Cultures marines n°332 - 5

ments publics de coopération intercom- mais à celui de l'opérationnel. Les porteurs
munale. Au vu de l'enjeu très collectif, de projet peuvent savoir assez rapidement
c'était capital », souligne Aurore s'ils peuvent s'installer à court ou moyen
Coppens.
terme. » Depuis la publication du SIG,
Disponible sur le net(1), le système un projet au moins se serait concrétid'information géographique mis en sé sur le littoral ﬁnistérien. « D'autres
place par IEF décline les nombreux sont en cours ».
sites de production en mer, ceux
actifs à terre et les rares sites dispo- FONDS MARINS
nibles. Pour chacun d'eux, une ﬁche Pour Fabien Boileau, directeur du parc
détaillée reprend toutes les informa- marin d'Iroise, la cartographie est un
tions collectées. « Ça permet de poser élément essentiel. « Elle est à la base
un diagnostic. C'est un outil objectif dont de toute décision et de toute connaissance
on peut tirer des conclusions pour agir sur un territoire de 3 500 km². » Depuis
douze ans, le parc recense
ensuite », note Aurore
habitats marins, les acCoppens.
UN PROJET les
tivités à terre ayant un imPour autant, elle reA VU LE JOUR pact sur le milieu, les acticonnaît que les possibiliGRÂCE AU SIG. vités maritimes et les aires
tés d'implantations sont
encore peu nombreuses. « Certes, la de répartition de certaines espèces
planiﬁcation ne va pas résoudre tous les (notamment sédentaires comme le
problèmes de l'aquaculture mais elle per- grand dauphin). « Le fond, la géologie, les
met d'avoir une vision concrète du terri- espèces... Ce sont des couches et des couches
toire. Une activité de production ne pourra de données. Nous sommes obligés de cartopas s'implanter ou se développer sans es- graphier tout cela avant de pouvoir décider
ce qu'on autorise comme activité. »
pace physique. »
Dans ce but, le parc marin utilise
À la direction départementale des
Territoires et de la Mer du Finistère des moyens beaucoup plus perfec(DDTM), l'initiative d'IEF a été par- tionnés que l'historique plomb suifé
ticulièrement encouragée. « C'est pour connaître la nature des fonds et
un outil complémentaire au document leur fréquentation. Ce qui n'empêche
stratégique de façade, glisse Nathalie pas, régulièrement, d'avoir à mouiller
Quillévéré, responsable de l'unité la combinaison. Actuellement obligés
cultures marines de la DDTM. Nous d'approfondir leurs connaissances sur
ne sommes plus au stade de la stratégie les habitats marins dans le cadre des

›

Investir en Finistère

Le SIG permet
de visualiser
rapidement
les terrains
disponibles
(en vert).

directives européennes sur l'analyse
des risques liés à la pêche, les agents
du parc marin travaillent sur la délicate
cartographie de la chaussée de Sein.
« Un site inaccessible les trois quarts du
temps, avec des courants pas possibles, qui
va demander entre 80 et 160 plongées »,
note Fabien Boileau.
Le parc peut compter sur l'aide
d'organismes comme l'Ifremer et le
Muséum national d'histoire naturelle.
« Toutes ces données publiques permettent
aux entreprises de s'implanter sur la bande
côtière. En plus de la connaissance et de la
protection, le développement durable des
activités économiques fait partie du boulot
du parc marin d'Iroise. »
Bruno Saussier
(1) www.accesmerenﬁnistere.fr

CLÉMENT MARÉCHAL, PROFESSION GÉOMATICIEN

B. S.

31 ans, Clément Maréchal est
l'unique technicien spécialisé en système d'information géographique (SIG)
employé par un comité régional conchy-

« Mon métier est là a croisée entre
la géographie et l'informatique. »

licole en France. « Le CRC de Bretagne sud a
peut-être plus de problèmes d'espace, de PLU
et de règlements spatiaux que ses voisins, hasarde-t-il. Donc davantage besoin de cartographies pour appuyer les dossiers. »
Titulaire d'un master de géographie
spécialisé en SIG, passé à l'université de
Rennes en 2013, Clément Maréchal se
destinait initialement à l'aménagement
du territoire. La volonté de revenir travailler dans le Morbihan l'a fait plonger
dans la conchyliculture. « J'ai un rôle très
transversal. Mes collègues des services urbanisme, sanitaire ou environnement me demandent des vues d'ensemble de secteurs, des
zooms sur les chantiers étudiés. Je consulte
le département des systèmes d'information
des Affaires maritimes, le service centralisant
toutes les informations sur les concessions
et les concessionnaires, je fais le lien avec le

cadastre maritime et j'ai toutes les informations qu'il me faut pour chaque terrain. » En
croisant alors ces infos avec les zonages
Natura 2000, par exemple, les plans
locaux d'urbanisme ou les zones sanitaires, il concocte les cartes sur lesquelles
les chargés de mission vont pouvoir
s'appuyer.
Si besoin est, Clément Maréchal peut
faire appel à Gilles Raibaut, le garde
juré du comité pour faire des relevés
sur le terrain, mais il travaille de son bureau la plupart du temps. C'est la raison
pour laquelle le CRC de Bretagne nord
a signé avec son homologue sudiste une
convention de mise à disposition du géomaticien (la contraction de géographe et
informaticien) pour l'année prochaine.
« Tous les autres CRC ont les mêmes problématiques », sourit-il.

http://www.accesmerenfinistere.fr

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