la canicule 2018, les stocks ont
été anéantis.
La présence du pictoplancton

qui a suivi l'hiver dernier a freiné
les nouvelles pousses. Et quand
la qualité est au rendez-vous, ce
sont les prix qui font défaut.
« On va avoir de la belle qualité
au printemps prochain, témoigne
Jean-Christophe Cabrol. J'ai déjà
de beaux produits mais ça ne passe
pas pour les prix. Les moules de
Galice, qui sont de piètre qualité en
général, sont vendues deux fois moins
cher que les nôtres ! Et le marché fait
le choix du bas prix plutôt que la
qualité locale. De façon assez étonnante, si le demi-gros ici ne me prend
pas de produit, je vends mes moules
à des acheteurs italiens et espagnols
qui sont, eux, des amateurs de beaux
produits. »
Hélène Scheffer

Cultures marines n°332

Table des matières de la publication Cultures marines n°332